Continuant sa course dans l'espace sous le regard des télescopes terrestres et de la caméra de la mission Epoxi, la comète 103P/Hartley 2 abandonne sur son orbite des poussières arrachées par le vent solaire. Ces particules pourraient très bien rencontrer la Terre d'ici le début du mois de novembre.


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    Restes poussiéreux des passages de comètes, les étoiles filantes viennent régulièrement rayer le ciel de leur éclat fugitif, avec une cadence plus élevée lorsque notre planète coupe leur orbite. L'essaim météoritique le plus célèbre est celui des Perséides, composé des poussières abandonnées par la comète SwiftSwift-Tuttle, que l'on peut admirer pendant les chaudes nuits du mois d'août. D'autres essaims, plus discrets, n'en sont pas moins remarquables : c'est le cas des Léonides, qui nous apportent chaque mois de novembre les poussières de la comète 55P/Tempel-Tuttle, avec un pic spectaculaire tous les 33 ans.

    Rappelons que lorsque ces poussières cométaires entrent dans notre atmosphèreatmosphère à grande vitesse (plusieurs kilomètres à la seconde), elles s'échauffent et deviennent lumineuses quelques instants avant de se consumer. Les plus grosses d'entre elles sont particulièrement brillantes ; lorsque leur éclat dépasse celui de la planète VénusVénus (magnitudemagnitude -4) elles prennent le nom de bolidesbolides. Le passage d'un bolide est toujours remarqué par de nombreux observateurs, dont les témoignages permettent d'en dresser le portrait-robotrobot, comme ce fut le cas cette année pour le bolide du 16 mars. À l'instar de toutes ses consœurs, la comète verte de cet automneautomne103P/Hartley 2, laisse le long de son orbite une traînée de poussières dont la Terre a peut-être déjà commencé à récolter certaines particules.

    Premiers indices de bolides

    Le 16 octobre dernier à cinq heures d'intervalle, des caméras de surveillance du ciel ont enregistré le passage de deux bolides au-dessus du continent américain. Le premier a survolé l'Alabama, le second s'est enflammé à l'est du Canada. Les images obtenues ont permis, par triangulationtriangulation, de reconstituer la trajectoire de ces deux corps dans l'espace.

    Surprise : tous les deux ont une orbite identique à celle de la comète Hartley 2. D'autre part, la vitesse de déplacement relativement lente des deux bolides correspond à la vitesse théorique prévue pour d'éventuelles particules issues de la comète Hartley 2.

    Les 2 et 3 novembre, levez le nez vers le ciel !

    Pour Bill Cooke, en charge du Bureau de surveillance des météores à la NasaNasa, il pourrait bien sûr s'agir d'une pure coïncidence, mais il invite cependant les observateurs à être vigilants. Les effets du vent solairevent solaire et l'influence des planètes ont pu modifier la forme et la position du nuagenuage de particules abandonnées par la comète à chacun de ses passages, ce qui expliquerait l'observation de ces deux bolides 4 jours avant le passage de Hartley 2 au plus près de la Terre.

    Selon les calculs de l'expert en météores, Peter Brown, il faudra surveiller le ciel tout particulièrement les 2 et 3 novembre. Alors que la sonde Epoxi touchera au but, le spectacle sera peut-être également au rendez-vous sous la voûte étoilée. Les éventuels météores originaires de la comète 103P/Hartley103P/Hartley 2 sembleront jaillir de la constellationconstellation du Cygne, qui sera encore haute dans le ciel après le coucher du SoleilSoleil.