La pieuvre de Turquet vit du côté de l’Antarctique. Et en analysant l’ADN de quelques spécimens issus de trois mers différentes, des chercheurs viennent de faire une découverte aussi surprenante qu'inquiétante.


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    Une grosse tête. Huit bras tentaculaires. Trois cœurs, neuf cerveaux, mais pas de squelette. La pieuvre est un animal étonnant. Et l'une d'entre elles en particulier, la pieuvre de Turquet -- ou Pareledone turqueti, pour les scientifiques -- nous révèle aujourd'hui une information pour le moins inquiétante pour notre avenir.

    Quand la glace fond, les pieuvres se rapprochent

    Des chercheurs de la James Cook University (Australie) présentent en effet dans la revue Science, les travaux qu'ils ont mené sur cette pieuvre qui vit dans la région antarctique. Ils ont analysé l'ADNADN de pieuvres de Turquet trouvées dans les mers de Weddell, d'Amundsen et de RossRoss. Ces trois mers sont aujourd'hui indépendantes, séparées par la glace. Mais leur ADN montre que des échanges de matériel génétiquematériel génétique ont pu se faire lors de la dernière période interglaciaire. Et cela n'est possible que si des voies maritimes étaient alors ouvertes.

    Aussi les scientifiques concluent que la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental s'est probablement effondrée il y a environ 120 000 ans. Or, à cette époque, les températures qui régnaient sur notre Planète étaient quelque part entre 0,5 et 1,5 °C au-dessus de celles que nous connaissons comme les températures préindustrielles. En d'autres mots, le climat de la Terre ressemblait à celui que nous vivons aujourd'hui.

    Effondrement de l’Antarctique et montée du niveau de la mer

    Ainsi, l'Antarctique pourrait être plus proche d'un point de basculement et d'un nouvel effondrementeffondrement que les chercheurs ne le pensaient jusqu'ici. Avec pour conséquence désastreuse, une élévation du niveau de la mer comprise entre 3,5 et 5 mètres ! Et même si des incertitudes subsistent -- l'effondrement passé de la calotte était-il uniquement dû à la hausse des températures ou encore, le niveau de la mer est-il alors monté lentement ou par sauts plus rapides --, les scientifiques n'hésitent pas à comparer leur découverte avec « une nouvelle carte empilée sur un château déjà instable ».