Les algues vertes du littoral breton, connues aussi sous le nom de laitues de mer, ne sont normalement pas toxiques mais lorsqu’elles s’accumulent et se décomposent, elles dégagent de l’hydrogène sulfuré qui lui l’est, du moins à forte concentration. La marée verte prenant de l’ampleur, un véritable problème de santé publique se pose, comme l’illustre le décès d'un cheval sur le littoral des Côtes d'Armor, fin juillet.

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    L’ulve, laitue de mer, ou algue verte, encombre souvent nos côtes et serait peut-être mieux, sous forme d’éthanol, dans nos réservoirs… Crédit : Peter Bondo Christensen

    L’ulve, laitue de mer, ou algue verte, encombre souvent nos côtes et serait peut-être mieux, sous forme d’éthanol, dans nos réservoirs… Crédit : Peter Bondo Christensen

    Cela fait déjà un moment que certains s'inquiétaient de la prolifération sur les côtes bretonnes des algues vertes. Le phénomène des marées vertes n'est en soi pas nouveau et le réchauffement climatique l'aggrave mais ce sont surtout les pluies entraînant vers la mer la surcharge en engrais azotés utilisés pour la fertilisation des sols en Bretagne qui sont la cause principale du problème. La région abritant 60% des élevages de porcs, 45% pour les volailles, et 30% pour les veaux, une culture agricole intensive y est menée.

    La laitue de mer, encore appelée ulve, trouve à sa disposition d'importantes ressources en azoteazote et elle se développe de manière anarchique. Dans certaines zones, des algues en décomposition s'accumulent et d'importantes quantités de H2S, l'hydrogène sulfuréhydrogène sulfuré, s'accumulent alors et peuvent se libérer brutalement. La mort d'un cheval à Saint-Michel-en-Grève (Côtes d'Armor) récemment et le malaise de son cavalier ont été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Le gouvernement a donc demandé une étude à l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris), qui vient de confirmer que le décès en quelques minutes du cheval était bien dû au dégagement de l'H2S et que certaines des zones du littoral étaient manifestement à risques.

    Les experts de l'Ineris préconisent pour le moment d'interdir l'accès aux zones concernées et d'équiper de systèmes de détection le personnel chargé du ramassage des algues. Un chercheurs du CNRS, Claude Lesné, conseille lui aux personnes âgées et à tous ceux qui souffrent de pathologiespathologies respiratoires de ne pas s'approcher des algues vertes en décomposition.