Douleurs abdominales, vomissements, pâleur : voici des signes qui peuvent évoquer une invagination intestinale aiguë. Même si cette affection du jeune enfant est de très bon pronostic, il n’en demeure pas moins qu’elle représente un cas d’urgence médico-chirurgicale pédiatrique et la prise en charge doit se faire dans les 24 heures. Le traitement, en absence de complication, se fait sous échographie par un lavement permettant de réduire l’invagination.


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    Avec une incidence de 20 cas pour 100.000 naissances, l'invagination intestinale aigüe est une cause fréquente de l'occlusion intestinale chez l'enfant de moins de 3 ans.

    Il s'agit du retournement « en doigt de gant » de l'intestin sur lui-même. Il y a pénétration d'un segment d'intestin dans la partie sous-jacente, générant ainsi une ischémie (arrêt de la circulation dans un organe) progressive évoluant vers la nécrose. La plupart du temps, la cause est inconnue. Une abondance de ganglions lymphoïdes dans le mésentère est parfois évoquée. Dans 10 % des cas, elle est due à une pathologie sous-jacente (purpura rhumatoïde, mucoviscidose...). Elle touche plus fréquemment les garçons (dans deux cas sur trois) et peut conduire, en l'absence de prise en charge à une occlusion.

    Rare chez l'adulte, elle est souvent secondaire à une lésion organique tumorale ou inflammatoire.

    Schéma d'une invagination intestinale : une partie de l'intestin se replie en doigt de gant dans la zone sous-jacente. © Orem, CC by-sa 3.0
    Schéma d'une invagination intestinale : une partie de l'intestin se replie en doigt de gant dans la zone sous-jacente. © Orem, CC by-sa 3.0

    Quels sont les symptômes de l’invagination intestinale aiguë ?

    L'enfant, juste qu'alors bien portant, exprime soudainement des douleurs abdominales violentes (pleurs, cris, agitation) et se plie en avant ou sur le côté. Ces douleurs sont intermittentes, avec un raccourcissement progressif des périodes d'accalmie.

    Très pâle, il est pris de vomissements, et refuse de s'alimenter. L'arrêt du transittransit et des rectorragies complètent ce tableau.

    Quels mécanismes expliquent ces symptômes ?

    L'invagination engendre une compression des vaisseaux sanguins (insuffisance veineuse, nécrose, hémorragies), lymphatiques (œdèmeœdème) et des nerfsnerfs (douleur, vomissements, pâleur).

    Quels sont les traitements de l’invagination intestinale aiguë ?

    Le diagnosticdiagnostic nécessite un toucher rectaltoucher rectal puis une échographieéchographie abdominale qui met en évidence le retournement de l’intestin.

    Le traitement s'effectue par lavement avec de la baryte, un produit iso-osmolaire, de l'airair ou encore de l'eau sous surveillance échographique. Ce dernier exerce une contre-pressionpression permettant ainsi la réduction de l'invagination. Il est efficace dans 90 % des cas.

    Le traitement chirurgical par résectionrésection est appliqué sur des formes compliquées d'invagination intestinale aiguës, suite à l'échec du lavement thérapeutique ou en cas de récidiverécidive.