Il n'y a pas que les forêts et les océans qui stockent du carbone. Notre Terre aussi le fait. Et même de manière plus importante que ne le pensaient les chercheurs jusqu'alors.
[EN VIDÉO] La circulation du CO2 dans l'atmosphère comme vous ne l'avez jamais vue Dans cette vidéo de la Nasa, il est possible de visualiser, pour la première fois, avec un niveau de détails impressionnant et en trois dimensions, le cycle du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, sur une année. Dans la perspective de mieux prédire l’évolution du changement climatique en cours sur le long terme, les scientifiques ont besoin de recueillir un maximum de données sur la circulation de ce gaz à effet de serre émis massivement par nos activités humaines.
Le carbone qui circule dans notre atmosphère peut, en partie, être capté par les forêts. C'est bien connu. Il peut aussi être absorbé par les océans. En grandes quantités puisque nous parlons là de presque un tiers des émissions de dioxyde de carbone (CO2) dues aux activités humaines. Mais saviez-vous que notre Terre, elle-même, avale une partie du carbone atmosphérique ? Et même plus que ce que les chercheurs n'imaginaient jusqu'ici, nous apprend aujourd'hui une étude menée à l'université de Cambridge (Royaume-Uni).
Tout se passe au niveau des zones de subduction, ces régions dans lesquelles les plaques tectoniques s'entrechoquent et plongent vers le cœur de la Terre. Jusqu'alors, les chercheurs pensaient que le carbone -- sous forme de coquillages ou de micro-organismes -- ainsi entraîné vers les profondeurs finissait par refaire surface -- sous forme de CO2 -- lors des éruptions volcaniques.
The slow-motion collisions of tectonic plates drag more #carbon into Earth’s interior than previously thought.
— Cambridge University (@Cambridge_Uni) July 26, 2021
New research from @EarthSciCam and @ScienceNTU: https://t.co/hTBCN6kZoW#geology
Un coup de pouce pour résoudre la crise climatique ?
Les chercheurs de l'université de Cambridge ont travaillé sur l'Installation européenne de rayonnement synchrotron (ESRF, Grenoble, France). Afin de pouvoir mesurer de très faibles concentrations en métaux dans des conditions de pression et de température élevées. Leurs expériences montrent que des réactions chimiques se produisent au niveau des zones de subduction qui font que les roches carbonatées englouties s'appauvrissent en calcium et s'enrichissent en magnésium au fur et à mesure qu'elles s'enfoncent. De quoi rendre le carbonate moins soluble et éviter qu'il soit aspiré dans les fluides qui alimentent les volcans. Plus il s'enfoncera dans le manteau de la Terre, plus il aura de chance, finalement, de se transformer... en diamant !
« Nos résultats montrent que les carbonates sont très stables et peuvent certainement emprisonner le CO2 de l'atmosphère sous des formes minérales solides, précise Simon Redfern, chercheur, dans un communiqué de l’université de Cambridge. Pour nous aider, pourquoi pas, à trouver une solution à la crise climatique. »