En cette Journée de la femme, voici quelques-unes des contributions féminines aux Cartes blanches de Futura-Sciences. Profitons-en pour explorer les climats passés, les fractales, la méthode pour maigrir sans régime, la fantastique cité Zeugma, la polymérisation des plastiques ou les perles polynésiennes.

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    Le 8 mars, journée de la femme

    Le 8 mars, journée de la femme

    Il n'existe pas de science féminine et de science masculine. On chercherait en vain de la féminité dans les sujets qui suivent. Des hommes travaillent aussi dans la culture de la perle et la nutrition. Quantitativement, la parité serait désormais respectée en Europe pour les professions liées à la science et aux technologies, selon le dernier rapport Eurostat traitant de ce sujet, paru en février 2008 et portant sur 2006. Doit-on dire chercheur, chercheure, chercheuse ? Disons scientifique !

    1 - Valérie Masson-Delmotte : tirer tout le suc des carottes... de glace

    Elle a découpé la glace au Groenland. Cette paléoclimatologue du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) sait de quoi elle parle lorsqu'elle nous explique comment trouver l'information inscrite depuis des dizaines ou des centaines de milliers d'années dans une carotte de glace. Tout le monde sait aujourd'hui que l'on peut ainsi reconstituer les climatsclimats du passé. Mais comment fait-on, au juste ? Passer de l'analyse des petites bulles emprisonnées à des conjectures sur l'atmosphèreatmosphère terrestre n'a rien de simple. C'est justement la spécialité de Valérie Masson-DelmotteValérie Masson-Delmotte, qui fait partie du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climatGroupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), ces spécialistes du monde entier qui nous parlent du climat des siècles prochains...

    Les glaces : des enregistrements des climats passés pour qui sait les lire.

    Les glaces : des enregistrements des climats passés pour qui sait les lire. 

    Pour comprendre ce sujet brûlant avec des mots simples, lisez sa Carte blanche, bien sûr, mais aussi son livre, écrit avec Bérengère Dubrulle : Le climat, de nos ancêtres à vos enfants, éditions du Pommier, collection Les Minipommes.

    2 - Yvette Ngono-Ravache : les mystères des plastiques

    Que se passerait-il si, demain, le pétrole cessait de couler ? On a du mal à imaginer les innombrables conséquences de cette pénurie, qui, pourtant, surviendra bien un jour... Les voituresvoitures auront du mal à rouler bien sûr mais les électriciens auront aussi bien des soucis. Pour comprendre, suivez sans hésiter Yvette Ngono-RavacheYvette Ngono-Ravache. Chimiste au CEA, chercheuse au CIRIL (Centre Interdisciplinaire de Recherche Ions Lasers), elle sait trouver les mots simples pour détailler par le menu l'une des grandes utilisations des hydrocarbureshydrocarbures : la fabrication de matières plastiques en tout genre. Vous saurez tout sur tous ces « poly », polyéthylènepolyéthylène et autres polyesters et vous comprendrez pourquoi les biberons sont en polyméthacrylate de méthylepolyméthacrylate de méthyle.

    3 - Catherine Abadie-Reynal : un parcours dans l'antiquité

    L'une des superbes mosaïques de Zeugma. © Catherine Abadie Reynal (Mission Zeugma) - Toute reproduction interdite

    L'une des superbes mosaïques de Zeugma. © Catherine Abadie Reynal (Mission Zeugma) - Toute reproduction interdite

    Agrégée de Lettres classiques, Catherine Abadie-ReynalCatherine Abadie-Reynal est devenue, en quelque sorte, une spécialiste de la céramiquecéramique. Mais à condition qu'elle soit antique. On lui doit trois ouvrages (en collaboration) sur ce sujet. Cette ancienne membre de l'Ecole française d'Athènes enseigne aujourd'hui l'antiquité méditerranéenne à Nancy. Pour Futura-Sciences, elle a raconté l'extraordinaire cité de Zeugma, dans la vallée de l'Euphrate (actuellement au sud-est de la Turquie, près de la Syrie), un des sujets sur lesquels elle a travaillé. Deux fois plus grande que Pompéi, riche en mosaïques somptueuses, elle témoigne d'une époque florissante pour l'art et la culture.

    4 - Martine Balandraux-Olivet : bien manger pour bien vivre

    Maigrir sans régime, c'est possible ! Le titre que Martine Balandraux-Olivet a choisi pour sa Carte blanche ressemble à une provocation, à l'heure où de multiples régimes, parfois fantaisistes, sont présentés - et vendus - sous les feux de l'actualité. C'est aussi, à peu de chose de près et avec une pointe d'humour en prime, celui d'un livre qu'elle a écrit : Maigrir sans régime avec la méthode MBO. MBO pour Martine Balandreaux-Olivet bien sûr mais aussi pour le secret de cette recette miracle : Mangez, Bougez, Oubliez les régimes... Ce médecin, nutritionnistenutritionniste, chef de clinique, conseillère à l'OMS (Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé) s'appuie sur le bon sens et, surtout, sur l'expérience quotidienne de son métier, à Genève. « Il suffit parfois de demander à des personnes en surpoidssurpoids d'inscrire systématiquement tout ce qu'elles mangent pour qu'elles mangent moins ! » explique-t-elle dans sa Carte blanche.

    5 - Nathalie Cochennec-Lauraux : pour les perles de Tahiti

    Les perles noires de Polynésie, nées des mains des scientifiques. © Ifremer

    Les perles noires de Polynésie, nées des mains des scientifiques. © Ifremer

    Passée par La Rochelle, où elle a soutenu sa thèse de doctorat sur un sujet concernant un parasiteparasite de l'huître, Nathalie Cochennec-Lauraux est entrée à l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) où elle est logiquement devenue une spécialiste des huîtres et de ses maladies. Elle s'est un jour envolée pour la Polynésie vers un nouveau lieu de travail : le COP (Centre Océanologique du Pacifique, installé à Vairao, un hameau tahitien installé sur la presqu'île (car Tahiti possède une presqu'île...). Son travail : étudier la formation des perles et la meilleure manière d'en obtenir. Opération délicate, la greffegreffe n'est pas effectuée à Vairao mais sur l'atollatoll de Takapoto, à une heure trente de Papeete, en avion.

    6 - Evelyne Lutton : les fractales, un monde à explorer

    Evelyne LuttonEvelyne Lutton s'est trouvé une spécialité photogénique. Quand on est ingénieur en télécommunications, ce n'est pas évident. Il s'agit des fractales, ces êtres mathématiques étranges, qui se décrivent avec des dimensions fractionnaires, se rencontrent aussi bien dans la nature que dans les transmissions radio. Bien des structures vivantes sont descriptibles grâce à elles et tout ce qui fonctionne aléatoirement a un rapport plus ou moins lointain avec les fractalesfractales. A l'Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique), Evelyne Lutton s'est beaucoup intéressée à l'aspect temporel, quand les fractales servent à décrire l'évolution d'un système. Le saviez-vous ? Le système en question peut aussi être le monde vivant tout entier. Voilà comment une ingénieur en télécom peut nous parler savamment de DarwinDarwin...