Les astronomes s'étaient donné rendez-vous à l'extrémité nord-est de l'Australie à l'aube de ce 14 novembre pour admirer pendant 2 minutes la nuit en plein jour au cours d'une éclipse totale de Soleil. Une fois de plus le spectacle était au rendez-vous.

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    Observer une éclipse totale de Soleil est un événement dont la beauté est à la hauteur de la rareté. En théorie il peut s'en produire au moins une tous les 6 mois, en pratique cela dépend de la précision de l'alignement Soleil-Lune-Terre. Si ce dernier n'est pas parfait, le cônecône d'ombre de la Lune tombe « à côté » de notre planète, nous laissant le loisir de profiter d'une simple éclipse partielle comme ce fut le cas le 4 janvier 2011. Et quand le cône d'ombre lunaire touche notre planète, il le fait parfois en mer ou dans des contrées isolées, limitant le nombre d'observateurs. Pour couronner le tout, ce cône d'ombre lunaire représente sur Terre une tache en mouvement qui n'excède pas dans le meilleur des cas 300 km de diamètre.

    La 45<sup>e</sup> éclipse du saros n°133 était une éclipse totale de Soleil qui a commencé le 13 novembre à 20 h 35 TU, mais au lever de Soleil en Australie on était déjà le 14 novembre en heure locale. Comme on peut le constater, très peu de terres on vu passer le cône lunaire. © Nasa, GSFC, F. Espenak

    La 45e éclipse du saros n°133 était une éclipse totale de Soleil qui a commencé le 13 novembre à 20 h 35 TU, mais au lever de Soleil en Australie on était déjà le 14 novembre en heure locale. Comme on peut le constater, très peu de terres on vu passer le cône lunaire. © Nasa, GSFC, F. Espenak

    La zone de visibilité d'une éclipse totale de Soleil est donc très réduite si on la compare à celle des éclipses de Lune observables depuis un hémisphère entier. L'éclipse solaireéclipse solaire totale la plus admirée de l'histoire fut sans nul doute celle du 11 août 1999 qui eu la bonne idée de passer sur l'Europe. Les chasseurs d'éclipse sont donc avant tout de grands voyageurs qui n'hésitent pas à parcourir des milliers de kilomètres pour quelques minutes de Soleil noir au maximum, en espérant que les nuagesnuages ne gâchent pas tout.

    Ces photographes installés sur une plage du Queensland regardent avec inquiétude le Soleil se lever. Dans quelques minutes va commencer la phase partielle de l'éclipse solaire et les nuages se sont invités. © Daniel Fisher

    Ces photographes installés sur une plage du Queensland regardent avec inquiétude le Soleil se lever. Dans quelques minutes va commencer la phase partielle de l'éclipse solaire et les nuages se sont invités. © Daniel Fisher

    Ils se sont donc retrouvés à l'aubeaube du 14 novembre dans une étroite bande de terre passant sur la ville australienne de CairnsCairns dans le Queensland. Le rendez-vous était très attendu puisqu'aucune éclipse totale de Soleil ne s'était produite depuis celle du 11 juillet 2010 dans le Pacifique du côté de l'île de Pâques.

    Le Soleil partiellement éclipsé tente de percer les nuages au-dessus de l'Australie. © Robert Hollow, CSIRO

    Le Soleil partiellement éclipsé tente de percer les nuages au-dessus de l'Australie. © Robert Hollow, CSIRO

    L'éclipse de l'aube

    Si les astronomesastronomes et les photographes se mobilisent avec autant d'ardeur pour suivre les éclipses totales de Soleil, c'est d'abord parce que c'est la seule occasion (à moins d'utiliser un coronographecoronographe) d'admirer la couronne solairecouronne solaire, cette grande auréole lumineuse qui entoure notre étoileétoile et dont la très haute température (entre 1 et 3 millions de kelvinskelvins) serait entretenue par des fontaines de plasma brûlant transféré depuis le Soleil par l'intermédiaire des spicules. Mais l'étude de la couronne solaire n'est pas la seule motivation : une éclipse totale de Soleil c'est avant tout un moment impressionnant pendant lequel la nuit revient sur Terre quelques minutes. La température chute, les animaux (et parfois les hommes) sont inquiets, étoiles et planètes refont une brève apparition dans un ciel bleu foncé alors qu'à l'horizon on distingue nettement la limite de l'ombre lunaire. Instant magique et éphémère qui ne laisse personne indifférent.

    Un dernier rayon de Soleil se glisse entre deux montagnes lunaires avant la phase totale de l'éclipse. Outre la couronne solaire blanche qui commence à devenir visible, on observe également des protubérances solaires roses. © Shahrin Ahmad

    Un dernier rayon de Soleil se glisse entre deux montagnes lunaires avant la phase totale de l'éclipse. Outre la couronne solaire blanche qui commence à devenir visible, on observe également des protubérances solaires roses. © Shahrin Ahmad

    Ce 14 novembre, ils sont quelques-uns à avoir vu la nuit tenter de reprendre possession du ciel pendant 2 minutes, peu après le lever du soleil sur le nord de l'Australie et au milieu des nuages, un spectacle qu'on pouvait suivre en direct en Europe grâce à sa retransmission sur InternetInternet par l'intermédiaire de webcamswebcams (c'était alors pour nous la soirée du 13 novembre) comme le résume cette vidéo

    Miracle sur la côte australienne. Les nuages s'écartent pendant les deux minutes que dure la phase totale de l'éclipse solaire. La brillante planète Vénus est également visible plus haut dans le ciel. © Efremidis Yiannis

    Miracle sur la côte australienne. Les nuages s'écartent pendant les deux minutes que dure la phase totale de l'éclipse solaire. La brillante planète Vénus est également visible plus haut dans le ciel. © Efremidis Yiannis

    En 2013 les chasseurs d'éclipse se retrouveront de nouveau en Australie le 10 mai pour une éclipse annulaire cette fois, et le 3 novembre en Afrique centrale pour la prochaine éclipse totale.