Certains sont plus sportifs que d'autres... C'est le cas d'une baleine franche australe qui a battu pas un, mais deux records ! La première traversée de l'Atlantique pour un membre de cette espèce, et la plus longue distance parcourue sur un an. Un comportement mystérieux que les scientifiques ont tenté de comprendre.


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    Les baleines franches australes ont leur nouvelle championne de course longue distance ! La femelle 221423 a réussi l'exploit d'établir deux records : elle est la première de son espèce à avoir traversé l’océan Atlantique, de l'Afrique du Sud à l'Argentine. Elle a également battu le record de distance parcourue en un an par un membre de son espèce, avec pas moins de 15 288 kilomètres au compteur entre 2021 et 2022 ! Partie de la côte sud-africaine, elle s'est dirigée vers l'archipel Tristan da Cunha. C'est là que les transmissions de sa balise se sont interrompues. Elles ont repris quatre mois plus tard, en avril 2022. À ce moment-là, la baleine avait traversé l’Atlantique et se trouvait au large de la côte Argentine ! Non contente d'avoir accompli cet exploit, elle est ensuite partie vers le sud pour arriver au large des îles Malouines. Après une période de pause, notre globe-trotteuse a repris la mer, cap sur le nord-ouest, et elle a rejoint la Géorgie du Sud pour prendre quelques jours d'un repos bien mérité. C'est là que les transmissions se sont interrompues. 

    Quatre baleines femelles ont été suivies par le Mammal Reserach Institute, qui propose sur son site de suivre en direct la position de leurs baleines balisées. © mammal research institute
    Quatre baleines femelles ont été suivies par le Mammal Reserach Institute, qui propose sur son site de suivre en direct la position de leurs baleines balisées. © mammal research institute

    Les baleines frappées par le changement climatique

    Un comportement surprenant pour les chercheurs, qui rappellent dans leur article publié dans la revue Marine Mammal Science que « les baleines franches australesbaleines franches australes migrent généralement entre les zones d'alimentation estivales au large des hautes latitudeslatitudes et les zones de mise basmise bas hivernales situées dans les eaux côtières tempérées ». Malheureusement, il est peu probable que cette baleine soit allée si loin par goût du voyage. La théorie la plus plausible est qu'elle ait changé de comportement migratoire suite à une nourriture de moins en moins abondante dans ses zones de prédilection. Cette hypothèse est appuyée par l'observation, la même année, d'une seconde femelle ayant également changé son itinéraire habituel pour aller vers des zones de recherches arpentées par des baleines originaires de l'Atlantique du Sud-Ouest. Des preuves, pour les auteurs, qu'il est désormais essentiel d'observer les baleines franches australes après qu'elles ont quitté les aires de mise bas, afin de mieux comprendre l'adaptation de leurs comportements au changement climatique.

    Les bélugas sont aussi de grands voyageurs, et savent en plus imiter la voix humaine ! Cliquez sur le bouton de lecture pour en apprendre plus dans notre podcast Bêtes de Science.