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    Les ganglions, où se rencontrent lymphocytes T et cellules dendritiques

    Les ganglions, où se rencontrent lymphocytes T et cellules dendritiques

    L'objet de cette fièvrefièvre du LT est en fait simple et à priori extrêmement finaliste : scruter le plus soigneusement possible l'ensemble de cet environnement tissulaire à la recherche de l'intrus. Le ganglionganglion est en effet le véritable creuset de la réponse immunitaireréponse immunitaire adaptative car c'est le lieu privilégié de la rencontre entre le LT et la DC. Ces dernières ont en effet la faculté majeure de migrer des tissus où elles ont capturé les agents étrangers dans les ganglions via le système des vaisseaux lymphatiques.

    - Figure : 5 - Cliquer sur l'image pour l'agrandir

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    Légende : Structure d'un ganglion lymphatiqueganglion lymphatique. Le tissu lymphoïdelymphoïde ganglionnaire est divisé en trois zones distinctes (B paracorticale - en mauve -, T corticale - en bleu pâle - et médullairemédullaire - en jaune-) soutenu par une charpentecharpente de cellules stromales et de fibres de collagènecollagène. Des vaisseaux lymphatiques collectent la lymphelymphe dans les tissus périphériques et l'acheminent jusqu'au sinus sous-capsulaire. La lymphe est drainée vers le hile via les conduits formés par les cellules fibroblastiques réticulaires (FRC) et les sinus trabéculaires, qui convergent vers le sinus médullaire. Un détail du cortexcortex est présenté à droite. Les lymphocyteslymphocytes B se regroupent au sein de folliculesfollicules lymphoïdes sous-capsulaires. Les zones T sont parcourues par des sinus trabéculaires remplis de lymphe (en vert pâle) et par un réseau de fibres de collagène entourées de FRC, le long desquelles se déplacent les lymphocytes T (représentés en bleu). Au coeur des zones T se trouvent les HEVHEV, entourées d'une couche concentrique de FRC délimitant un espace péri-veinulaire baigné de lymphe, en continuité avec le sinus sous-capsulaire. Des cellules dendritiques sont également présentes au sein des zones T, généralement associées au réseau de FRC. Elles peuvent être résidentes et collecter in situ les antigènesantigènes issus de l'ultra-filtrat lymphatique ou être issues des tissus périphériques comme nous l'avons vu plus haut.

    Le tissu ganglionnaire n'est pas un espace « fluide » mais un tissu complexe rempli de cellules diverses, parmi lesquelles se trouvent ces DC (voir la figure 5 et sa légende) Les déplacements permanents des LT les amènent donc à « caresser » sans cesse ces dernières . Des études récentes suggèrent même que les LT seraient guidés dans ces déplacements par un réseau de « rails » correspondant à des fibres réticulaires qui forment un maillage dense dans le ganglion, maillage sur lequel se trouveraient aussi positionnées les DC.

    Un aspect de notre travail est de comprendre la nature des moteurs à l'origine de ces mouvements des LT, en d'autres termes de déterminer ce qui conditionne ces déplacements. Ces mouvements ne sont pas une propriété intrinsèque des LT. En d'autres termes il n'y a pas de moteur interne, c'est à dire que le LT n'est pas une cellule qui trouverait en elle-même, en toute autonomieautonomie, les moyens de cette mobilité. Le LT est en réalité « une cellule sous influence ».

    Image du site Futura Sciences

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    Film 2. Un environnement riche en chimiokines peut être recréé in vitroin vitro en présence de cellules dendritiques, environnement dans lequel les lymphocytes T bougent activement. On peut en voir un exemple ici (les lymphocytes T sont identifiables par leur couleur bleue) dans lequel un lymphocyte T explore activement son voisinage et vient au contact de deux cellules dendritiques distantes dont il « scanne » la surface. Le pointillé rouge correspond au parcours du lymphocyte T, établi automatiquement avec un programme informatique approprié permettant de calculer la distance parcourue par la cellule.

    Nous avons ainsi mis en évidence dans le laboratoire que les chimiokines CCL19 et CCL21, qui se fixent sur un récepteur spécifique présent à la surface des LT que nous avons déjà évoqué, le CCR7, sont en grande partie responsables de ces mouvements. Dès qu'ils sont soumis à un environnement riche en chimiokines (ceci se voit très facilement in vitro, film 2) les LT se mettent à se déplacer activement. Il apparaît en fait que ces chimiokines baignent littéralement le tissu lymphoïde. Ceci explique le comportement adopté par les LT dès l'instant où ils pénètrent dans le ganglion. Un LT peut rester ainsi plusieurs heures à explorer le même ganglion (si la rencontre avec le peptide n'a pas lieu bien sûr) avant d'en sortir, via le système lymphatiquesystème lymphatique, pour regagner ensuite la circulation générale et aller scruter un autre ganglion, et ainsi de suite. C'est donc à un véritable travail de sentinelle, mais de sentinelle mobilemobile, que se livre le LT pour protéger la citadelle que constitue notre corps.