Des carottes sédimentaires couvrant 10.000 ans, prélevées dans un lac alpin d'origine glaciaire, ont démontré que des traces de cuivre, mercure, antimoine et plomb persistaient toujours. Bien que très localisée géographiquement, cette pollution était aussi importante qu'aujourd'hui. Ces prélèvements ont permis de déchiffrer la contamination minière locale et régionale, et de reconstituer 10.000 ans d'histoire de la pollution atmosphérique.
L'étude des sédiments déposés dans le lac Robert, à Chamrousse, dans le massif de Belledonne, en Isère (Alpes), a permis à une équipe de chercheurs français de reconstituer l'historique de la pollution atmosphérique dans cette région sur les 10.000 dernières années. Il s'avère que l'activité minière dans le massif des Grandes Rousses (Alpes d'Huez) durant l'âge de Bronze, il y a environ 2.500 ans, a induit une pollution atmosphérique en mercure et antimoine équivalente à celle observée aujourd'hui. Cette pollution a été limitée géographiquement, mais elle a persisté pendant plus de 2.000 ans.
Combien de périodes de pollution ?
Une pollution atmosphérique en plomb à l'échelle de l'hémisphère Nord a été générée durant l'Empire Romain par l'exploitation des mines du Rio Tinto en Andalousie, comme de nombreuses études menées dans les glaces polaires et les sédiment lacustres l'ont mis en évidence.
Afin de reconstituer l'histoire de la pollution atmosphérique en cuivre, mercure, antimoine et plomb dans les Alpes, des chercheurs des laboratoires Hydrosciences Montpellier, ISTerre, Edytem et LCME ont prélevé deux carottes de sédiments lacustres, dans le lac Robert situé à 2.000 m d'altitude sur le domaine de la station Chamrousse, qu'ils ont datées au carbone 14. Ces carottes avaient enregistré 10.000 ans d'apport sédimentaires qui mettent en évidence de nombreux changements environnementaux (climatiques, pédologiques, sédimentologiques et atmosphériques) d'origine naturelle ou liés aux activités humaines.
En ce qui concerne la pollution atmosphérique, les chercheurs ont identifié 4 périodes de pollution : l’Âge de Bronze (1800-1000 av. J.-C.), l'Âge de Fer et l'Empire Romain (800 av.J.-C.-1000 après J.-C.), le Moyen Âge 500-1500 après J.-C.) et les époques modernes et industrielles (1500-2000 après J.-C.).
Persistance des traces de l'activité minière
Le résultat le plus marquant, nouveau et inattendu, est la mise en évidence d'une pollution atmosphérique importante -- équivalente à celle d'aujourd'hui -- en mercure et antimoine durant l'âge de bronze. Cette pollution était due à l'exploitation de gisements de cuivre (chalcopyrite) riches en mercure et antimoine dans le massif des Grandes Rousses (Alpes d'Huez).
Cette activité minière connue des archéologues a généré une pollution limitée géographiquement contrairement aux activités plus récentes qui ont induit des pollutions régionales (époques romaines ou médiévales) et globales (période actuelle). Cependant, bien que limitée géographiquement, cette pollution en mercure et antimoine s'est révélée persistante, visible sur plus de 2.000 ans dans les sédiments des lacs aux alentours.
Les verticales Trois cimes, symbole des Dolomites Culminant à 2.999 m d’altitude, entre la Vénétie et le Sud-Tyrol, les Trois Cimes (Tre Cime di Lavaredo) sont le symbole des Dolomites. Ces « montagnes pâles » comme elles étaient appelées avant que le géologue français du XVIIIe siècle, Déodat Gratet de Dolomieu, ne les étudie, prennent naissance sur un socle élevé à environ 2.300 m. Elles se dressent curieusement comme des menhirs tombés du ciel, fichés dans le socle montagneux de dolomie. La première ascension de la Grande Cime a été réalisée, en 1869, par Paul Grohmann, Franz Innerkofler et Peter Salcher.Il est possible d’admirer toutes les faces de ce triptyque et d’en faire le tour en empruntant des itinéraires balisés. Une soixantaine de via ferrata (voies aménagées avec des câbles et des barreaux sur les parois rocheuses) ont été répertoriées dans les Dolomites, certaines existent depuis le XIXe siècle. La via ferrata De Luca-Innerkofler est la plus empruntée, relativement facile au départ du refuge de Locatelli, avec possibilité d’enchaîner vers l’est avec le Sentier des brèches.De nombreux parcours sont praticables avec des guides de haute montagne, y compris pour les personnes à mobilité réduite. © Pierre Thiaville, tous droits réservés
Les Dolomites : le mont Paterno, un lieu chargé d’histoire Dans le parc naturel, non loin des Trois Cimes, le mont Paterno, haut de 2.746 m se situe sur la frontière italo-autrichienne. De nombreux tunnels et galeries y ont été creusés, constituant des points de passage stratégiques lors de la première guerre mondiale. Pour ceux qui se sentent une âme de chamois, il est possible de grimper au sommet du mont Paterno, la vue sur les Trois Cimes est alors tout simplement à couper le souffle.Pour admirer ce paysage, digne du récit du seigneur des anneaux, le circuit le plus classique passe par le refuge Locatelli. Ici, peut s’arrêter le chemin pour qui recherche la contemplation, l’endroit est tout indiqué. Le refuge surplombe deux lacs d’altitude dont le Laghi del Piani. La belle saison est propice pour admirer la flore particulière. Une occasion unique d’apercevoir la vie grouillante dans ses eaux limpides et de se reconnecter à la nature. © Pierre Thiaville, tous droits réservés
Au pied du glacier de la Grande Casse en Savoie Nous voici au pied de la Grande Casse, dans le parc de la Vanoise, le premier parc national naturel créé en 1963, prolongement de la première réserve naturelle initiée en 1943 par le Club alpin français et le Touring Club afin de permettre la réintroduction du bouquetin. Il est accolé au parc national italien du Grand-Paradis sur 14 km. Ces deux ensembles réunis couvrent 1.250 km2 de nature protégée, la plus grande d’Europe.Un grand classique que cette Grande Casse, le plus haut du massif de la Vanoise (3.855 mètres) au sommet duquel les alpinistes, après une rude montée, jouissent d’un spectacle à 360° sur le Mont-Blanc, les Grandes Jorasses, le Mont Pourri, la Grande Sassière, la barre des Écrins, la Meije, les aiguilles d’Arves et la Pointe de Charbonnel.Cette montagne élancée fait la joie des randos-skieurs (très) expérimentés. Une muraille qui s’aborde en deux temps. Au départ de Pralognan-la-Vanoise, le sentier de randonnée passe par le lac des Vaches, autrefois magnifique lac d’altitude à 2.318 m, alimenté par le glacier de la Grande Casse et compris dans le système hydrologique du Rhône, il est aujourd’hui partiellement asséché par les alluvions et les boues argileuses.Mais le tracé du GR55 révèle ensuite les lacs Long et Rond. Ultimes étapes pour ceux qui veulent s’attaquer au glacier, le refuge du col de la Vanoise et l’ancien refuge Félix Faure qui appartiennent au Club alpin de la Vanoise-Tarentaise (CAF). Ce dernier fut construit en 1902 et baptisé du nom de l'ancien Président de la République française qui franchit le col en 1897 à l'occasion de manœuvres militaires. De là, plusieurs randonnées sont possibles, selon la saison, il est possible de faire le tour de la Grande Casse en quelques jours, de nombreux refuges jalonnent le parcours. © Pierre Thiaville, tous droits réservés
Le glacier de la Marmolada, le plus haut sommet des Dolomites La Marmolada, appelée la « Reine des Dolomites », est un ensemble de plusieurs monts dont le plus élevé est le Punta Penia à 3.342 m d’altitude. C’est une montagne de contrastes qui commence doucement avec, à son flanc occidental, l’Alpe de Siusi, le plus haut et grand alpage d’Europe (52 km2), des prairies et des forêts à ses pieds, pour brusquement s’élever. Nombre d’espèces florales sont protégées comme la campanule, le crocus, l'ancolie des Dolomites, l'orchidée des Alpes, l'edelweiss, l'œillet des Alpes, l'achillée des Alpes. Sa face nord comprend le glacier qui prend naissance sur les rives du petit lac de Fedaia, point de départ des escapades de divers niveaux de difficulté. La face sud est l’une des plus ardues et comprend un mur de 1.000 m. Il est possible, en empruntant la via ferrata della Marmolada réputée sans trop de difficulté, d’atteindre son sommet en environ 5 heures. Positionnée à la frontière austro-italienne, la Marmolada fut le théâtre de combats durant la première guerre mondiale. Un musée est consacré à cette « ville de glace » : un complexe réseau de 12 km de tunnel reliant les positions austro-hongroises entre elles. Des cavernes creusées dans le glacier où dortoirs, cuisines, infirmerie, salle radio, chapelle, cantines pouvaient accueillir jusqu’à 200 soldats en toute sécurité. © Pierre Thiaville, tous droits réservés
Le lac Noir et le massif de la Lauzière, en Savoie Faites une pause et admirez le lac Noir au premier plan qui vole la vedette au Mont Pourri, et derrière lui, le mont Bellacha du massif de la Lauzière. Le Mont Pourri est un autre massif de la Vanoise situé sur son versant Nord. Il porte très mal son nom car, avec ses 3.779 m d’altitude, il est le 2e massif et l’une des plus belles cimes de la Savoie. Pourtant, il n’apparaît sur les cartes des géographes qu’au XVIIIe siècle et possède depuis plusieurs voies d’ascension, dont 2 itinéraires de ski en pente raide.Pour les moins téméraires, de belles randonnées sont possibles au départ du charmant hameau classé, Le Monal, (1.870 m altitude), composé d’authentiques chalets des XVIIIe et XIXe siècles, accessibles par un sentier forestier. Face au Mont Pourri, il est le point de départ vers les alpages avec une pose à 2.374 m au refuge CAF et un superbe panorama sur la nature environnante ponctuée de lacs dont le lac du Clou et le lac Noir (2.618 m). © Pierre Thiaville, tous droits réservés
Le col des Prés dans le massif des Bauges Petit tour en moyenne montagne, dans le Massif des Bauges, parc naturel régional et troisième Géopark de France, labellisé par l’Unesco, un territoire remarquable par la richesse de sa faune et de sa flore, mais également par son caractère pastoral. C’est un massif montagneux calcaire des Préalpes françaises du Nord, bordé par les villes d’Annecy, Aix-les-Bains, Chambéry et Albertville. Ces paysages sereins, propices à la méditation, ont sans doute inspiré bien des vocations religieuses puisque les moines cisterciens s’y installèrent dès le XIe siècle, puis les moines chartreux, au XIIe. Plus tard, au XVIIe siècle, la clouterie, importante activité de fabrication de clous, s’y développa ainsi que l’Argenterie des Bauges, vaisselle en bois tourné d’érable sycomore.Aujourd’hui, trois cents kilomètres de sentiers balisés permettent le développement d’un tourisme vert. Les Bauges ont su garder leurs alpages dont on dénombre 6.500 hectares de terres pastorales et 34.000 hectares de forêt, mais aussi de prairies, de pelouses sèches et alpines, de falaises, de grottes, de mares et de tourbières.Sur les 1.600 espèces végétales recensées, cinquante sont protégées. À la belle saison, le parc naturel des Bauges propose deux sentiers botaniques au départ de la commune des Aillons-Margériaz, sur le mont Margériaz.La réserve nationale de faune s'étend sur 5.205 hectares, peuplée d’une nombreuse faune : mammifères (barbastelle, hermine, mouflons), amphibiens (triton alpestre), oiseaux (tétras lyre, aigle royal). Bien évidemment, l’élevage laitier traditionnel y occupe une place prépondérante et la production de fromages typiques de ces terroirs a vu naître l’AOC fromagère « Tome des Bauges ». Photo prise depuis la Pointe de la Galopaz, massif le plus haut des Bauges, le Col des Prés à 1.135 m. © Pierre Thiaville, tous droits réservés
Coucher de soleil sur le Col du Galibier Vous êtes du matin ou du soir ? Quelques soient vos préférences, quand le soleil perce les nuages, un crépuscule ou une aube naissante sont des moments magiques. Ce coucher de soleil sur le Col du Galibier est la récompense des randonneurs.Le Grand Galibier culmine à 3.228 m, entre la Savoie et les Hautes-Alpes. Et à son sommet, la magie opère. Ici, les reliefs, les Rochers de la Grande Paré, la Roche d’Olvéra, la Pointe de Terre Rouge jusqu'au Mont Thabor, dévoilent ici leurs majestueux contrastes mouvants au gré des nuages. Sommet mythique pour avoir jouer un rôle de voie de passage et d’invasion entre le royaume de Piémont-Sardaigne (ancien État de Savoie entre 1720 et 1861) et la France et aujourd’hui les touristes et les cyclistes.La randonnée jusqu’au lac des Cerces (2.400m) est simple, et c’est déjà un somptueux panorama sur les aiguilles d’Arves. C’est aussi le début de la randonnée des Trois lacs qui mène au Col de la Ponsonnière ; la poursuite est réservée aux plus aguerris, quoique pour avoir la chance d’admirer les bouquetins du Roc Termier, et en prenant son temps, mètre par mètre, rien d’impossible.Le col du Galibier est le cinquième plus haut col routier des Alpes françaises, à 2.642m d’altitude, relie le massif des Arves et le massif des Cerces et n’est ouvert qu’en période estivale. Il fait partie de la Route des Grandes Alpes (720 km), de Thonon-les-Bains à Menton jusqu’à la Méditerranée (Menton), un road-trip sportif à faire à vélo, pour découvrir 18 grands cols et la diversité des Alpes : les massifs du Chablais, du Beaufortain, de la Vanoise, des Cerces, du Queyras, de l’Ubaye et du Mercantour. © Pierre Thiaville, tous droits réservés
Le plateau d’Emparis, dans les Hautes-Alpes Dans le massif des Arves, voici le plateau d’Emparis, à 2.400 m d’altitude à proximité de la Grave, à cheval sur les départements de l'Isère et des Hautes-Alpes. À l’intersection de deux zones climatiques des Alpes du Nord et des Alpes du Sud, il offre un superbe panorama sur ce massif et la « reine » Meije. C’est un site Natura 2000, intégré au Parc national des Écrins, ce dernier couvre 91.800 ha, entre 800 et 4.000 m d’altitude, et une centaine de ses pics culminent à plus de 3.000 m. Le parc compte une quarantaine de glaciers, et est arrosé par une douzaine de torrents qui se jettent ensuite dans le Drac et la Durance.Le Parc des Écrins est réputé pour ses cascades pétrifiantes et ses très nombreux lacs, dont le lac Lauvitel (1.530 m) classé réserve naturelle intégrale, lieu de recherches scientifiques et dont les données alimentent aussi l’Inventaire national du patrimoine naturel. La vie sauvage y est préservée et abondante : plus de 4.000 espèces animales et végétales que l’on peut admirer en arpentant les 740 km de sentiers balisés dont le GR 54. C’est le royaume des bouquetins et chamois, hermines et marmottes, lièvres variables et blaireaux qui s’ébattent au milieu des grandes gentianes, arnica des montagnes, chardon bleu des Alpes et fragiles edelweiss.Sue cette photo, la chaîne de la Meije se reflète dans le lac de Lérié, avec, de gauche à droite : la tête des Corridors, le Grand Pic de la Meije, le Grand Doigt, le Râteau Pic Est et Ouest, le Pic de la Grave, le Dôme de la Lauze et le Dôme de Puy Sallé. © Pierre Thiaville, tous droits réservés
Le lac du Crozet et son histoire dans le massif de Belledonne Cette immensité lacustre est probablement le plus beau lac du massif de Belledonne, lieu privilégié de randonnées des Grenoblois et des Chambériens. Il a dû inspirer les piscinistes avec son style de piscine à débordement surplombant, à 1.970 m, la vallée du Grésivaudan. Inscrit au réseau des sites Natura 2000, le lac du Crozet abrite une faune et une flore exceptionnelles ainsi qu’un magnifique panorama sur le massif de la Chartreuse. En outre, il tient le premier rôle dans l’histoire de la « houille blanche ». Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Aristide Bergès, ingénieur et industriel papetier, cherche à maîtriser le débit irrégulier du torrent de la combe de Lancey, ses nombreux travaux et aménagements sur ce lac conduisent plus tard au principe des turbines hydrauliques exposé lors l'Exposition universelle de Paris de 1889. Seront fondées ensuite la Société d'Éclairage du Grésivaudan en 1899, et la Société d'Hydroélectricité de Laval (1906), fournissant de l’électricité à bas prix pour toute la vallée et même pour une ligne de tramway. © Pierre Thiaville, tous droits réservés
Le Roc d'Enfer dans le Massif du Chablais en Haute-Savoie Avant que la neige ne recouvre les installations de la station de ski, l’automne pare les forêts de pin et de mélèzes de ses couleurs flamboyantes. Surnaturelle, cette vision faisant surgir d’une mer de nuages ce sommet comme une île dans la brume.Cette photo fut prise à proximité du Roc d’enfer, sommet qui culmine à 2.244 m en Haute-Savoie. Il est l’un des plus hauts du massif du Chablais, le deuxième plus étendu des Préalpes du Nord qui s’étend entre la Suisse et la France. Il est « périphérique » aux Alpes, ses plus hauts sommets sont les Hauts-Forts (2.466 m) et le mont de Grange (2.432 m) ; plusieurs d'entre eux matérialisent la frontière entre la France et la Suisse. Du côté de la France, il s’étend sur 900 km2 jusqu’à la rive sud du lac Léman, son périmètre est classé depuis 2015, Géopark, réseau soutenu par l’Unesco. Labellisé site Natura 2000 pour la qualité et la rareté de son patrimoine végétal et faunistique, cette qualification lui permet de conserver les habitats naturels tout en permettant à l’Homme de poursuivre ses activités économiques. Elles sont principalement tournées vers la production laitière avec des spécialités fromagères d’appellation contrôlée comme le Reblochon et l’Abondance, la culture céréalière, la production de fruits et le tourisme avec des stations de ski renommées dont Avoriaz, Les Gets, Morzine… © Pierre Thiaville, tous droits réservés
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