Pour rendre moins risquée la pose de balises sur les baleines et moins les stresser, des scientifiques d’une équipe internationale ont utilisé des drones. L’opération s’est déroulée avec succès et elle pourrait bien révolutionner l’observation des cétacés.


au sommaire


    Étant donné qu'il s'agit des plus grands mammifèresmammifères existants, les baleines ne passent pas inaperçues. Et pourtant, les scientifiques ont toujours eu beaucoup de mal à les observer. Il n'y a donc pas autant de données que l'on pourrait imaginer sur leur comportement et leur décompte reste compliqué. Il faut dire que les baleines évoluent au large et les animaux se déplacent l'essentiel du temps en profondeur sous l'eau. Il y a certes des capteurscapteurs qui sont placés sur les baleines, mais ces marquages sont difficiles à fixer. Ainsi, il est nécessaire pour l'embarcation de se trouver au maximum à moins de 10 mètres de l'animal et de poser la balise avec une perche. Une opération périlleuse pour les opérateurs et stressante pour la baleine. La baleine doit rester immobile ou évoluer à vitessevitesse lente pour que l'opération soit possible.

    Pour régler ce souci, c'est encore une fois les drones qui pourraient bien changer la donne. Pour collecter des données sur ces mammifères, ainsi que d'autres espècesespèces imposantes et menacées, une équipe internationale de scientifiques a donc testé durant huit jours l'utilisation de drones pour équiper les animaux. L'opération a eu lieu dans les eaux à proximité du parc national de la baie de Loreto, au Mexique.

    Le capteur est lâché directement par le drone sur le dos de la baleine. © Laura Howes, NOAA Fisheries, Permis No 18786-06
    Le capteur est lâché directement par le drone sur le dos de la baleine. © Laura Howes, NOAA Fisheries, Permis No 18786-06

    Moins de stress pour les baleines, moins de danger pour les opérateurs

    Alors évidemment, le drone ne plonge pas dans l'eau pour aller « marquer » la baleine. Il a fallu que celle-ci se montre. Une fois au-dessus de l'animal, l'aéronefaéronef vise et lâche à plusieurs mètres de hauteur la balise qui vient se coller sur le dosdos. En tout, durant ces tests, l'équipe a eu 29 opportunités pour pouvoir fixer un marqueur sur les animaux. Et ce fut un succès, puisque l'opération s'est déroulée avec succès 21 fois. L'avantage du drone, c'est qu'il permet également d'éloigner le navire scientifique au maximum pour ne pas effrayer les animaux. À distance, l'équipage et les opérateurs ne prennent aucun risque. Lors de ces 21 tentatives fructueuses, la mise en place d'une balise par drone a pris en moyenne 2 min 45 s. L'autre atout, c'est qu'avec un drone, il est possible de suivre la baleine en mouvementmouvement et de s'adapter à sa vitesse de déplacement pour déposer la balise.

    Pour ce qui est des marqueurs, il s'agit de positionner les capteurs qui ne blessent pas l'animal. Ils sont fixés grâce à des ventouses sur le dos des baleines. L'opération n'est pas définitive, puisque les mammifères sont débarrassés de leur appareillage après 24 heures. Ces balises détectent la profondeur de la plongée, la vitesse, les accélérations et les modifications qu'apporte la température de l'eau sur le comportement des cétacés. C'est ce qu'on appelle des balises de biologging (DTAG et CATS). Les chercheurs comptent désormais déployer cette méthode, moins traumatisante et plus sûre.

    Voir aussi

    Partez à la découverte d'un nouvel animal sur Bêtes de science, le podcast de Futura