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    Même si tous les compléments alimentaires ne se transforment pas en « Mister Hyde », la vigilance s'impose. Le consommateur doit se renseigner auprès de professionnels de santé.

    Première question à se poser : a-t-on vraiment besoin de compléments alimentaires ? « En France, ce n'est pas le cas », assure Mathilde Touvier, de l'équipe de coordination de l'étude NutriNet-Santé.

    Avons-nous réellement besoin de compléments alimentaires ? © pelfophoto, Shutterstock

    Avons-nous réellement besoin de compléments alimentaires ? © pelfophoto, Shutterstock

    Déficit ou carence ?

    Ce que confirme le nutritionnistenutritionniste Jacques Fricker. « En l'occurrence, il faut faire la différence entre un déficit et une carencecarence, indique-t-il. Un déficit engendre un état de santé qui n'est pas optimal, tandis qu'une carence se traduit par des effets cliniques évidents et graves, ce qui est très rare en France ».

    En outre, si les apports sont satisfaits par l'alimentation, « en apporter plus sera au mieux sans bénéfice, au pire toxique. Le plus n'est pas le mieux ! », prévient Irène Margaritis, responsable de l'unité Évaluation sur la nutrition et les risques nutritionnels de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (AnsesAnses). Pour autant, pas sûr que ce constat convainc les adeptes des compléments alimentaires. D'où le conseil du nutritionniste, à savoir « demander conseil à son médecin avant de prendre un complément alimentaire et toujours l'avertir si on en prend un ». Dans le même esprit, « en cas d'effets indésirables, il est important de consulter un médecin afin qu'il fasse remonter l'information dans le cadre de la nutrivigilance », recommande Irène Margaritis.

    Les compléments alimentaires vendus sur Internet

    Enfin, pour éviter bien des déboires, « il faut fuir les produits à visée érectile, les amaigrissants et ceux destinés au bodybuilding, surtout ceux vendus sur InternetInternet, dont la traçabilitétraçabilité est quasi impossible », souligne Myriam Malet-Martino.

    Et plus largement, « il faut s'abstenir de consommer les compléments alimentaires dont les études scientifiques donnent des résultats contradictoires », conseille Mathilde Touvier. Reste à trouver des informations autres que celles fournies par les industriels.

    Les avis et études de l'Anses et de la DGCCRF

    Les avis et études de l'Anses et de la DGCCRF sont accessibles sur leurs sites Internet. Les anglophones les plus aguerris au niveau scientifique peuvent aussi consulter la base de donnéesbase de données PubMed qui rassemble les résumés des articles publiés dans 5.000 revues de médecine et de biologie depuis 1950.

    En revanche, en France, il n'existe pas de ressource qui recenserait tous les compléments alimentaires, avec leurs noms commerciaux et leurs effets supposés, avérés ou dangereux. C'est pourquoi, en attendant que cet outil destiné au grand public soit mis en place un jour peut-être, tous les spécialistes l'assurent : pour être en bonne santé, rien ne vaut une alimentation équilibrée.