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L'objectif de ce concept, qui semble tout droit sorti d'un livre de science-fiction, mais figure néanmoins en couverture du journal Nature paru aujourd'hui, est d'occulter la lumière des étoiles, afin de mieux détecter les exoplanètes qu'on les soupçonne d'héberger...
Le cache-étoile imaginé par Webster Cash
Associé à un télescope spatial, il permettrait mieux que jamais de partir en quête d'exoplanètes de type tellurique
(Crédits : CU-Boulder)
Une fleur qui occulterait les étoiles
Les astronomesastronomes profitent déjà des éclipses de Lune pour observer avec force détails le ballet des éjections de masse coronale dans la couronne du SoleilSoleil. En effet, en l'absence d'occultationoccultation, les instruments optiques sont « éblouis » par les rayons de notre étoile et éprouvent plus de difficultés à observer ces oragesorages solaires avec précision.
C'est peut-être en constatant l'intérêt de ces éclipses pour l'étude de l'atmosphèreatmosphère du Soleil que Webster Cash a eu l'idée de soumettre cette idée originale à la NASANASA : fabriquer un gigantesque bouclier spatial plastifié et l'utiliser conjointement à un télescope spatialtélescope spatial pour occulter le rayonnement des étoiles et partir en quête des exoplanètes de type tellurique qu'elles pourraient abriter. « Nous pourrions utiliser cet écran starshade en anglais comme une main géante divisant la luminositéluminosité des étoiles par 10 milliards », explique Webster Cash. Il s'agit donc en quelque sorte de provoquer des « éclipses » aux yeuxyeux du télescope spatial pour mieux observer l'environnement des étoiles distantes.
Et l'agence américaine a cru en son projet, puisque l'Institute for Advanced Concepts lui a octroyé en octobre dernier une enveloppe de 400.000 dollars. A présent, des chercheurs de d'université de Princeton, du Goddard Space Flight CenterGoddard Space Flight Center, du Ball Aerospace of Boulder, du Northrop Grumman Corp (Los Angeles) et de l'Institution Carnegie basée à Washington étudient la faisabilité du projet.
Une fleur suivie d'un télescope pour partir à la chasse aux exoplanètes
Dans la pratique, le télescope spatial et le cache-étoile replié seraient envoyés tous deux à environ 1,5 million de kilomètres de la Terre. Une fois arrivé à destination, l'écran déploierait ses pétalespétales pour présenter l'aspect d'une grande marguerite - une figure géométrique étudiée pour permettre de dévier la lumière sans que certains rayons ne cachent les planètes - et utiliserait de petits propulseurspropulseurs pour se placer dans l'alignement formé par le télescope et l'étoile suspectée d'accueillir dans son voisinage des exoplanètes. Les propulseurs seraient ensuite allumés par intermittence pour maintenir la « fleur » en place le temps de l'observation. Pour profiter au mieux de l'occultation, le télescope se placerait à une distance de 40.000 kilomètres de l'écran.
Schéma de principe du dispositif
(Crédits : CU-Boulder / Traduction : C. Olry)
Les principaux avantages de ce dispositif nommé New Worlds ObserverNew Worlds Observer : il serait peu coûteux et pourrait être utilisé avec des télescopes existants déjà. Webster Cash verrait bien l'association de son écran avec le successeur d'Hubble, le télescope spatial James Webb, dont le lancement est prévu pour 2013. Outre sa capacité à identifier des exoplanètes, le New Worlds Observer serait capable d'y observer des océans, des continents et des nuagesnuages, voire même d'y déceler la présence éventuelle de biomarqueurs comme le méthane, l'oxygèneoxygène et l'eau.
Une fleur géante en plastiqueplastique et un télescope butinant les exoplanètes. Une idée singulière, mais qui ne manque pas de poésie...