Des chercheurs américains et canadiens ont fait une découverte qui pourrait ouvrir la piste vers une meilleure compréhension des inflammations intestinales et donc, potentiellement développer de nouveaux traitements. 


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    À l'instar des glandes et des cellules de votre sphère aéro-pharyngée, votre côlon contient également du mucus. Le mucus est ce liquideliquide visqueux et translucidetranslucide, composé en très grande majorité d'eau, de glycoprotéines (qui lui confèrent ses propriétés physico-chimiques) et d'ionsions. C'est ce que vous excrétez lorsque vous vous mouchez. Ses principales fonctions connues sont immunitaires (couche protectrice, hydratationhydratation, anti-infectieux, etc.). Il est produit par des glandes spécifiques et certaines cellules (les cellules caliciformes) au sein des muqueuses, dont la muqueuse intestinale

    Depuis quelques années, on sait que ce mucus intestinal sert aussi à garder vos tissus, votre microbiotemicrobiote et votre matièrematière fécale rigoureusement séparés. Mais, jusqu'à présent, peu de données étaient disponibles sur la façon dont sa production s'opérait. Dans une récente expérience publiée dans la revue Science et diffusée par le National Health Institue dans un communiqué, des chercheurs américains et canadiens démontrent où se déroule cette production et ce qui est essentiel au bon déroulement du mécanisme. Ils développent également quelques points sur ce que leurs résultats impliquent pour certaines pathologiespathologies intestinales. 

    Sans le mucus, les matières fécales et le microbiote sont directement au contact de nos tissus. © SciePro, Adobe Stock
    Sans le mucus, les matières fécales et le microbiote sont directement au contact de nos tissus. © SciePro, Adobe Stock

    Deux types de mucus 

    Les données d'imageries obtenues par l'expérience démontrent que la majeure partie du mucus est produite dans la partie proximale du côlon. Les matières fécales et nos bactéries intestinales en sont recouvertes tout au long de leur voyage à travers les différentes parties de notre côlon. Dans la partie distale du côlon, les prélèvements effectués suggèrent que le mucus produit est différent de celui qui se trouve dans la partie proximale.

    Dans leur étude, les scientifiques ont altéré un processus nécessaire à la formation du mucus : l'O-glycosylation. Cette réaction consiste en la liaison d'une moléculemolécule glucidique sur la chaîne latérale, au niveau des résidus OH, de deux acides aminés : la sérinesérine et la thréoninethréonine. Lorsqu'elle est entravée, la production de mucus est compromise ; et donc, les fonctions que remplit ce dernier le sont également. Lors de l'expérience, les souris modifiées pour manquer spécifiquement des sucressucres nécessaires à ce processus ne produisaient plus de mucus. Dès lors, les séparationsséparations susmentionnées n'avaient pas lieu et les tissus intestinaux commençaient à être colonisés par différents micro-organismesmicro-organismes.

    Un espoir pour les maladies intestinales idiopathiques ?

    Ces mêmes souris étaient plus à même de développer des inflammations et des séquelles notables au niveau du côlon. De plus, les scientifiques ont aussi démontré l'importance du microbiote dans la production de mucus. Chez des souris dont le microbiote a été sciemment altéré, la production de mucus s'en retrouve bloquée. Mais lorsqu'on leur transplante un microbiote provenant de souris saines, la production reprend normalement.

    Cela démontre l'importance du microbiote lui-même dans la production du mucus intestinal. L'heure est donc à l'étude de la production de mucus intestinal chez l'être humain. Si celle-ci fonctionne de façon similaire, et qu'il s'avère que des problèmes à ce niveau sont, en partie, à l'origine de maladies aux causes inconnues à l'heure actuelle, il faudra que des essais soient développés afin de découvrir des solutions thérapeutiques pour épauler ou restaurer la production de mucus.