Il est difficile de s’en rendre compte, mais les verdoyantes vallées alpines sont le résultat du lent travail d’érosion des glaciers durant la dernière période glaciaire. Une nouvelle vidéo permet de se rendre compte de l’ampleur des variations qu’a ainsi connue la couverture glaciaire alpine au cours des derniers 120 000 ans.


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    Aujourd'hui, si les glaciers ne recouvrent plus que les plus hauts sommets des Alpes, il fut un temps où la couverture glaciaire de cette chaîne de montagnes s'étendait bien plus bas. Il y a 24 000 ans, Lausanne se trouvait en effet sous 1 kilomètre de glace ! Les nombreuses vallées que l'on arpente désormais librement ne sont ainsi que les témoins de cette ancienne période glaciaire. Elles résultent en effet de l'érosion produite par l'avancée et le retrait des glaciers durant plusieurs dizaines de millions d'années.

    Cette vallée des Alpes a été façonnée par les glaciers lors de la dernière période glaciaire. © by paul, Adobe Stock
    Cette vallée des Alpes a été façonnée par les glaciers lors de la dernière période glaciaire. © by paul, Adobe Stock

    Les glaciers, architectes des paysages alpins

    La dernière période glaciaire a en effet débuté il y a environ 115 000 ans, mais elle se caractérise par une multitude de petits cycles de réchauffement et refroidissement du climat durant lesquels la couverture glaciaire n'a cessé d'évoluer. C'est cette histoire climatique qui a façonné le paysage alpin.

    Grâce au développement d'un nouveau modèle numériquemodèle numérique, une équipe de chercheur de Lausanne, Bern et Zürich a produit une vidéo permettant de se rendre compte de cette évolution des glaciers alpins sur les derniers 120 000 ans. Il est ainsi possible d'observer l'extension de la couverture de glace en regard du temps et de l'évolution des températures.

    120 000 ans d’évolution des glaciers alpins en 2 minutes

    Basée sur des observations de terrains, des modèles d'écoulement et d'accumulation de la glace, de dynamique glaciaire et de fontefonte, cette simulation est certainement la plus précise à ce jour. Avec une petite nuance : le maximum glaciaire survenu il y a 24 000 ans a « effacé » les traces de l'évolution des glaciers avant cette date, rendant le modèle un peu moins robuste pour cette période. La fin de l’épisode glaciaire est par contre clairement visible, avec une diminution drastique et rapide de la surface englacée.

    Ces résultats, publiés dans la revue Journal of Glaciology, devraient permettre de mieux comprendre les interactions entre climatsclimats et glaciers et donc de mieux anticiper leur évolution future dans un contexte de réchauffement climatique.