Santé, environnement, prix : chaque appareil à ses avantages et ses inconvénients. Voici ce qu’en dit la science.
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Avec le réchauffement climatiqueréchauffement climatique, les vaguesvagues de chaleurchaleur sont appelées à se multiplier. La caniculecanicule de 2019 en France est ainsi 10 fois plus susceptible de se reproduire en raison du changement climatique dû aux activités humaines. Or, ces vagues de chaleur sont de loin les événements météorologiques extrêmes les plus meurtriers dans la plupart des régions du monde, rappelle Friederike Otto, chercheur à l'université d'Oxford (Royaume-Uni). Alors comment se rafraîchir efficacement, sans se ruiner ni aggraver le réchauffement ?
Santé : le ventilateur efficace dans 97 % des cas
Un des premiers réflexes pour se rafraîchir est d'utiliser un ventilateur. Or, lorsqu'il fait très chaud, ce dernier ne suffit plus : il brasse de l'airair chaud et accroît la sensation de chaleur. Pire : en évacuant la sueur, il empêche le processus d'évaporation à même de rafraîchir la peau. L'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé (OMS) préconise ainsi de ne pas utiliser de ventilateur au-delà de 35 °C, et en collectivité, le gouvernement déconseille son utilisation dans les milieux clos où se trouvent plusieurs personnes. « Au-delà de 34 °C, aucun débitdébit d'air ne suffit à abaisser la sensation de température de plus de 0,5° C », explique une étude parue en 2013.
Pourtant, selon une étude de l’université de Sydney, ces recommandations sont exagérées. D'après les modélisationsmodélisations des chercheurs, le seuil de danger se situe plutôt au-delà de 39 °C pour les jeunes en bonne santé et de 38 °C pour les personnes âgées (dont le corps se refroidit moins facilement). « Dans 97 % de cas, le ventilateur est suffisant et bénéfique », concluent les auteurs. Lors de fortes vagues de chaleur extrême, il est toujours possible de se réfugier dans un endroit climatisé comme un centre commercial, un cinéma ou d'autres lieux publics.
Environnement : la climatisation 50 fois plus énergivore que le ventilateur
Avec la multiplication des canicules, les ventes de climatiseurs s'envolent dans le monde. D'après l'Agence internationale de l'énergieénergie, leur nombre devrait augmenter de plus de 50 % durant les dix prochaines années, avant de dépasser le cap des quatre milliards d'unités à l'horizon 2040. Or, la climatisation contribue déjà à 10 % de la consommation électrique mondiale. Les ventilateurs fonctionnent certes eux aussi avec de l'électricité, mais sont beaucoup moins énergivores. « Un ventilateur électrique nécessite 30 à 50 fois moins d'énergie qu'un climatiseur pour fonctionner », rappelle Ollie Jay, chercheur à l'université de Sydney. À noter que les deux systèmes ne s'excluent pas. Un ventilateur permet de réduire la température de 4 °C supplémentaires lorsqu'il est utilisé conjointement à l'air conditionné, ce qui permet donc de diminuer sa consommation.
Prix : le ventilateur 50 fois moins cher à l’usage
L’installation d’un système de climatisation chez soi n'est pas une mince affaire. Pour un climatiseur monobloc, il suffit de prévoir une gaine d'évacuation pour l'air chaud, mais un climatiseur split se compose au moins de deux unités (une extérieure et une intérieure), reliées par un tuyau. En moyenne, il faut compter 100 à 200 euros pour un système monobloc, et 800 à 1.000 euros pour un mono-split et 500 euros par unité supplémentaire. Un ventilateur de table coûte entre 20 et 50 euros, et pour un ventilateur colonne, comptez entre 50 et 200 euros.
Attention aussi au coût d'utilisation : 1 kWh d'électricité revient à environ 15 centimes d'euro par heure. Un petit ventilateur de 2.500 W utilisé 4 heures par jour va donc augmenter votre facture d'électricité mensuelle de 45 euros. Pour une même duréedurée d'usage, le prix d'un ventilateur de 50 W sera de 90 centimes.