Des chercheurs ont réussi à éditer le génome de vaches pour rendre leurs taches grises, afin qu’elles absorbent moins la chaleur. Une nécessité selon eux alors que le réchauffement climatique rend le bétail moins productif.


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    Chacun sait que l'été, nous avons intérêt à porter des vêtements de couleur claire pour moins souffrir de la chaleurchaleur. Il en va de même pour les vaches. Un animal avec des poils noirs absorbe ainsi deux fois plus de rayonnement solaire qu'un animal à poils blancs. Or, les vaches laitières comme la Prim'Holstein sont majoritairement recouvertes de grosses taches noires. Elles sont donc plus sensibles à la chaleur, ce qui affecte leur productivité. Les jours de forte chaleur, la production de lait décline de 14 % selon une étude menée en Australie. Le lait est aussi moins riche en protéinesprotéines et nutrimentsnutriments.

    Les veaux avec la mutation PMEL sont significativement plus clairs. © G.Laible et al, bioXriv, 2020
    Les veaux avec la mutation PMEL sont significativement plus clairs. © G.Laible et al, bioXriv, 2020

    Des taches gris clair et blanches au lieu des taches noires

    Des chercheurs de l'AgResearch en Nouvelle-Zélande, une grande organisation de recherche en agriculture, ont réussi à créer une vache aux taches gris clair au lieu de noires, grâce à la technique d'édition génétiquegénétique CRISPR-Cas9. Ils ont supprimé un gènegène codant pour une protéine de la mélaninemélanine responsable de la couleurcouleur foncée, créant une « importante dilution » de la couleur noire, rapporte l'étude parue sur le serveurserveur de prépublication bioRxiv. « Les veaux génétiquement modifiés sont nés avec des taches gris clair et blanches au lieu des taches noires », ont constaté les chercheurs. Cette approche n'est cependant efficace qu'avec des vaches exposées au soleilsoleil et n'ayant pas d'accès à un abri à l'ombre.

    En 2018, la compagnie américaine Recombinetics avait, elle, donné naissance à un veau ayant une mutation nommée SLICK donnant des poils plus courts et plus fins, ainsi que d'autres adaptations métaboliques à la chaleur. Les vaches Holstein ayant cette mutation ont une température interne intérieure de 1 °C et donnent 55 cl de lait en plus.


    Une vache OGM pour résister aux climats plus chauds

    Article de Marie-Céline RayMarie-Céline Ray publié le 09/07/2017

    Des chercheurs de l'université de Floride ont reçu une bourse fédérale de 733.000 dollars pour mettre au point une vache génétiquement modifiée qui pourra s'adapter au réchauffement climatique. L'objectif est de conserver la qualité de la viande malgré les températures qui s'annoncent de plus en plus élevées dans l'avenir.

    Et si au lieu de lutter contre le changement climatique, nous l'acceptions et cherchions des solutions pour vivre avec ? Ce raisonnement, des chercheurs américains ont décidé de le mettre en pratique en essayant de mettre au point des vaches génétiquement modifiées qui pourront résister au réchauffement climatique.

    Plus de la moitié du bétail dans le monde vit déjà dans des environnements chauds et humides. Aux États-Unis, cela concerne 40 % des vaches, d'après Raluca Mateescu, qui travaille sur ce projet à l'UF/IFAS (University of Florida Institute of Food and Agricultural Sciences). La première étape de cette recherche consiste donc à étudier celles qui supportent le mieux la chaleur, ce qui est le cas de la Brangus, un croisement entre les races Angus et Brahmane.

    Produire une viande de qualité malgré un climat chaud

    Les chercheurs espèrent trouver comment la vache Brangus contrôle sa température corporelletempérature corporelle pour vivre dans des climats chauds. Lorsqu'ils auront identifié des variants génétiques intéressants, ils pourront utiliser un outil d'édition génomiqueédition génomique (CRISPRCRISPR) pour transmettre cette propriété à d'autres races. Rappelons que CRISPR a déjà permis de créer des vaches transgéniquestransgéniques résistantes à la tuberculosetuberculose.

    Voir aussi

    Des vaches transgéniques devenues résistantes à la tuberculose

    Rachel Mateescu a expliqué à Digital Trends« Le stressstress thermique est un des principaux facteurs limitant la production de protéines animales et affecte négativement la santé et le bien-être des bovins dans les régions subtropicales et tropicales, et son impact devrait augmenter considérablement en raison du changement climatique. D'où la nécessité de trouver des moyens de faire face au stress thermique pour améliorer la productivité de l'industrie du bétail des États-Unis et sécuriser les approvisionnements alimentaires mondiaux. »