Dans un horizon pas si éloigné, plusieurs pays souhaitent s'installer durablement sur la Lune. Plusieurs concepts d'habitats lunaires sont donc à l'étude ou proposés par des start-up ou des sociétés. C'est le cas de l'Autrichienne PneumoCell qui propose un audacieux et ambitieux concept de structures gonflables couplées à des miroirs solaires. avec 


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    Alors que la Nasa a débuté son programme Artemis de retour sur la Lune et que plusieurs autres agences spatiales envisagent également de s'y installer durablement, plusieurs concepts d'habitats lunaires fleurissent ici et là. Parmi les projets européens connus, citons celui de l'entreprise autrichienne PneumoCell. Cette dernière fait le pari de réaliser un habitat lunaire basé principalement sur des structures gonflables et de grands miroirs rotatifs pour utiliser la lumière du Soleil. Baptisé PneumoPlanet, cet habitat lunaire pourrait accueillir jusqu'à 32 personnes.

    Un concept de plus donc, mais qui semble intéresser l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA). Début 2021, cette dernière a octroyé à PneumoCell un financement pour pousser plus en avant son concept et démontrer son intérêt et sa faisabilité. L'étude est aujourd'hui terminée.

    Les structures gonflables pour une meilleur durabilité des habitats lunaires

    Cet habitat lunaire prévoit l'utilisation de structures gonflables pour créer des serres toroïdales de 5,20 à 22,20 mètres de diamètre, des espaces de vie et des tunnels de connexion entre tous ces modules. Les tours, qui supporteront les miroirs rotatifs, seront constituées de tubes en fibre de carbone. Pour protéger les occupants de ces lieux du froid, des radiations et des météoritesmétéorites, PneumoCell prévoit que ces modules soient recouverts de 4 à 5 mètres de régolitherégolithe lunaire. Cette couverture devrait assurer un haut niveau d'isolation thermiqueisolation thermique, ce qui permet d'éviter un refroidissement trop rapide de l'intérieur pendant les phases d'obscurité totale.

    Étude de conception et architecturale de l'habitat lunaire de PneumoCell. © PneumoCell
    Étude de conception et architecturale de l'habitat lunaire de PneumoCell. © PneumoCell

    L'habitat devrait fonctionner de manière autosuffisante à long terme en produisant et en recyclant son propre oxygèneoxygène et sa nourriture à partir de presque exclusivement l'énergieénergie du rayonnement solairerayonnement solaire. L'innovation la plus importante réside dans ces miroirs qui reflètent la lumière visible du soleil, tandis que tous les rayonnements de particules nocives sont maintenus à l'extérieur. Cela permettra à la lumière naturelle du soleil de traverser une feuille transparente et d'entrer dans les serres avec 65 kilowatts d'énergie, ce qui équivaut à 265 wattswatts par mètre carré, idéal pour que la photosynthèsephotosynthèse ait lieu. À l'intérieur des serres, PneumoCell est convaincue de pouvoir produire de l'oxygène et de la nourriture de manière autosuffisante et naturelle à partir de la seule lumière solaire naturelle.

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    Sans surprise, PneumoPlanet sera construit au pôle sud, où la lumière du soleil est abondante étant donné l'inclinaison axialeaxiale extrêmement faible de la lunelune. Idéalement, cet habitat sera réalisé à proximité d'une région ombragée en permanence, vraisemblablement au fond de cratère polaire resté dans l'obscurité depuis des lustres de sorte qu'il devrait abriter de grandes quantités de glace d’eau. Étonnamment, alors que les bords du cratère Shackleton, qui a souvent été suggéré comme site pour l'érection d'un habitat polaire lunaire dans des études antérieures, celui-ci pourrait ne pas être un endroit approprié, en raison de l'escarpement et de la rugosité du terrain, l'étude de PneumoCell a identité des sites au pôle sud, mais aussi au pôle nord, bien mieux adaptés à son concept.

    Utiliser au mieux les ressources naturelles de la Lune

    Ce concept d'habitat lunaire se différencie d'autres projets par son ambition d'utiliser au maximum les ressources naturelles disponibles sur la Lune, en particulier à proximité des pôles, tout en minimisant le transfert de matériaux de la Terre vers la surface lunaire. Par rapport à d'autres concepts, comme le Moon Village de SOM-Architects qui présente une structure rigide et partiellement gonflable presque « prête à l'emploi » et le Lunar Outpost de Foster & Partners, qui consiste en une structure gonflable recouverte d'une coque imprimée en 3D, PneumoPlanet a l'avantage de présenter de loin la charge utile la plus faible par mètre cube de surface utilisable, la protection la plus efficace contre le rayonnement des particules cosmiques et les besoins énergétiques les plus faibles pour le processus de constructionconstruction et en fonctionnement. En outre, c'est le seul concept, parmi tous ceux publiés jusqu'à présent, qui offre un cycle écologique complet pour une production autosuffisante de nourriture et d'oxygène.

    Si le Starship de SpaceX serait manifestement capable de transporter tous les éléments de l'habitat, Ariane 64 et l'atterrisseur lunaire polyvalent Argonaut (anciennement EL3 pour European large logistics landerlander) pourraient également s'en charger.