Avec un taux de survie à cinq ans inférieur à 5 %, le cancer du pancréas fait partie des plus morbides. Une mortalité due au diagnostic souvent tardif, par biopsie pancréatique. Des chercheurs américains ont observé une flore bactérienne commune dans la salive de personnes souffrant du cancer du pancréas. Un pas vers une nouvelle voie de diagnostic ? 

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    La bactérie Granulicatella adiacens peut-elle être responsable du cancer du pancréas ? © Phovoir

    La bactérie Granulicatella adiacens peut-elle être responsable du cancer du pancréas ? © Phovoir

    La maladie puis le décès de Steve Jobs, l'emblématique fondateur d’Apple, ont propulsé le cancer du pancréas au premier rang des « sujets dont on parle ». Et l'on apprend aujourd'hui que des bactéries prélevées dans la cavité buccale, de celles qui se retrouvent par exemple en cas de gingivite, pourraient trahir la présence ou le développement de cette affection. C'est en effet le constat d'une équipe de chercheurs américains, en Californie. Leurs résultats restent très préliminaires et demandent naturellement, confirmation.

    En France, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) rappelle que le cancer du pancréas « est difficile à soigner, et (que) son pronostic est sombre. Le taux de survie à 5 ans suivant le diagnostic est inférieur à 5 % pour l'ensemble des malades, (et n'excède pas) 10 % à 30 % chez ceux dont la tumeurtumeur était opérable au moment du diagnostic ». Ainsi la surmortalité est-elle due en partie, au caractère trop tardif du diagnostic.

    En France, le cancer du pancréas représente 10.000 nouveaux cas chaque année. © Gray's Anatomy (1918), Wikipédia DP

    En France, le cancer du pancréas représente 10.000 nouveaux cas chaque année. © Gray's Anatomy (1918), Wikipédia DP

    Cancer du pancréas : un diagnostic plus précoce ?

    Des chercheurs de l'université de Californie à Los Angeles (Ucla) ont comparé la flore bactérienneflore bactérienne présente dans les sécrétionssécrétions salivaires de 10 patients atteints d'un cancer du pancréas, et de 10 volontaires en bonne santé. Ils ont ainsi observé des différences significatives dans la composition de ces prélèvements. C'est ainsi qu'une espèceespèce comme Granulicatella adiacens est particulièrement présente chez les patients souffrant d'un cancer. En revanche, des bactéries comme Neisseria elongata et Streptococcus mitis y ont été bien moins nombreuses que chez les volontaires du groupe témoin.

    Ces résultats, confirmés après un élargissement de la cohortecohorte à 56 sujets, posent la question de savoir si Granulicatella adiacens peut être impliquée dans la survenue d'un cancer du pancréas. « Il est encore difficile de le savoir », reconnaissent les chercheurs, qui devraient poursuivre leur travail sur une cohorte plus large.