Formé par un relief montagneux qui a juste la bonne hauteur et un air suffisamment humide, le nuage lenticulaire, immobile, attire les regards... et les planeurs. Sa formation est bien comprise, mais sa beauté et son originalité valent bien une vidéo et les explications d'un spécialiste.

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    On les appelle des nuages lenticulaires. Leur forme, régulière, et leur immobilité, même lorsqu'il y a du vent, ont de quoi surprendre et même faire fantasmer. Nombre de photographiesphotographies de « soucoupes volantes » montrent en réalité ces jolies formations. On pourrait en effet confondre, sauf quand ces nuages semblent parfois s'empiler les uns sur les autres.

    Le secret de leur apparition est cependant levé depuis longtemps. Ces altoculumulus lenticularis -- leur nom savant -- à proximité d'une montagne, comme l'explique Gavin Pretor-Pinney dans cette courte vidéo, tirée d'un épisode de la série documentaire Le ciel nous est tombé sur la tête diffusée sur la chaîne Discovery Science. Tout commence avec du vent qui souffle sur une montagne. L'airair s'élève sur le relief et voit sa pressionpression se réduire. Cette détente provoque un refroidissement. Si l'air est humide (et il l'est le plus souvent), viendra un moment où sa température descendra en dessous du point de rosée. La quantité d'eau qu'il contient ne peut alors plus se maintenir à l'état gazeuxétat gazeux. Il y a condensationcondensation et apparition de gouttelettes d'eau : c'est un nuage.

    C'est ainsi que se forment les cumulus de beau temps quand de l'air chaud monte du sol. Avec du vent et un relief suffisamment haut, on peut obtenir cette curieuse lentille. L'air, une fois parvenu au sommet, subit ce refroidissement et l'eau se condense juste après : mais il redescend déjà et se réchauffe. La température repasse au-dessus du point de rosée, et l'eau de la masse d'air peut redevenir gazeuse. Le phénomène est donc dynamique. L'air est en mouvementmouvement, comme le montrent bien les images de la vidéo, mais le nuage lenticulaire, lui, est immobile, continûment créé juste après le sommet et détruit un peu plus loin. On peut donc l'admirer longtemps et le photographier à loisir, pour l'observer en train de se déformer, voire de grossir, parfois en forme de pile d'assiettes. Les vélivoles, dans leurs planeurs, ne manquent pas de repérer ces lentilles perchées derrière un sommet. Leur présence signale de belles ascendances en amont, propres à faire gagner de l'altitude, à condition de ne pas passer de l'autre côté du sommet, là où l'air descend.