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Article d'Agnès RouxAgnès Roux publié le 7 août 2013
Déjà 3.000 ans avant J.-C., les soldats égyptiens utilisaient des boyaux de mouton ou des vessies de porc pour se prémunir contre les maladies vénériennesmaladies vénériennes. Ce temps est heureusement révolu. Aujourd'hui, le préservatif protège efficacement contre les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissiblesinfections sexuellement transmissibles comme l'herpès, la syphilis, l'hépatite B ou le virus de l'immunodéficienceimmunodéficience humaine (VIHVIH).
Le vagin est également muni d'une protection naturelle, mais pas imparable, contre les infections. Les nombreux microbesmicrobes qui habitent cet organe interagissent pour arrêter les pathogènespathogènes. Les bactériesbactéries du genre Lactobacillus (lactobacilles), par exemple, produisent de l'acide lactiqueacide lactique et de l'eau oxygénéeeau oxygénée qui font obstacle au développement des germesgermes.
Bactéries du genre Lactobacillus. Ces microbes font partie de la flore vaginale normale, et protègent l'organe contre les infections. © sage_anne, Flickr, cc by nc 2.0
Or, dans certaines conditions, la flore bactérienne du vaginvagin est déséquilibrée et n'est plus capable d'assurer une protection efficace. Ce phénomène, appelé vaginose bactériennevaginose bactérienne, se caractérise par une diminution des lactobacilles et par la multiplication de germes anaérobies tels que Gardnerella vaginalis. La vaginose bactérienne n'est pas une infection au sens strict, mais elle rend le vagin plus fragile aux microbes dangereux. Elle augmente ainsi le risque de maladie inflammatoire pelvienne, d' IST (infection sexuellement transmissible) et d'accouchementaccouchement prématuré.
L’usage du préservatif favorise le développement des lactobacilles
Des chercheurs de la Capital University of Medical Sciences à Pékin se sont intéressés à l'effet de l'utilisation de préservatifs sur cet équilibre bactérien. Leurs résultats, publiés dans la revue Plos One, suggèrent un effet positif de ce mode de contraceptioncontraception sur la santé vaginale.
Au cours de cette étude, les scientifiques ont sélectionné 164 femmes selon plusieurs critères : l'âge (entre 18 et 45 ans), la présence d'une vie sexuelle active, la prise d'une contraception suivie au cours des trois mois précédant l'expérience et l'absence de problèmes de santé. Les candidates ont été réparties en trois groupes en fonction de leur méthode de contraception, à savoir l'emploi d'un stériletstérilet (57 femmes), l'utilisation de préservatifs (72) ou le procédé symptothermique (35), qui consiste à s'abstenir de sexe pendant l'ovulationovulation. Aux jours 21 et 22 du cycle menstruel, les auteurs ont réalisé des prélèvements vaginaux. Grâce à des méthodes classiques de culture en laboratoire, ils ont pu analyser la composition des flores bactériennesflores bactériennes. Ils ont également comparé le niveau de lecture des gènesgènes dans chaque prélèvement par des techniques modernes de biologie moléculairebiologie moléculaire.
Leurs résultats mettent en évidence une corrélation positive entre l'utilisation des préservatifs et la santé vaginale. En effet, les femmes utilisant ce mode de contraception ont une flore vaginale plus riche en lactobacilles, et particulièrement en Lactobacillus crispatus, la souche responsable de la production d'eau oxygénée dans le vagin. Cette bactérie aurait un rôle dans la prévention contre le VIH. Si ces résultats suggèrent une influence bénéfique du port du préservatif sur la composition et la santé de la flore intime, des études sont encore nécessaires pour le confirmer, et pour mettre en lumièrelumière l'origine de cette influence. Le microbiotemicrobiote du vagin peut être modifié par de nombreux autres facteurs, comme le nombre de partenaires sexuels et la consommation de cigarettes.