Expositions, films, conférences : le grand public est de nouveau convié à la Semaine du cerveau, qui en est à sa dix-neuvième édition. Plus de 500 chercheurs expliqueront les avancées des neurosciences, portées par des progrès techniques et scientifiques qui permettent de s'approcher toujours plus de cet organe fascinant.

au sommaire


    « Les recherches avancent à grands pas dans de nombreux domaines », souligne Jean-Antoine Girault, président de la Société des neurosciences qui organise cette Semaine du cerveau. Plus de 500 chercheurs issus des grands instituts de recherche et du monde hospitalo-universitaire devraient participer à cette campagne d'information gratuite qui débute ce lundi en proposant des expositions, des films, des conférences grand public, des ateliers et des animations pour enfants dans une trentaine de villes en France. Pour connaître le programme dans votre région, rendez-vous sur le site de la Semaine du cerveau.

    L'an dernier, cet évènement avait rassemblé entre 35.000 et 40.000 personnes au total, dont de nombreux enfants d'âge scolaire. « Tout se passe sur la base du volontariat, les chercheurs proposent des thèmes à la Société des neurosciences qui garantit la qualité des interventions » explique Roland SalesseRoland Salesse, le coordinateur de la semaine.

    Voir aussi

    Semaine du cerveau : 11 nouvelles insolites sur votre cerveau

    Le cerveau humain est une machine particulièrement complexe, qui compte environ 80 à 100 milliards de neurones assurant la transmission de l'influx nerveuxinflux nerveux. « Mais ce qui compte ce n'est pas le nombre de neurones, c'est le nombre de connexions ou synapses - jusqu'à 10.000 fois plus élevé - qui continuent à se développer et à se réarranger tout au long de la vie », relève Roland Salesse.

    La recherche s'intéresse notamment aux apprentissages, aux liens entre mémoire et émotion ou encore à l'évolution du cerveau avec l'âge, une équipe travaillant plus particulièrement sur les corrélations existant entre le développement du cerveau et des fonctions cognitives supérieures comme la conscience de soi.

    De nouveaux outils permettent d’étudier le fonctionnement du cerveau de plus en plus près. © fotografixx, Istock.com

    De nouveaux outils permettent d’étudier le fonctionnement du cerveau de plus en plus près. © fotografixx, Istock.com

    Voir, littéralement, le fonctionnement des neurones

    Pour Jean-Antoine Girault, l'un des « grands défis » des années à venir sera de mieux connaître le schéma de câblage du cerveau. Grâce aux progrès importants réalisés par l'imagerie médicale ces dernières années, il est déjà possible de voir ce câblage « au niveau intermédiaire » chez l'Homme et de détecter certaines anomalies. Des travaux menés actuellement sur des souris devraient permettre de préciser les détails et d'avoir à terme « une vision très fine » de l'ensemble du cerveau au niveau microscopique, ajoute le neurobiologiste.

    Parmi les autres progrès figure la capacité de stimuler de manière très sélective certains neurones. C'est le cas de l'optogénétique, une méthode qui permet de rendre certains neurones photosensibles (sensibles à la lumièrelumière) en combinant le génie génétiquele génie génétique et l'optique. Des études sont en cours pour utiliser l'optogénétique pour traiter certains cas de cécité en introduisant dans l'organisme des protéinesprotéines photosensibles produites par des alguesalgues ou des bactériesbactéries dans une rétinerétine artificielle pour obtenir une image pixelisée.

    Les chercheurs attendent également des retombées de leurs travaux dans le domaine des maladies neurodégénérativesmaladies neurodégénératives comme AlzheimerAlzheimer, mais également dans certaines affections psychiatriques dont le risque augmente « lorsqu'on est en présence d'une combinaison de gènes et de circonstances environnementales particulières (stressstress, agression) », note Jean-Antoine Girault.

    Il rappelle que « pratiquement tous les neurones ont la capacité d'apprendre » et que le cerveau est capable de remodeler ses connexions (on parle de plasticité cérébraleplasticité cérébrale) en fonction de l'environnement et des expériences vécues. C'est notamment le cas après un accident vasculaire cérébralaccident vasculaire cérébral (AVC)) lorsque d'autres régions compensent celle qui ne fonctionne plus. Jean-Antoine Girault avertit toutefois que « tout ne peut pas être compensé, que cela dépend de la localisation ». « On commence à disposer d'outils qui devraient permettre de réparer beaucoup de choses », résume Roland Salesse, un spécialiste des mécanismes olfactifs qui explique que les odeurs peuvent aider à réactiver certaines parties de la mémoire, tout comme la musique, même s'il existe encore peu d'études sur le sujet.