Un locus génétique hérité de l'Homme de Néandertal a été identifié comme un facteur de risque de Covid-19 sévère en 2020. Selon un scientifique de l'Institut Max Planck, la même région génétique pourrait avoir un effet protecteur contre le VIH. 


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    Notre patrimoine génétique est parfois déterminant dans l'évolution des maladies. Le facteur de risque le plus important identifié par les scientifiques pour la Covid-19 nous vient de l'Homme de Néandertal. Un scientifique de l'Institut Max-PlanckPlanck d'anthropologie évolutionniste, qui a participé à la découverte de ce facteur de risque génétique, pense qu'il aurait des effets bénéfiques sur une autre infection : le VIH.

    Le VIH-1 au microscope électronique à transmission. © CDC/Dr. Edwin P.Ewing, Jr.,<em> Wikimedia Commons</em>, domaine public
    Le VIH-1 au microscope électronique à transmission. © CDC/Dr. Edwin P.Ewing, Jr., Wikimedia Commons, domaine public

    Des gènes mauvais pour la Covid-19 mais bénéfiques contre le VIH ?

    « Ce facteur de risque génétique majeur pour la Covid-19 est si courant que j'ai commencé à me demander s'il pouvait réellement être bon pour quelque chose, comme fournir une protection contre une autre maladie infectieuse », explique Hugo Zeberg, qui est le seul auteur de la nouvelle étude parue dans PNAS. La région génétique concernée est située sur le chromosome 3, entourée d'autres gènesgènes qui codent pour des récepteurs importants pour le système immunitairesystème immunitaire

    L'un de ces récepteurs est CCR5, un corécepteur très important pour les virusvirus VIH à tropismetropisme R5 qui l'utilisent pour infecter les lymphocyteslymphocytes. Hugo Zeberg pense que les individus porteurs de cette variante génétique possèdent moins de récepteurs CCR5 et donc un risque moindre d'être infecté par le VIH. En analysant les données de trois serveursserveurs de données biologiques importants, il a calculé que les gènes hérités de NéandertalNéandertal diminuent de 27 % le risque d'infection par le VIH. Une hypothèse qui reste à confirmer par le reste de la communauté scientifique et par d'autres travaux plus poussés.