Depuis plusieurs semaines, les autorités sanitaires de tous les pays sont en état d'alerte afin de tenter de limiter la progression d'une nouvelle forme de pneumonie (aussi appelée SARS pour "Syndrome Respiratoire Aigu Sévère"). Cette maladie est apparue en Asie du Sud-Est et plus probablement dans la province de Guangdong près de Hong Kong en Chine. A cause des vols long-courriers, l'épidémie s'est répandue sur 4 continents touchant environ 16 pays. Mais quels sont donc les symptômes de cette maladie ? Quels sont les modes de contamination ? Que faire en cas de doute ? Quelles sont les mesures prises par le gouvernement ?

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    De nombreux virologistes craignaient l'apparition d'un nouveau virus créant une épidémie à l'échelle mondiale. Le virus de la grippe était parmi les plus craints en raison du fort taux de mortalité qu'il peut provoquer (voir notre article). Une autre crainte était qu'un virus animal réussisse à franchir la barrière d'espèceespèce, suite à une modification de son patrimoine génétique, et puisse infecter l'homme. Il semble de plus en plus probable que ce soit ce dernier cas qui s'est produit (Un virus hybride responsable de l'épidémie de pneumonie atypique ?).

    Rapide retour en arrière

    L'OMS a émis le 11 mars 2003, un bulletin d'alerte très rare. Cette alerte médicale était globale et concernait une nouvelle forme de pneumoniepneumonie (baptisée pneumonie atypiquepneumonie atypique ou SARS) dont l'agent pathogènepathogène était inconnu. Sous l'égide de l'OMS 11 laboratoires spécialisés dans l'identification des agents pathogènes inconnus ont été réunis sous la forme d'un grand réseau de collaboration au sein duquel ils échangent quotidiennement leurs résultats. Le premier objectif de ce réseau était l'identification de l'agent pathogène, prélude indispensable à la mise en place d'une prophylaxieprophylaxie, d'un traitement et surtout d'un test de diagnosticdiagnostic (début des tests de diagnostic). Rapidement les scientifiques se sont orientés vers une origine virale de la maladie. Le premier suspect de la famille des paramyxovirus a finalement été écarté au profit d'un nouveau virus de la famille des coronaviruscoronavirus (voir notre article). D'après les dernières données disponibles, il est possible que ce nouveau virus provienne de la recombinaisonrecombinaison de deux virus infectant principalement les animaux et occasionnellement l'Homme. Les causes de l'augmentation de la virulence demeurent inconnues (voir: la pneumonie atypique : entre incertitudes et espoirs). Mais certains scientifiques n'hésitent pas à dire que ce virus est plus contagieuxcontagieux que le virus Ebola, mais fort heureusement moins mortel ! Plus récemment l'OMS, pour la première fois de son histoire a émis une recommandation de restriction de voyage vers la Chine, Hong Kong et Guangdong, demandant aux voyageurs de différer leur départ si possible.

    Futura-Sciences vous a tenu informé régulièrement sur les progrès effectués dans l'identification du virus, ainsi que sur la propagation de l'épidémie. Penchons nous maintenant sur quelques questions pratiques.

    Quels sont les symptômes ?

    • Une forte fièvrefièvre (>38°C)
    • Une toux sèche
    • Un ou plusieurs signes d'atteinte respiratoire (gêne respiratoire, essoufflement)
      D'autres symptômessymptômes peuvent aussi être observés : maux de tête, un état de malaise, douleursdouleurs musculaires.

      Ces symptômes doivent être associés à un ou plusieurs éléments suivants :

    • Voyage récent (moins de 10 jours) en Chine du Sud, à Hong Kong, Hanoi
    • Avoir été en contact proche avec une personne malade (ou suspectée de l'être).

      L'ensemble de ces symptômes forment ce que l'on appelle "un cas possible", cette définition évoluera vers "un cas probable" si des examens radiologiques pulmonaires mettent en évidence une pneumopathiepneumopathie interstitielle associée à une baisse des globules blancsglobules blancs dans le sang.

      En revanche "un cas possible" évoluera en "un cas exclu" si :

    • L'état clinique du patient n'est pas inquiétant
    • Une absence de pneumopathie interstitielle est mise en évidence à la radiographieradiographie.
    • Une absence de baisse des globules blancs n'est pas observée
    • Si le patient n'a pas été en contact proche avec "un cas probable"

      Il faut noter que si au moins un de ces critères n'est pas rempli, une seconde évaluation est entreprise 3 jours plus tard avant d'exclure la possibilité d'une pneumonie atypique.

      La maladie justifie dans la totalité des cas une hospitalisation dans un service spécialisé. Dans environ 10 à 20% des cas, une assistance respiratoire est nécessaire car des troubles respiratoires importants sont observés.

      La période d'incubation varie entre 2 et 10 jours, avec une moyenne à 7 jours. Passé ce délai l'apparition de signes cliniques liées à la maladie est fortement improbable. Un test de diagnostique est en cours de préparation, depuis que le virus a été formellement identifié. Ce test devrait permettre de déterminer rapidement si un patient est atteints ou non. En France c'est actuellement l'Institut Pasteur qui effectue les diagnostiques.

      Quels sont les modes de contamination ?

      A ce jour toutes les personnes malades ont été en contact proche (moins de 2 mètres) avec un malade atteint de pneumonie atypique. Les données épidémiologiques disponibles actuellement n'ont pas permis de mettre en évidence des groupes de population à risque, en dehors du personnel de santé ayant pris en charge un malade.

      L'OMS définie un contact proche de la manière suivante :

    • Vie sous le même toittoit,
    • Prise en charge médicale d'un malade sans protection adaptée (contact avec des fluides biologiques, ou des sécrétionssécrétions respiratoires (postillons)).

      En l'état actuel des connaissances, le virus ne semble se transmettre que par l'intermédiaire des postillons (toux et éternuements) provenant d'une personne malade. Cependant de récents cas de contaminationcontamination d'un grand nombre de personnes dans un immeuble à Hong Kong permet de supposer qu'il existe d'autres moyens de transmission (airair, objets manipulés etc...). D'après les études en cours, le virus serait capable de résister à l'air pendant 2 à 3h. C'est pourquoi il est fortement conseillé aux personnes se trouvant dans les régions à risque d'être particulièrement vigilantes sur les mesures d'hygièneset notamment sur le lavage des mains. Il est aussi important de savoir que jusqu'à présent aucun cas de contamination n'a été rapporté à partir d'une personne étant en période d'incubation de la maladie.

      Il n'existe actuellement aucun traitement médical préventif, ni curatifcuratif. Certains médicaments anti-viraux sont utilisés sans que pour autant nous ayons la preuve de leur efficacité. Etant donné que l'agent responsable est un virus, les antibiotiquesantibiotiques ne sont d'aucune utilité.

      Enfin le port du masque de protection n'est requis que pour le personnel médical traitant un malade atteint de pneumonie atypique, le malade lui-même, et pour toute personne en contact proche avec un cas probable de pneumonie atypique.

      Que faire en cas de doute ?

      Vous revenez d'un pays affecté et vous présentez de la fièvre et des signes respiratoires ? Dans ce cas-là, vous devez appeler le SAMU en composant le 15, afin d'être pris en charge par une équipe médicale selon un protocoleprotocole précis. Il est demandé aux personnes présentant des symptômes de ne pas se rendre par eux même dans les hôpitaux ou chez un médecin, ceci afin de limiter les risques de propagation de la maladie.

      Les mesures prises en France

      Suite aux recommandations de l'OMS, la Direction générale de la santé (DGS) a demandé aux compagnies aériennes de distribuer une information individuelle aux voyageurs provenant des zones à risques. Si un cas est signalé au cours d'un vol, la procédure est la suivante :

    • Information à l'ensemble des passagers de la situatio