Les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la Norvège, et l'Australie ne disent pas toute la vérité sur leurs émissions de gaz à effet de serre liées aux énergies fossiles. La plupart des grands pays pollueurs annoncent une baisse continue de leurs émissions chaque année, mais ce calcul omet un « petit » détail : les énergies fossiles produites sur leur territoire en vue d'être exportées à l'étranger.


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    L'un des grands objectifs exigés par l'Accord de Paris est la réduction de l'utilisation des énergies fossiles, cela en vue de limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C comparativement à la norme préindustrielle. Même si les grands pays pollueurs ne réduisent pas leurs émissionsémissions de gaz à effet de serre aussi vite que ce que l'ONU souhaiterait, la plupart d'entre eux affichent tout de même une baisse continue. Les États-Unis déclarent avoir réduit de 7 % leurs émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2020, et de 20 % depuis 2005. Le Royaume-Uni annonce avoir diminué ses émissions de 7,4 % entre 2019 et 2022.

    Saviez-vous que vous financez indirectement les énergies fossiles via votre banque ? Une solution simple pour réduire son empreinte carbone consiste donc à passer dans une banque verte, comme Hélios ou Green-Got, pour retirer son argent de ces industries. © Futura

    Lors de la COP28, qui se tiendra entre le 30 novembre et le 12 décembre prochains à Dubaï aux Émirats arabes unis, ce sont ces chiffres qui seront fièrement annoncés par les grandes nations. Mais le programme pour l'environnement de l'Université Yale le rappelle : ces pays ne comptent pas la production qu'ils exportent vers d'autres pays, et ils en ont tout à fait le droit. Il n'est simplement pas prévu par l'Accord de Paris que les exportations comptent dans le total.

    La pollution engendrée par le pétrole produit pour être exporté ne compte pas dans le total annoncé chaque année par les pays pollueurs. © Emphyrio, Pixabay
    La pollution engendrée par le pétrole produit pour être exporté ne compte pas dans le total annoncé chaque année par les pays pollueurs. © Emphyrio, Pixabay

    Derrière l'annonce d'une réduction de la pollution, de nouveaux projets pétroliers en vue

    Les émissions de gaz à effet de serre issues du pétrolepétrole, du gaz, et du charbon, ne font en effet pas partie du calcul lorsque ces énergiesénergies sont destinées à être exportées vers d'autres pays. Ils réduisent bien leur utilisation des énergies fossiles, mais augmentent leur production, avec de nouveaux forages de pétrole pour le vendre à d'autres pays.

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    La demande en provenance de l'étranger est en hausse, et cela donne donc lieu à encore plus d'émissions de gaz à effet de serre sur Terre ! Le réchauffement de l'atmosphère ne se limite évidemment pas à certaines frontières, et l'ensemble des gaz à effet de serre, peu importe leur zone d'émission, influence le climatclimat sur Terre.

    La Norvège travaille sur l'un des plus grands projets de forage de pétrole du monde, dans le but d'en exporter encore plus

    L'exemple de la Norvège est le plus frappant de tous : le pays a réussi à imposer l'utilisation généralisée des véhicules électriques comme aucun autre dans le monde. Mais, à côté de ça, il travaille sur l'un des plus grands projets de forage de pétrole du monde, dans le but d'en exporter encore plus. En plus de celui-ci, 47 nouvelles licences pour des projets liés au pétrole et au gaz dans la mer de Norvège ont été accordées.

    La Norvège est la championne mondiale de l'utilisation des véhicules électriques, mais continue de développer de nombreux projets de forage en pleine mer. © Chikilino, Pixibay
    La Norvège est la championne mondiale de l'utilisation des véhicules électriques, mais continue de développer de nombreux projets de forage en pleine mer. © Chikilino, Pixibay

    Le Canada et l'Australie ont eux aussi des projets similaires pour les prochaines années. Le Royaume-Uni prévoit un développement massif des énergies fossilesénergies fossiles dans la mer du Nord. D'ici 2050, tous ces pays, les États-Unis, le Canada, l'Australie, le Royaume-Uni et la Norvège, seront à l'origine de la moitié de l'augmentation de la production de pétrole, selon Yale. Et tout cela, destiné en grande partie à l'étranger, ne comptera pas dans le total annuel sur lequel communique la plupart des grands pays pollueurs.