Vous savez sans doute que des micro-organismes tapissent votre intestin, surtout au sein de votre côlon. Vous entendez parler sans cesse du microbiote intestinal et vous souhaitez savoir comment en prendre soin. Contrairement à ce que certains articles ou allégations vous font croire, ce n'est pas simple de savoir ce qu'est un microbiote sain. Par contre, il existe un moyen très simple d'en prendre soin. 


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    Ah, le microbiote ! Pas un seul article ne parle de lui sans vous donner quelques conseils pour le chouchouter : consommer ou éviter tel aliment ou telle boisson, prendre tel complément alimentaire, etc. Pourtant, une chose n'est que très rarement explicitée par ces textes à sensation : que veut dire « prendre soin », « chouchouter », « renforcer »... son microbiote ? D'un point de vue scientifique, évidemment. Cela fait-il écho à la présence de certains micro-organismes en particulier ? À leur nombre ? À certaines sous-espècessous-espèces de bactéries, virus ou champignonschampignons ? À une combinaison bien précise de micro-organismes agissant en symbiose ? C'est la question à laquelle nous allons tenter de répondre dans un premier temps.

    Nourrir son microbiote, qu'est-ce que cela veut dire ?

    Essayons de comprendre ce que les autres sources d'information entendent par nourrir son microbiote. Cela pourrait nous aider à faire un état des lieux des conceptions que vous avez de cette expression. Pour ce faire, nous avons pris la première page des résultats GoogleGoogle pour la requêterequête suivante : « nourrir son microbiote » (nous avons exclu les sites d'entreprises tels que Microbiote foundation ou les sites scientifiques tels que le site de l'Inrae). 

    Ce que les médias véhiculent

    Dans la grande majorité des articles pour le grand public, prendre soin de son microbiote veut dire beaucoup de choses plus ou moins disparates. Des indicateurs cliniques comme le ventre plat ou la diminution des inconforts digestifs pourraient nous aider à déterminer si nous avons un bon ou un mauvais microbiote. Aussi, on retrouve des lieux communs très évasifs comme « nourrir les bactéries connues pour leurs effets bénéfiques » (quelles bactéries et quels effets bénéfiques ? ou « nourrir les bactéries amies » et « favoriser les bactéries délétères » (quelles sont ces bactéries et pourquoi sont-elles considérées comme amies ou délétères ?)), ou encore « d'enrichir transitoirement notre flore intestinale en probiotiques » (mais à quelle quantité ou temporalité fait référence enrichir transitoirement et de quelle(s) souche(s) de probiotiques parle-t-on ?). Dès lors, il n'est pas étonnant que le grand public soit perdu et transporte avec lui des idées floues ou erronées concernant le microbiote. 

    Les médias et les revues scientifiques ne nous disent pas la même chose concernant le microbiote. © Inserm
    Les médias et les revues scientifiques ne nous disent pas la même chose concernant le microbiote. © Inserm

    Ce que nous dit la recherche scientifique

    À l'antithèse de ces articles, la recherche scientifique tient un discours beaucoup plus nuancé. Premièrement, comme nous l'avions déjà évoqué dans un ancien article, on distingue généralement un microbiote « sain » d'un microbiote « malsain » ou « dysbiotique » en matièrematière de fonctions métaboliques. Il existe un large consensus sur le fait que les micro-organismes colonisant notre intestin possèdent, pour la plupart, un rôle dans certaines fonctions biochimiques : immunitéimmunité, développement cellulaire, production de vitaminesvitamines, etc. À l'heure actuelle, c'est la seule façon d'opérer une telle distinction entre le « bon » et le « mauvais » microbiote.  

    Comment nourrir son microbiote ?

    Nous venons de le voir, l'ambition derrière le fameux « nourrir son microbiote » doit être celle de rétablir un certain équilibre au sein de la diversité de notre microbiote afin de permettre l'exécution des fonctions métaboliques essentielles à notre santé. Aujourd'hui, les scientifiques peinent encore à savoir comment caractériser cet équilibre en fonction de l'individu, de son environnement, de son état de santé, etc. La prise de prébiotiquesprébiotiques et de probiotiques en compléments alimentaires n'est pas conseillée étant donné que nous manquons d'études cliniquesétudes cliniques de bonne qualité sur le sujet. Le seul point qui semble faire consensus se situe du côté de la consommation de fibres alimentaires contenues dans les végétaux et notamment dans les fruits et légumes

    Pour simplifier le tout sans rentrer dans des considérations techniques, nous n'avons rien trouvé de mieux que ce message vidéo clair et concis de Giles Yeo, chercheur en maladies métaboliques à l'université de Cambridge : manger des fruits et légumes en variant autant que possible les couleurscouleurs ! #eatarainbow

    Vidéo de Giles Yeo, chercheur en maladies métaboliques à l'université de Cambridge : « Manger des fruits et légumes en variant autant que possible les couleurs ! » #eatarainbow