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On estime que 190 millions d'enfants dans le monde souffrent d'une carence en vitamine A qui entraîne une cécité et un risque accru de mortalité chez les moins de 5 ans. Malheureusement, les suppléments en bêtabêta-carotènecarotène, le précurseur de la vitamine Avitamine A, ne sont pas toujours disponibles pour ces populations. Alors pourquoi pas ne pas les faire fabriquer... par les bactériesbactéries de nos intestins ?
C'est la drôle d'idée qu'ont eu des chercheurs de l'université d'État de Caroline du Nord, dont les travaux sont relatés dans la revue ACS Synthetic Biology. Nathan Crook et ses collègues se sont penchés sur la levurelevure Saccharomyces boulardii, car elle survit dans l'intestin contrairement à la plupart des autres espècesespèces de levures qui ne supportent pas la chaleurchaleur ou qui sont dégradées par l'acideacide gastrique. Or, en modifiant génétiquement certaines levures (notamment la levure de boulangerie S.cerevisiae)), il est possible de leur faire produire des moléculesmolécules thérapeutiques en grande quantité, comme de l'hormonehormone de croissance, des vaccinsvaccins ou de l’insuline.
Les chercheurs ont constaté avec surprise que, malgré leurs différences, les outils de modification génétiquegénétique utilisés avec S.cerevisiae fonctionnaient aussi sur S. boulardii. Ils ont alors choisi de démontrer la capacité de production de la bactérie modifiée en lui faisant fabriquer du bêta-carotène directement dans l'intestin d'une souris. La levure a ainsi généré 194 µg de bêta-carotène en 14 jours après l'implantation de la levure.
« Il ne s'agit pour l'instant que d'une preuve de concept, reconnait Nathan Crook. Reste à savoir si ce bêta-carotène est assimilé correctement pas l'organisme et si cela fonctionne chez l'Homme ». Si c'est le cas, nos intestins pourraient bien devenir de nouvelles usines à médicaments.
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