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Calanques, arches, grottes, dolines et poljés façonnent le paysage sous-marin de la côte méditerranéenne, faisant de la Provence un site géologique privilégié de la plongée.
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Calanques, arches, grottes, dolines et poljés façonnent le paysage sous-marin de la côte méditerranéenne, faisant de la Provence un site géologique privilégié de la plongée.
Sur la côte méditerranéenne, régions granitiques et métamorphiques s'opposent aux régions calcaires, suivant des styles de paysages très différents. De Marseille au Lavandou, en passant par Porquerolles et l'Estérel, découvrons cette géologie particulière.
À l'est du cap Sicié dominent les roches du vieux socle métamorphique : schistes et phyllades des rivages du massif des Maures des archipels de Porquerolles et de Port-Cros, ou bien roches volcaniques et gneiss des rivages de l'Esterel et du massif du Tanneron.
À l'ouest de Toulon et du cap Sicié, les plongeurs des environs de La Ciotat, au pied du bec de l'Aigle et de l'île Verte, évoluent dans des paysages ruiniformes creusés dans des poudingues résistants, d'âge du Crétacé supérieur. Plus à l'ouest, les calcaires compacts du Jurassique et du Crétacé dominent le long du littoral marseillais. Sur la Côte Bleue, autour de Carry-le-Rouet affleurent les « molasses » miocènes aux reliefs plus arrondis et organisés en bancs rocheux séparés par les « ragues » profondes prisées des chasseurs sous-marins.
Les paysages sous-marins karstiques de la « Provence calcaire », très favorables à la fixation de la faune, s'opposent à ceux de la « Provence cristalline » où les roches, métamorphiques et siliceuses, plus résistantes à la corrosion chimique, sont moins favorables à l'incrustation biologique (Figure 3). Deux parcs nationaux, de part et d'autre du cap Sicié, opposent parfaitement ces deux types de paysages sous-marins (Figure 4) : celui des îles de Porquerolles et Port-Cros, bien représentatifs des fonds de la « Provence cristalline », et le futur Parc national des calanques entre Marseille et Cassis, exemple type de paysage sous-marin en « Provence calcaire ».
Cette opposition modèlerait en partie les mentalités, si l'on en croit le dicton vendéen qui affirme que : « le granite produit le curé et le calcaire l'instituteur ». La pertinence de cette sagesse populaire a été vérifiée, par le sociologue André Siegried qui a constaté, en 1913, que les opinions politiques se surimposaient quasi exactement à la carte géologique, en concluant, pour la Vendée : « terrains anciens, population éparse, grandes propriétés et politique de droite vont ensemble, tandis que les terrains calcaires ou d'alluvions, population agglomérée, propriétés morcelées et politique démocratique vont de pair ».