Pour cette 100e édition du Tour de France cycliste, le Muséum national d’histoire naturelle a lancé en parallèle son tour de France de la biodiversité. Lors de cette 19e étape, au cœur des Alpes, quoi de mieux que de prendre un peu d’altitude avec l’aigle royal, ce rapace géant qui, avec sa vue perçante, jettera un œil sur ces coureurs depuis les plus hauts sommets ?

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    Le Tour de France cycliste célèbre cette année sa 100e édition. Pour l'occasion, le Muséum national d'histoire naturelleMuséum national d'histoire naturelle s'est associé à l'événement, et propose au gré des étapes de mettre en avant la riche biodiversité de l'Hexagone. En ce vendredi 19 juillet, jour de la 19e étape, qui voit les coureurs relier Bourg-d'Oisans au Grand-Bornand après 205 km d'effort, le Muséum met en avant un habitué des hautes altitudes : l'aigle royalAquila chrysaetos.

    De ses deux mètres d'envergure, volant en formant de grandes boucles, le plus grand des rapaces chasseurs de l'Hexagone nous réserve un beau ballet aérien. Il n'a aucunement besoin de s'approcher des routes pour regarder passer les cyclistes, debout sur leurs pédales, en danseuse. Sa vue perçante, huit fois plus puissante que ce que nous confère notre œil humain, lui octroie la possibilité d'observer les grimpeurs se tortiller sur leur deux-roues depuis haut dans le ciel.

    Il fut un temps, assez lointain il faut le reconnaître, il scrutait même depuis son aire, où piaillent les trois à quatre petits éclos des œufs, celui que la foule amassée dans les lacets surnommait l'aigle de Tolède, un Espagnol volant qui déployait ses ailes dans les ascensions et que seuls les véhicules motorisés pouvaient suivre. Federico Bahamontes, vainqueur du Tour de France en 1959, n'avait pas l'agilité et l'aisance de l'aigle royal pour grimper aux sommets et dépasser les 2.000 m d'altitude, mais il était surtout dépourvu de ses qualités de descendeur, perdant toute l'avance qu'il avait sur le peloton dès que la pente lui était pourtant devenue favorable.

    L'aigle royal est un as du vol. Capable de planer à de hautes altitudes et de repérer les proies au sol, il plonge en piqué sur ses victimes à 120 km/h. © Martin Mecnarowski, photomecan.eu, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    L'aigle royal est un as du vol. Capable de planer à de hautes altitudes et de repérer les proies au sol, il plonge en piqué sur ses victimes à 120 km/h. © Martin Mecnarowski, photomecan.eu, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    L’aigle royal, emblème des dieux et des empereurs

    Quant à l'oiseau, il plonge en piqué à 120 km/h environ pour fondre sur l'une des 200 espèces qu'il prend pour proies. Il la saisit dans ses serres acérées et surpuissantes, ne laissant guère à sa victime l'opportunité de s'échapper. Seuls quelques casse-cous, parmi lesquels Laurent Fignon, qui aurait été flashé à 110 km/h, peuvent rivaliser avec le rapacerapace sur cet aspect-là.

    Mais aussi connus et adulés qu'aient pu être certains héros du cyclisme, c'est surtout porté en emblème par les hérauts des empires romain, germanique et napoléonien que l'aigle royal se distingue du reste du peloton. Certains des plus grands de ce monde n'ont pas hésité à s'approprier le rapace comme symbole de leur puissance supposée. Cette réputation, l'aigle royal se l'est forgée voilà bien longtemps, puisque les Hellènes antiques le représentaient en Zeus, le dieu qui veillait sur ses homologues au sommet du mont Olympe.

    Enfin, alors que les coureurs chevauchent tant bien que mal leur petite reine, ce roi des airsairs se fait tout petit devant sa compagne, à laquelle il reste fidèle. Car sa reine à lui le surpasse d'une tête en taille.