Pour voyager, les animaux du monde ne s’encombrent ni de bagages ni de passeport. Ils vont où la vie les porte. Et des chercheurs nous permettent aujourd’hui de partager un peu de leurs incroyables pérégrinations.


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    Il y a quelques années maintenant, Movebank, une base de donnéesbase de données hébergée par l'Institut Max-PlanckPlanck pour l'ornithologie (Allemagne) servait à réaliser une incroyable animation retraçant les migrations de quelque 150 espèces animales au fil des mois. Pas moins de 8 000 voyages extraordinaires par-delà nos frontières.

    Ici en surbrillance bleue, la migration des buffles au Mozambique telle que tracée par les données de la base Movebank. © Movebank
    Ici en surbrillance bleue, la migration des buffles au Mozambique telle que tracée par les données de la base Movebank. © Movebank

    La technologie pour suivre les animaux dans leurs voyages

    Depuis, la base de données n'a cessé d'être alimentée. Aujourd'hui, les chercheurs publient une vidéo mise à jour. Elle retrace toujours les déplacements des animaux parcourant au moins 500 kilomètres et qui voyagent pendant au moins 45 jours de l'année. Mais cette fois, elle est riche de pas moins de 46 500 périples !

    Le saviez-vous ?

    La base de données Movebank permet d’identifier les corridors importants en matière de conservation. Les périodes de l’année aussi. Et elle montre comment les animaux jouent avec les humains, en se faufilant parmi eux ou en les évitant.

    Pour assurer le suivi, les chercheurs du monde entier comptent sur la technologie. Des antennes Argos ou des balises GPS. Des cellules solaires miniatures intégrées aux émetteurs pour optimiser la transmission des données. Ou encore des accéléromètresaccéléromètres qui aident à mesurer en plus les vitessesvitesses de déplacement.

    La migration des gnous, de l’extrême sud du parc du Serengeti, en Tanzanie, jusqu’au Kenya, apparaît ici en surbrillance rose dans les données de la base Movebank. © Movebank
    La migration des gnous, de l’extrême sud du parc du Serengeti, en Tanzanie, jusqu’au Kenya, apparaît ici en surbrillance rose dans les données de la base Movebank. © Movebank

    Les études de terrain restent utiles à l’étude des migrations animales

    Les chercheurs profitent aussi d'une l'applicationapplication développée dans le cadre du projet Movebank. Elle leur permet en effet de se connecter à des scientifiques citoyens et à des experts sur le terrain partout dans le monde. De quoi, par exemple, retrouver un émetteur perdu. Et comprendre pourquoi l'animal qui le portait est mort.

    Résultat, le système Movebank reçoit chaque jour plus de 3 millions de nouveaux enregistrements de données. Des données que les scientifiques ont la possibilité de rendre publiques. Dès lors qu'elles ne sont pas trop sensibles. Comme pourrait l'être celle qui livrerait la position d'une harde d’éléphants.


    Un an de migrations animales sur la planète : étonnant...

    Les globes terrestres font généralement figurer les limites des pays. Mais les animaux, eux, ne connaissent pas les frontières. C'est ce que cette vidéo étonnante nous montre en retraçant un an de migrations animales sur notre planète, grâce à des millions de données centralisées.

    Pour réaliser cette animation, Matthias Berger, un ingénieur en informatique allemand, a compilé des données (GPSGPS, ArgosArgos Doppler, étiquettes électroniques, etc.) recueillies par plus de 11.000 chercheurs. Des données partagées publiquement sur Movebank, une base de données hébergée par l'Institut Max PlanckMax Planck pour l'ornithologie (Allemagne).

    Ainsi, la vidéo présente les itinéraires de migration de quelque 150 espèces, qui parcourent au moins 500 kilomètres dans une direction donnée et en au moins 45 jours. Soit un total de quelque 8.000 périples.

    Des informations utiles à la science

    Si les données utilisées couvrent une dizaine d'années, elles ont été ici ramenées à une seule année, pour plus de clarté. Et il est à noter que la plupart des espèces concernées par cette animation sont des oiseaux. Ainsi, vers la 57e seconde, on peut découvrir la grande migration des cigognes blanches qui quittent l'Europe pour passer l'hiver au chaud en Afrique.

    Plus globalement, les informations mises à disposition gratuitement sur Movebank devraient aider les chercheurs à mieux comprendre comment les animaux chassent, comment ils réagissent aux changements climatiques ou à la fragmentation de leur habitat ou encore pourquoi des bébés dauphins ou des bébés requins viennent parfois s'échouer sur nos plages.