Des détecteurs d'essais nucléaires dans l'océan Indien ont enregistré des bruits. Ceux-ci se sont avérés être les chants d'une population de baleines bleues pygmées, jusqu'alors inconnue.
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L'étude dirigée par des scientifiques de l'Université de Nouvelles-GallesGalles du Sud (UNSW Sydney), publiée dans Scientific Reports le 22 avril, explique l'incroyable découverte de cette nouvelle population de baleines.
Les détecteurs de bombes nucléaires au service de la science
La détection a été rendue possible par les microphones de l'Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBTO, en anglais : Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty Organization)), organisme qui a pour rôle de détecter les explosions atomiques sur la Planète afin d'empêcher les essais nucléaires et le développement des armes. Les scientifiques du CTBTO) disposent d'instruments comme des sismographes et des détecteurs d'infrasons, et sont donc capables de déceler une multitude de bruits dont les chants des baleines font partie.
« Je trouve génial que le même système qui protège le monde des bombes nucléaires soit mis à la disposition des chercheurs et permette à une foule de scientifiques de faire des recherches marines », a déclaré Tracey Rogers, écologiste marine à l'UNSW Sydney.
L’analyse des bruits perçus informe les chercheurs
Les sons produits par les baleines sont extrêmement puissants et peuvent parcourir des distances de 200 à 500 km, bien que leur fréquence très basse les rende difficilement audibles pour les humains. Ils varient entre les espèces et les populations, et servent en quelque sorte d'empreintes digitalesempreintes digitales.
Après la capture du chant, les chercheurs ont analysé sa structure, sa fréquence et son tempo. Ils ont pu ainsi déterminer qu'il appartenait à des baleines bleues pygmées, et que ce chant n'avait jamais été précédemment enregistré dans la région. Ce serait la cinquième population de cette sous-espèce trouvée dans l'océan Indien, et elle a été nommée « Chagos » en l'honneur de l'archipelarchipel à côté duquel elle a été détectée. Bien que les scientifiques soient sûrs de leur analyse, il manque encore des preuves visuelles pour confirmer la découverte, mais il est peu probable que cela se fasse bientôt.
Les baleines bleues, bien qu'étant les plus grands animaux du monde, restent aujourd'hui très rares, notamment à cause de la chasse, et difficiles à trouver car elles sont de nature recluse et se déplacent sur de vastes zones de l'océan. Cette belle découverte témoigne de la difficulté d'étudier la vie océanique, puisque nous continuons à découvrir encore aujourd'hui des populations de créatures aussi énormes. Cette trouvaille très encourageante apporte un espoir pour la conservation, car trouver une population constitue la première étape vers sa protection.