Retardé, le lancement de ce mercredi 13 janvier d'un cargo Progress n'aura pas permis de pulvériser le record de vitesse pour atteindre la Station spatiale internationale. L'agence russe Roscosmos cherche en effet à réduire encore la durée du trajet, actuellement de six heures. Le lancement a bien eu lieu mais en retard. Or, pour réussir ce voyage rapide, il faut bien viser et donc décoller pile à l'heure...

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    Pour améliorer la desserte de la Station spatiale internationale, l'Agence spatiale russe étudie depuis plusieurs mois une nouvelle trajectoire à deux orbites très courtes. Le but est de diviser par deux ou presque le temps de trajet pour rejoindre le complexe orbitalcomplexe orbital et l'amener à seulement trois heures trente minutes, contre six heures aujourd’hui avec quatre orbites. Et encore, ce temps de trajet n'est possible que depuis 2013. Auparavant, une cinquantaine d'heures étaient nécessaires.

    Ce nouveau profil de mission aurait dû être testé le 14 octobre 2017 lors d'un vol de cargo Progress mais un problème technique lui avait fait manquer la bonne fenêtrefenêtre de lancement. Le cargo Progress sera finalement lancé deux jours plus tard et il a rejoint l'ISSISS classiquement en 6 heures.

    L'Agence spatiale russe Roscosmos avait alors reporté cette démonstration lors du lancement suivant à destination de l'ISS, celui du cargo Progress MS-08. Il était prévu dimanche 11 février mais juste avant l'allumage des moteurs du lanceur SoyouzSoyouz, dans sa version 2.1A, le compte à rebours a été interrompu en raison d'un problème technique qui n'a pas été officiellement expliqué. D'après le site InternetInternet RussianSpaceWeb.com, un composant du système de contrôle du lanceur Soyouz serait en cause.

    Décollage du cargo Progress MS-08 à destination de la Station spatiale internationale. © Roscosmos

    Décollage du cargo Progress MS-08 à destination de la Station spatiale internationale. © Roscosmos

    La mission a donc été reportée de deux jours et le décollage du Progress a bien eu lieu hier matin. Comment en octobre 2017, ce décollage n'a pas permis de démontrer le rendez-vous rapide avec l'ISS. En effet, ce trajet court impose que le complexe orbital soit presque au-dessus du cosmodrome de BaïkonourBaïkonour au moment du lancement. Or, la Station spatialeStation spatiale survolait alors l'océan Atlantique sud, au nord des îles Malouines. Loin du trajet record de 3 h 30, l'amarrage aura lieu seulement jeudi 14 à 10 h 43 TU (soit 11 h 43 en heure Paris).

    Dès que Roscosmos aura démontré la faisabilité de ce rendez-vous rapide, les futurs vols habités à destination de la Station au départ de Baïkonour emprunteront également ce nouveau plan de vol. Les futurs taxis de l'espace de Boeing et de SpaceXSpaceX, qui décolleront depuis le Centre spatial Kennedy, aux États-Unis, ne pourront pas, eux, utiliser cette trajectoire russe.

    Surveiller les animaux sauvages depuis la Station

    Le cargo Progress MS-08 livrera près de 1.400 kgkg de cargaison sèche (expériences scientifiques, nourriture, matériel d'entretien et équipements divers), 890 kg de carburant, 420 kg d'eau pour le système d'alimentation en eau Rodnik de la Station et 46 kg d'air et d'oxygène sous pression. Parmi les expériences et équipements scientifiques que Progress emporte, citons le kit de surveillance Icarus de suivi des migrations d'animaux sauvages. Abréviation de Coopération internationale pour la recherche animale utilisant l'espace, Icarus est une collaboration mondiale de scientifiques pour suivre par satellite les migrations d'animaux, comme les oiseaux migrateursmigrateurs, les chauves-sourischauves-souris ou les tortues marinestortues marines.

    Cet équipement sera installé à l'extérieur de la Station lors de la prochaine sortie extravéhiculaire de l'équipage et sera utilisé pour relayer les données des capteurscapteurs installés sur ces animaux. Ces informations serviront aux scientifiques à suivre ces populations à l'échelle des individus. Inédites, ces observations permettront de mieux étudier le comportement animal, par exemple en cas de catastrophes naturellescatastrophes naturelles, et de voir s'opérer la sélection naturellesélection naturelle (qui meurt où).