Des chercheurs ont découvert que le coléoptère Phloeodes diabolicus est capable de résister à des pressions d'écrasement 39.000 fois supérieures à son poids avant que son exosquelette ne se fende.
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Ce petit coléoptère peut résister à des pressions d'écrasement phénoménales.
Phloeodes diabolicus est un coléoptère qui semble plutôt banal. Six pattes, un corps sombre et rugueux, il se nourrit de champignons et vit sous des morceaux de bois en décomposition. Mais voilà, l'exosquelette rugueux de Phloeodes diabolicus est construit de telle manière que l'insecte peut résister à des pressionspressions d'écrasement phénoménales. Si une voiturevoiture lui roule dessus, il y a de grandes chances pour qu'il continue sa route comme si de rien n'était, après son passage.
Une étude parue récemment dans Nature détaille la structure de cet exosquelette et révèle les mécanismes qui lui permettent d'encaisser des pressions 39.000 fois plus importantes que le poids du coléoptère.
Un insecte qui peut supporter 39.000 fois son poids
La famille des coléoptères se distingue par une paire d'ailes antérieures, appelées élytresélytres, dures qui recouvrent les ailes fines lorsque l'insecte ne vole pas. Lors du vol, les élytres ne battent pas, mais confèrent à leur porteur de la stabilité. Phloeodes diabolicus n'utilise pas ses élytres pour voler car il ne quitte jamais le sol, mais plutôt pour se protéger des chocs.
Les scientifiques ont testé la résistancerésistance à l'écrasement des élytres de P. diabolicus. Sous les différentes forces de compression, le corps de l'insecte ploie mais ses élytres ne se brisent pas. Leur point de rupture est atteint à 149 newtonsnewtons. C'est beaucoup plus que la force qu'un adulte peut générer en écrasant son index et son pouce l'un contre l'autre. C'est aussi beaucoup plus que n'importe quel autre coléoptère, qui supporte en moyenne une force inférieure à 68 newtons.
Un exosquelette savamment construit
Comment expliquer cette incroyable résistance ? Les scientifiques ont réalisé des scanners et des modèles 3D pour étudier la structure de l'exosquelette. Ils ont découvert une première jonction qui lie les élytres ensemble. Cette suture est composée de pales qui s'interconnectent ensemble, à l'image d'une fermeture éclairfermeture éclair. Extrêmement rigide, elle protège les organes vitaux situés juste en dessous de l'écrasement.
Sur la partie postérieure de l’insecte, cette structure qui chemine le long de l'abdomenabdomen prend une autre forme. Les pales s'emboîtent alors comme des pièces de puzzle scellées par une « super glue » à base de protéineprotéine. Lorsque l'insecte est soumis à une forte pression, la pression est absorbée par la super glue qui se fissure et empêche l'exosquelette de se fracturer. Une fois le stressstress de compression passé, l'organisme de l'insecte est capable de réparer la couche protéique. Des structures si résistantes devraient intéresser les ingénieurs spécialistes du biomimétismebiomimétisme. Dans leur étude, les auteurs évoquent une applicationapplication possible dans le domaine de l'aviation.
12 superbes insectes photographiés par Levon Biss
La forme de la carapace de ce coléoptèrecoléoptère vivant en Chine lui a valu le surnom de scarabée tortuetortue. Platypria melli est une merveille de complexités. Sa belle carapace cuivrée est marquée d'une multitude de petits trous et hérissée d'épines à ses extrémités. Leurs fonctions ne sont pas claires mais sont probablement défensives ou aident au camouflage de l'insecteinsecte parmi la végétation. La lumièrelumière qui passe à travers cet échantillon révèle des zones où les ailes sont très fines. © Levon Biss