34 % de la glace des Alpes va disparaître d'ici 30 ans maximum, même si les émissions de gaz à effet de serre s'arrêtent complètement aujourd'hui. Mais cette fonte, déjà lourde de conséquences, sera en réalité bien plus importante dans un contexte mondial où les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter.


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    Alors que la plupart des estimations sur l'évolution des glaciers se concentrent sur l'horizon 2100 -- une échéance bien trop lointaine pour susciter l'intérêt des décideurs --, une équipe de chercheurs a décidé d'évaluer la disparition des glaces à plus court terme. Au moins un tiers de la glace présente sur les Alpes fondra avant 2050 quoi qu'il se passe, selon une nouvelle étude publiée dans Geophysical Research Letters en décembre dernier.

    Mais si la fontefonte se poursuit au même rythme que ces vingt dernières années, le chiffre sera bien plus élevé : dans ce cas, 46 % des glaciers alpins disparaîtront d'ici 2050. Les scénarios les plus aggravants estiment que 65 % des glaces auront fondu d'ici moins de 30 ans. Ces estimations ont été réalisées à partir des données satellite, en utilisant un modèle de prévision sur l'évolution des glaciers et en se basant sur le climat actuel. « Même les plus grands glaciers perdront plusieurs kilomètres de glace », précise les auteurs de l'étude.

    La fonte des glaciers alpins sera en réalité bien plus importante

    Mais l'évolution réelle des glaciers sera sans doute encore plus grave : les estimations les plus basses se fondent sur un scénario marqué par un arrêt total des émissions de gaz à effet de serre, ce qui n'est évidemment pas le cas dans la réalité. Les estimations les plus hautes se basent sur un scénario où les émissionsémissions de gaz à effet de serre sont celles des dernières années. Or, ces émissions progressent dans le monde, faisant craindre une fonte encore plus rapide des glaciers.

    Une fonte aussi massive aura forcément des conséquences majeures sur les populations qui vivent en montagne, avec des risques pour les infrastructures. Le débitdébit des rivières sera forcément affecté, tout comme les réserves en eau.