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    Les transits de Vénus aux XVIIe et XVIIIe siècles

    Les transits de Vénus aux XVIIe et XVIIIe siècles

    Il faut attendre le XVIIe siècle et l'amélioration de la mesure des positions planétaires pour prévoir et observer les transits de VénusVénus devant le Soleil.  

    C'est en étudiant les nombreuses observations de Tycho Brahé (1546-1601) relatives à la trajectoire de la planète Mars, que l'astronomeastronome allemand Johannes KeplerJohannes Kepler (1571-1630) découvre les célèbres lois sur le mouvement des planètes : celles-ci décrivent des ellipses et non des cercles. Dans les dernières années de sa vie Kepler se consacrera à l'élaboration de tables précises de positions des planètes, les tables rudolphines, qui seront publiées en 1627 et permettront de connaître désormais les dates des transits de Mercure et Vénus.

    Vénus en 1631 et 1639

    Les transits de Vénus en 1631 et 1639 seront suivis par Jeremiah Horrocks (1619-1641) en compagnie de son ami William Crabtree (1610-1644). Ils recueilleront des nombreuses données permettant d'améliorer les connaissances de l'époque sur l'orbite de Vénus et de fournir la première estimation de la parallaxeparallaxe du Soleil qu'il fixeront à 15" (valeur actuelle 8.794 148"). C'est la mesure exacte de cette parallaxe qui permettra de déterminer la distance Terre-Soleil. 


    Jeremiah Horrocks observe le transit de Vénus du 4 décembre 1639. Peinture de Eyre Crowe Walker. © Art Gallery, Liverpool

    Vénus en 1761

    Le transit de Vénus en 1761 fera l'objet d'une campagne scientifique internationale. L'Académie royale des sciences enverra Jean Chappe d'Auteroche (1722-1769) à Tobolsk, en Sibérie, à la demande de l'Académie impériale de Pétersbourg, qui de son côté enverra Roumovsky à Selenghinsk et Kourganov à Nertchinsk, près de la frontière chinoise. Guillaume Joseph Hyacinthe Jean-Baptiste Le Gentil de la Galaisiere (1725-1792), se rendra à Pondichéry (voir plus bas), César-François Cassini (Cassini III) dit Cassini de Thury (1714-1784) observera depuis Vienne et Alexandre Pingré (1711-1796) sur l'île Rodrigues. Au total, 55 observateurs suivront le phénomène, mais malgré ce nombre élevé, peu de résultats seront exploitables. Toutefois, l'astronome russe Mikhaïl Vassilievitch Lomonossov (1711-1765) fera état d'un halo autour du disque de Vénus au cours de son passage devant le Soleil, laissant supposer que la planète possède une atmosphère.

    Vénus en 1769

    Le transit suivant du 3 Juin 1769, plus favorable qu'en 1761, sera davantage suivi : 151 observateurs répartis à 77 endroits différents sur le Globe suivront le phénomène, mais de nombreuses observations seront incomplètes et inexploitables, ne permettant toujours pas de fixer la distance Terre-Soleil avec une précision suffisante. 

    Mappemonde du transit de Vénus en 1761 rapportée au méridien de Greenwich et réalisée par J. Ferguson. © Observatoire de Paris

    Mappemonde du transit de Vénus en 1761 rapportée au méridien de Greenwich et réalisée par J. Ferguson. © Observatoire de Paris