Soixante ans après Youri Gagarine, partir dans l'espace reste un événement. Et, de la Russie aux États-Unis, les astronautes sélectionnés continuent de respecter quelques traditions, quelques rituels pratiqués par ceux qui les ont précédés. De petites habitudes tantôt sérieuses, tantôt plus loufoques.
Quand on est astronaute, il y a des traditions auxquelles on ne déroge pas. À l'occasion de son premier voyage dans l'espace, en 2016, Thomas Pesquet s'est plié à celles que les cosmonautes - comprenez, les astronautes russes - ont adopté, pour certaines, il y a quelque 60 années maintenant, lorsque tout a commencé, juste avant le lancement historique de Youri Gagarine.
Every cosmonaut and astronaut launching on #Soyuz plants a tree at the quarantine facility in a memorial grove along the Syr Darya River in #Baikonur#Kazakhstan. I planted mine today, it’s just a little sapling. Compare mine to Yuri Gagarin’s tree! pic.twitter.com/GP2BdBN0uV
— Andrew Morgan (@AstroDrewMorgan) July 12, 2019
Signer les portes des chambres de l'hôtel qui accueillent l'équipage pendant les derniers jours avant le vol. Trinquer avec le personnel de l'hôtel. Planter un arbre dans le jardin de l'hôtel - cette tradition ne vaut que pour un premier vol à bord d'une fusée Soyouz. Hisser le drapeau de son pays. Regarder « Le soleil blanc du désert », un western soviétique en noir et blanc. Ou encore respecter « la pause technique » : quelques centaines de mètres avant la fusée, le bus qui transporte les astronautes s'arrêtent et ceux-ci... vont se soulager - ou au moins faire semblant - sur sa roue arrière droite !
Les vols habités, comme tout ce qui est humain (et particulièrement ce qui est risqué) ont beaucoup de traditions et de rituels. Les astronautes ne sont pas superstitieux en général mais... ça ne peut pas nuire de continuer à faire ce qui a marché pour les précédents !!! pic.twitter.com/fThkQJYZ2j
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) April 17, 2021
Des rituels différents, mais toujours des rituels
Sur le sol américain, les traditions changent - elles sont plus héritées des missions Apollo -, mais il demeure impensable pour les astronautes de ne pas les respecter. « Les astronautes ne sont pas superstitieux en général, mais... », raconte Thomas Pesquet sur Twitter. Ainsi, si du côté de Baïkonour, ceux qui s'apprêtent à embarquer ne découvrent la fusée qu'au dernier moment, au Centre spatial Kennedy, ils assistent notamment à sa mise à la verticale.
J-5: À Baïkonour, l'équipage n'est pas sensé voir sa fusée avant le jour du décollage... mais ici la tradition est différente ! Nous avons eu la chance d'arriver au @NASAKennedy au moment précis où le @SpaceX Falcon 9 était verticalisé sur le pas de tir. #MissionAlphapic.twitter.com/vZiCMqttX4
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) April 17, 2021
Parmi les autres rituels adoptés par les astronautes au fil du temps : jouer à un jeu avec le responsable de la Nasa et ne pouvoir quitter son bureau avant d'avoir gagné, prendre un repas spécial avant d'embarquer, jeter un dernier regard à la fusée une fois sur le pas de tir, apposer sa signature sur le mur avant d'entrer dans la capsule. Et, nouveauté avec l'avènement des lanceurs réutilisables, marquer de ses initiales les propulseurs de la fusée.
#MissionAlpha Nous avons un nouvel horaire de lancement car la météo est défavorable : vendredi 23 avril à 11h49 CEST. @TheRealBuzz Aldrin m'avait donné 2 conseils lorsque je suis devenu astronaute : « Respecte tes ainés... et apprends la patience. » La sécurité avant tout ! pic.twitter.com/PLGa9bFyEW
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) April 21, 2021