Le lancement du satellite Pléiades 1B est prévu pour demain, 1er décembre. Ce satellite d’observation de la Terre doit rejoindre en orbite son jumeau lancé un an plus tôt. Ensemble, ils formeront un système d’observation unique au monde dont un des points forts sera la revisite quotidienne de tout point du globe avec une résolution de 70 cm.

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    Pour sa 4e mission depuis le Centre spatial guyanais, le lanceur russe Soyouz mettra sur orbite le satellite Pléiades 1B. Le lancement sera effectué depuis l'Ensemble de lancement Soyouz (ELS) à Sinnamary, en Guyane. Le décollage du lanceur est prévu samedi 1er décembre à 3 h 02 mn et 50 s, heure de la Métropole, pour une mission nominale de 55 mn, du décollage à la séparationséparation du satellite sur une orbite circulaire d'une altitude de 695 km inclinée à 98,2°.

    Pléiades 1B rejoindra son jumeaujumeau (Pléiades 1A) lancé un an plus tôt par le même lanceur, sur la même orbite mais avec un déphasage de 180°. Ensemble, ils formeront un système d'observation unique au monde capable de répondre à des besoins pour un très large éventail d'applications. Militaires d'abord, car il s'agit d'un système dual, mais surtout civiles, dans des domaines aussi variés que l'hydrologiehydrologie, la géologiegéologie, la gestion des ressources naturelles ou encore la cartographie et l'aménagement des territoires.

    Exemple de revisite avec le suivi du vêlage d'un iceberg géant du glacier Petermann (au Groenland). Avec Pléiades 1A, la revisite ne pouvait se faire que chaque semaine, alors qu'avec Pléiades 1B, elle sera quotidienne. © Astrium Service 2012

    Exemple de revisite avec le suivi du vêlage d'un iceberg géant du glacier Petermann (au Groenland). Avec Pléiades 1A, la revisite ne pouvait se faire que chaque semaine, alors qu'avec Pléiades 1B, elle sera quotidienne. © Astrium Service 2012

    Pléiades 1A et Pléiades 1B : un système unique au monde

    Équipés chacun d'un télescopetélescope de type Korsch de 65 cm de diamètre, Pléiades 1A et Pléiades 1B sont des satellites d'imagerie optique (visible et proche infrarougeinfrarouge) à très haute résolutionrésolution qui prendront des clichés de la Terre de 70 cm de résolution sur une largeur de 20 km (après traitement, ces images donnent des produits à 50 cm de résolution). Chaque satellite Pléiades réalise 450 images chaque jour, dont 50 sont utilisées à des fins militaires (48 pour la France et 2 pour l'Espagne).

    Le système Pléiades est donc unique au monde, à plus d'un titre. D'une part, c'est la seule véritable constellationconstellation avec deux satellites identiques dans le milieu de la très haute résolution. D'autre part, son agilité exceptionnelle lui permet d'assurer un dépointage rapide, et ce dans toutes les directions. Ce qui permet, par exemple, de suivre des traits de côte ou des fleuves.

    Avec l'acquisition de trois images stéréo, Pléiades fait de la tristéréo. Cela permet un regroupement de l'information dérivée des trois paires stéréo, avec comme résultat moins d'éléments cachés. Dans cet exemple avec la ville de Melbourne, le gain est de 75 %. © Astrium

    Avec l'acquisition de trois images stéréo, Pléiades fait de la tristéréo. Cela permet un regroupement de l'information dérivée des trois paires stéréo, avec comme résultat moins d'éléments cachés. Dans cet exemple avec la ville de Melbourne, le gain est de 75 %. © Astrium

    Résolution et agilité pour des acquisitions stéréo et tristéréo

    Si les institutionnels et les utilisateurs civils des données Pléiades (exploitées et commercialisées par Astrium GEO-Information Services) bénéficieront des nouveaux services permis par les deux satellites, les militaires ne seront pas en reste. Pour leurs besoins spécifiques, la haute résolution n'est pas le seul attrait. Les apports de la couleurcouleur (qui permet l'identification des unités combattantes par exemple) ou de l'infrarouge (qui permet de faire le tri entre objets artificiels, camouflage et objets réels) sont des avantages significatifs.

    Avec la revisite quotidienne de chaque point du globe, un des apports les plus prometteurs de la constellation Pléiades est la tristéréo, dont le principe repose sur l'acquisition de trois images successives sur un même site, avec trois angles de visée différents. Cela permet d'améliorer de 75 % le niveau des informations obtenues (voir l'image plus haut). Cela est particulièrement intéressant dans des zones urbaines au tissu très dense, ou dans des zones naturelles très escarpées.

    Pléiades 1 et 2 font partie du programme Orfeo, un système dual d'observation de la Terreobservation de la Terre à résolution métrique, dont Pléiades (France) est la composante optique et Cosmo-Skymed (Italie) est la composante radar.