Demain dans la journée de demain, probablement en début d'après-midi, la rozière de Jean-Louis Etienne devrait se poser en Sibérie, après une semaine de navigation aérienne et trois mille kilomètres parcourus.

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    La position de Jean-Louis Etienne le 9 avril vers 12 h 00. Les îles visibles au niveau du cercle rouge sont celles de l'archipel de Nouvelle-Sibérie. Le port de Tiksi se situe sur la côte continentale, dans la baie à droite de la position actuelle et pas vraiment dans la direction suivie. © Jean-Louis Etienne / Expédition Generali Arctic Observer

    La position de Jean-Louis Etienne le 9 avril vers 12 h 00. Les îles visibles au niveau du cercle rouge sont celles de l'archipel de Nouvelle-Sibérie. Le port de Tiksi se situe sur la côte continentale, dans la baie à droite de la position actuelle et pas vraiment dans la direction suivie. © Jean-Louis Etienne / Expédition Generali Arctic Observer

    Installé à 5.000 mètres d'altitude, Jean-Louis Etienne vit sans doute sa dernière journée complète d'aérostier polaire. Les nuages sont dissipés, la tempête est loin et les panneaux solaires ont eu tout le temps de recharger les batteries.

    Il y avait donc suffisamment d'électricité à bord pour assurer la vacation radio de 11 h 00, diffusée sur le site Web de l'expédition du Generali Arctic Observer. Jean-Louis Etienne a expliqué combien il appréciait ces nouvelles conditions de vols, si calmes après la tumultueuse traversée de la tempête mardi dernier. Parvenu près du pôle du nord, il a en effet dû descendre très bas, et même jusqu'à 150 mètres, et piloter sans repos pour contrer les violents mouvementsmouvements ascendants et descendants de son ballon. Pendant ce temps, les panneaux solaires ne produisaient pratiquement plus d'électricité et la vacation radio de jeudi a été annulée, faute de courant.

    Hier, la rozière a pu grimper bien plus haut, d'abord jusqu'à 3.000 mètres et les batteries ont commencé à se recharger. Ce vendredi matin, Jean-Louis Etienne navigue à 5.000 mètres d'altitude, avec une vue superbe sur l'océan glacial Arctique.

    A cette altitude, dans sa cabine non pressurisée, le pilote a installé une double canulecanule dans ses narinesnarines, reliées à une bouteille d'oxygène. Sans cette assistance respiratoire, il n'est guère possible de dépasser longtemps 4.000 mètres. A 5.000, la quantité d'oxygène est moitié moindre qu'au niveau de la mer. Le risque est le mal aigu des montagnesmal aigu des montagnes, dû à la mauvaise oxygénation du cerveaucerveau, avec malaises et syncope.

    Bienvenue en Sibérie

    Pendant la nuit, Christophe Houver lui a parlé régulièrement et lui a demandé de « réviser les tables de multiplication et les prénoms de ses enfants ». De telles petites questions anodines permettent de déceler les prémices du mal des montagnes quand les réponses deviennent hésitantes ou fausses. Jean-Louis Etienne a donné toutes les bonnes réponses... En revanche, il n'a pas échappé aux maux de tête, que connaissent bien les alpinistes qui s'aventurent au-delà des 4.000.

    Actuellement, le Generali Arctic Observer fait route vers la Sibérie. L'atterrissage aura lieu sans doute aux environs du port de Tiksi, en Sibérie (par un peu plus de 70° de latitude nord et 130° de longitudelongitude est). Le voyage n'aura duré que moins de 7 sept jours et le ballon pourrait aller beaucoup plus loin. Il reste pratiquement la moitié du gazgaz et l'autonomieautonomie serait suffisante pour sept jours de plus. Mais la mission sera alors terminée et il serait hasardeux de s'enfoncer dans l'est de la Sibérie.

    L'atterrissage est prévu pour la fin de la matinée ou le début de l'après-midi, demain samedi 10 avril 2010. Jean-Louis Etienne devra alors faire quelques pas pour s'habituer à marcher, lui qui est resté une semaine assis ou couché, ballotté dans un engin volant...