Le SKA, ou Square Kilometric Array, sera cinquante fois plus sensible que les meilleurs radiotélescopes actuels. La phase préparatoire du projet, qui vient de débuter, dispose de trois années pour en définir les grandes lignes.

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    Vue d'ensemble du SKA (vue d'artiste). Crédit : SKA

    Vue d'ensemble du SKA (vue d'artiste). Crédit : SKA

    Rarement projet n'aura autant mérité la qualification de pharaonique. Quatre mille antennes paraboliques, ainsi que 200.000 mètres carrés de "tuilestuiles", en fait des petites antennes en réseau, en constitueront la surface collectrice totalisant un kilomètre carré, l'ensemble étant réparti sur une distance de 3.000 kilomètres.

    Les ambitions du dispositif en reflètent bien le gigantismegigantisme, et les radioastronomes s'attendent à disposer au moyen du SKA d'une puissance cinquante fois supérieure à celle du plus puissant radiotélescope actuel. La plage de fréquences initialement prévue, 0,10 à 25 GHz, pourra par la suite être étendue de 0,06 à 35 GHz. La configuration des récepteurs permettra d'observer simultanément plusieurs champs de vision indépendants, et ainsi d'effectuer des études comparatives difficilement réalisables aujourd'hui.

    La technique de l'interférométrie sera aussi largement utilisée, notamment dans l'observation et la résolutionrésolution imagée de sources très éloignées. Sa sensibilité sera suffisante pour détecter la signature de planètes telluriques de type terrestre jusqu'à une distance de plusieurs milliers d'années-lumière, ainsi que les noyaux de galaxiesgalaxies actifs jusqu'à un décalage spectral de 6, soit une distance de plus de 12 milliards d'années-lumière.

    Détail des antennes en réseau phasé (les "tuiles"). Vue d'artiste. Cradit : SKA

    Détail des antennes en réseau phasé (les "tuiles"). Vue d'artiste. Cradit : SKA

    En Australie ou en Afrique du Sud

    La phase préparatoire, nommée PrepSKA, a été officiellement initiée lors d'une réunion en Australie du 7 au 11 avril dernier. Elle se donne pour principaux objectifs d'en définir les grandes lignes afin d'en évaluer précisément le coût, ainsi qu'en définir les modes de gouvernance et en établir cadre juridique. PrepSKA devra aussi se décider sur le lieu d'implantation du dispositif, l'Australie et l'Afrique du Sud se trouvant favorites.

    PrepSKA est cordonné par le Science and Technology Facilities Council (STFC - Grande-Bretagne), sous la responsabilité du professeur Phil Diamond du Jodrell Bank Centre for Astrophysics de l'Université de Manchester, qui commente le projet en ces termes : « PrepSKA est un programme extrêmement important qui définira la feuille de route pour la constructionconstruction de SKA. SKA nous permettra d'étonnantes découvertes scientifiques et PrepSKA, en assurant la planification de ce projet, devra nous ouvrir la porteporte à l'obtention de ces découvertes ».

    Plusieurs organismes français s'impliquent fortement dans ce projet, dont le laboratoire Galaxies Etoiles PhysiquePhysique et Instrumentation (GEPI : UMR CNRS-Observatoire de Paris-Université Paris VII), le Laboratoire d'Etudes Spatiales et d'Instrumentation en AstrophysiqueAstrophysique (LESIA : UMR CNRS-Observatoire de Paris-Universités de Paris VI et VII), le Laboratoire d'Etude du Rayonnement et de la MatièreMatière en Astrophysique (LERMA : UMR CNRS-Observatoire de Paris-Universités de Paris VI et de Cergy-Pontoise), la station de radioastronomie de Nançaystation de radioastronomie de Nançay (USR CNRS-INSU et Observatoire de Paris), ainsi que le Laboratoire des Signaux, Electronique et Images pour les Systèmes (SEISME) de l'Institut PRISME de l'Université d'Orléans, chargé de la conception des circuits intégréscircuits intégrés des récepteurs, du traitement du signal et de l'élimination des interférencesinterférences radio.

    Les premiers travaux de construction pourraient débuter en 2013 avec l'aménagement du terrain, et l'assemblage du dispositif lui-même commencerait en 2015 pour être achevé en 2022.