Un acte de piraterie est-il à craindre lors du transfert du télescope James-Webb à Kourou ? Si cette information peut faire sourire, elle semble prise au sérieux par les responsables du programme comme le relate la revue américaine The Atlantic.


au sommaire


    Avec près de dix ans de retard sur son planning initial qui prévoyait un lancement avant la décennie 2010 et un budget qui approche les 10 milliards de dollars, l'observatoire spatial James-Webb (JWSTJWST) nous en aura fait voir de toutes les couleurs. Depuis le début de son développement, on a eu droit à certes d'indéniables difficultés techniques mais aussi à des erreurs humaines, des nouvelles technologies insuffisamment maîtrisées, un optimisme excessif dans le calendrier du déroulement du programme et des dépassements budgétaires.

    On pensait que les conséquences de la pandémiepandémie mondiale de la Covid-19Covid-19 seraient les derniers soubresauts d'un programme qui a été proche de l'annulation en cours de développement. Mais non. Jusqu'au bout le James-Webb va nous faire du souci !

    Le télescope spatial James-Webb avec son bouclier thermique déployé. © Nasa, Chris Gunn
    Le télescope spatial James-Webb avec son bouclier thermique déployé. © Nasa, Chris Gunn

    Trajet et date de départ ne seront pas rendus publics

    Ainsi, les responsables du programme pensent maintenant aux risques de piratage du télescope lors de son acheminementacheminement par bateau jusqu'au Centre spatial guyanais d'où il sera lancé en octobre 2021 à bord d'une Ariane 5Ariane 5 ! Ce sujet qui pourrait faire sourire a été abordé de façon tout à fait sérieuse lors d'une réunion.

    Cette information, relayée dans un article publié par la revue américaine The Atlantic, a été confirmée par l'astrophysicienastrophysicien Christopher Conselice de l'université de Manchester qui a tweeté que « la date exacte à laquelle JWST sera expédié par bateau vers son site de lancement est un secret car on craint que des pirates ne le capturent contre une rançon ». Il faut savoir que l'observatoire, même replié, est trop grand pour voyager à bord d'un avion. D'où la nécessité de l'embarquer à bord d'un navire, depuis le Northrop Grumman's facilities in Redondo Beach (Californie) jusqu'au port guyanais de Pariacabo.

    Si la date de départ ne sera pas rendue publique, le trajet également est tenu secret. On sait juste qu'il utilisera le canal de Panama pour passer de l'océan Pacifique à l'océan Atlantique dans le courant de l'été. Cela dit, si le risque que le James-Webb se fasse kidnapper en pleine mer est tout de même très faible, il n'est pas nul. Avec 18 miroirs plaqués or disposés en nid-d'abeilles, l'instrument sera peut-être le télescope le plus orné de l'espace...

    Interrogé par The Atlantic, un porteporte-parole de la Nasa est resté évasif sur les potentielles mesures spécifiques qui seront à prendre lors de ce voyage en mer, telles que la question de savoir si l'armée américaine escortera le navire.