Cette année encore, l'Agence spatiale européenne (ESA) suit de près la croissance du trou de la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique. Le trou mesuré en 2005 est important pour cette époque de l'année, si l'on se base sur les résultats de la dernière décennie: seuls les trous répertoriés en 1996 et 2000 étaient plus massifs à ce stade de leur développement.

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    Trou de la couche d'ozone en 2005

    Trou de la couche d'ozone en 2005

    Le trou saisonnier de la couche d'ozone de l'Antarctique a cette année enflé pour atteindre une superficie de dix millions de kilomètres carrés - soit à peu près la taille de l'Europe - et poursuit son expansion. Il devrait parvenir à sa taille maximale courant septembre, et les satellites de l'ESAESA seront à leur poste pour surveiller son développement.

    La couche d'ozone stratosphérique qui protège la vie terrestre du rayonnement ultravioletultraviolet (UV) nocif est vulnérable à la présence de certaines substances chimiques dans l'atmosphère, comme le chlorechlore, engendré par des polluants dus à l'activité humaine, tels que les chlorofluorocarboneschlorofluorocarbones (CFC). Désormais bannis en vertu du Protocole de Montréal, les CFC étaient jadis utilisés dans les bombes aérosols et les réfrigérateurs. Les CFC eux-mêmes sont des moléculesmolécules inertes, mais le rayonnement ultraviolet de la haute atmosphère les décompose en leurs constituants, qui peuvent réagir fortement avec l'ozone.

    Le calendrier et l'amplitude précis des occurrences du trou de la couche d'ozone de l'Antarctique dépendent des variations météorologiques locales. Durant l'hiverhiver austral, la massemasse atmosphérique surplombant le continent Antarctique est coupée des échanges avec l'airair de moyenne altitude en raison des ventsvents dominants connus sous le nom de vortex polairevortex polaire. Le phénomène se solde par des températures très basses, et dans l'obscurité froide et permanente qui caractérise cette saisonsaison, il se forme des nuages stratosphériques polairesnuages stratosphériques polaires contenant du chlore. Lorsqu'arrive le printemps polaire, la conjugaison du retour de la lumièrelumière solaire et de la présence de nuages stratosphériques entraîne une scission du chlore en radicaux hautement réactifsréactifs avec l'ozone, qui décomposent celui-ci en molécules d'oxygène individuelles. Un seule molécule de chlore peut briser des milliers de molécules d'ozone.

    Le spectromètrespectromètre d'absorptionabsorption avec imageur à balayage pour la cartographie atmosphérique (Scanning Imaging Absorption Spectrometer for Atmospheric Chartography - SCIAMACHY) d'Envisat mène une surveillance de routine des niveaux d'ozone à l'échelle planétaire. Les données de l'ESA constituent la base du service opérationnel de surveillance et de prévision en tant quasi-réel de l'ozone mis en place par le consortium PROMOTE (PROtocol MOniToring for the GMES Service Element - Surveillance protocolaire pour le volet services du GMES), qui rassemble plus de 30 partenaires de 11 pays.

    Emanation de TEMIS (Tropospheric Emission Monitoring Information Service - Service d'informations et de surveillance des émissionsémissions troposphériques), son fructueux précurseur, PROMOTE est un ensemble de services d'informations couvrant la partie atmosphérique du système terrestre, qui opère dans le cadre du GMES (Global Monitoring for Environment and SecurityGlobal Monitoring for Environment and Security - Surveillance mondiale pour l'environnement et la sécurité), volet initial de services de l'ESA. Il s'agit d'une initiative conjointe de l'ESA et de la Commission européenne qui combine toutes les sources d'information spatiales et terrestres disponibles et vise à doter l'Europe d'une capacité de surveillance environnementale globale.

    S'inscrivant dans le service PROMOTE, les résultats du satellite sont combinés aux données météorologiques et aux modèles de champs de vent, de manière à établir des prévisions solidessolides concernant l'ozone et les ultraviolets. Conçus dans un premier temps pour l'ESA, ces résultats sont utilisés par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) pour compiler son bulletin "Antarctic Ozone" régulièrement mis à jour.