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En mai 2012, le consortium chargé du projet du SKA (Square Kilometer Array)) choisissait de construire ce qui sera le plus grand réseau de radiotélescopes au monde. Non pas sur un site mais deux, en Australie et en Afrique du Sud, distants de plusieurs milliers de kilomètres. Le site australien abritera les antennes à basses fréquences (en dessous de 500 mégahertz) et le sud-africain celles de moyennes et hautes fréquences (au-dessus de 500 mégahertz).
Comme pour chaque très grand télescope, un ou plusieurs instruments précurseurs de plus petite taille sont également construits pour s'assurer que la conception et les solutions techniques retenues fonctionneront à plus grande échelle. D'autant plus qu'avec le SKA, il est question de relier entre elles des antennes radio réparties sur une surface pouvant s'étendre sur un rayon de plusieurs milliers de kilomètres, ce qui constituera une surface collectrice cumulée atteignant près d'un kilomètre carré (d'où le nom Square Kilometer Array).
Une des nombreuses antennes du radiotélescope de Murchison en cours d'installation. Ce réseau vise à démontrer que les technologies prévues pour le SKA seront bien capables de détecter un radar sur une planète située à 50 années-lumière de notre planète… © MWA Science Team
Le SKA veut détecter un signal à 13 milliards d’années-lumière
Pour la partie australienne du projet (avec la Nouvelle-Zélande), le rôle du précurseur est dévolu à l'Australian Square Kilometre Array Pathfinder (Askap) et au réseau d'antennes à grand champ de Murchison. Ce radiotélescope s'étend sur une zone de trois kilomètres de diamètre. Il est formé de 2.048 antennes dipôles munies chacune d'un amplificateur de signal. Cet ensemble fixe est disposé en 128 groupes de 16 antennes à basses fréquences, de 80 à 300 mégahertz. Il a été construit sur l'un des meilleurs endroits au monde pour la radioastronomie basse fréquence, où sera également implanté le foyer du SKA.
Cet instrument a commencé à fonctionner fin 2012 pour surveiller l'activité du Soleil et détecter les tempêtes solaires, avec une capacité de prédiction quatre fois supérieure à celle des satellites en orbite autour de la Terre. Aujourd'hui, il est pleinement opérationnel et débute des observations bien plus lointaines jusqu'aux confins de l'universunivers, quelque un demi-milliard d'années après le Big-Bang pour détecter la formation des premières étoiles et galaxiesgalaxies.
Et la tâche est ardue, comme l'explique Steven Tingay, le directeur du projet : « Au moment où le signal nous parvient, après avoir parcouru quelque 13 milliards d'années-lumièreannées-lumière, il sera si faible que cela reviendra à chercher une aiguille dans une botte de foin ».