L’Antarctique occidental va fondre, dans les années à venir, trois fois plus vite qu’au XXe siècle. Et ce même si nous arrivons à contenir le réchauffement climatique sous le seuil du +1,5 °C au-dessus des moyennes préindustrielles, nous disent des chercheurs aujourd’hui. Ils nous expliquent pourquoi il reste crucial de limiter nos émissions de gaz à effet de serre.


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    Comme l'Arctique, l'Antarctique fond. Mais c'est surtout le côté occidental de l'Antarctique qui est touché. En cause, selon les modèles, le réchauffement de l'océan Austral et plus particulièrement de la mer d'Amundsen. Le tout, sous l'effet du changement climatique anthropique. Et malheureusement, même si l'Antarctique nous semble loin, ce qui se passe en Antarctique ne restera pas en Antarctique.

    Quel que soit le scénario, la glace de l’Antarctique occidental fond

    Les scientifiques savent en effet que la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental contient suffisamment de glace pour élever le niveau moyen de la mer jusqu'à cinq mètres. De quoi mettre en danger la vie de millions de personnes dans le monde. D'où l'importance de mieux comprendre ce qui s'y joue.

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    C'est pourquoi des chercheurs du British Antarctic Survey ont fait appel au supercalculateur national du Royaume-Uni pour étudier la fontefonte de la calotte glaciairecalotte glaciaire selon quatre scénarios. Des scénarios qui, dans le meilleur des cas, stabilisent la hausse des températures mondiales autour des objectifs fixés par l'Accord de Paris sur le climat. Et ils montrent dans la revue Nature Climate Change que tous mènent à un réchauffement accéléré de la mer d'Amundsen d'un facteur trois au moins et, de fait, à une fonte accrue des plateformes de glaceplateformes de glace de l'ouest de l'Antarctique.

    Les chercheurs du British Antarctic Survey sont pessimistes quant à l’avenir de la glace en Antarctique occidental. © top images, Adobe Stock
    Les chercheurs du British Antarctic Survey sont pessimistes quant à l’avenir de la glace en Antarctique occidental. © top images, Adobe Stock

    Limiter nos émissions de gaz à effet de serre pour donner une chance à l’adaptation

    Si la fonte -- et même la fonte accélérée -- de la calotte glaciaire antarctique apparait désormais « inévitable », alors inutile de se donner la peine de mettre en œuvre des mesures de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre ? Au contraire, assurent les chercheurs. Car ce que nous ferons aidera tout de même à ralentir le rythme de l'élévation du niveau de la mer à long terme. Et plus l'évolution du niveau de la mer sera lente, plus il sera possible aux gouvernements et à la société de s'y adapter, même si cela ne peut être stoppé.