Des températures qui augmentent. Des précipitations qui diminuent. Voilà comment, sous l'effet du changement climatique anthropique, le climat désertique a progressé d’une centaine de kilomètres vers le nord du côté de l’Asie centrale depuis les années 1980.


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    Dans le centre de l’Asie, du côté du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan, du Turkménistan et de l'Ouzbékistan, vivent quelque 70 millions de personnes, dont une majorité sous un climat semi-aride, dans lequel il fait chaud et il ne pleut qu'assez peu. Ainsi, « une petite diminution de la quantité de précipitations qui tombe à la saison de croissance peut être catastrophique pour la production agricole et la population locales », explique Qi Hu, professeur à l'université du Nebraska (États-Unis), dans un communiqué.

    C'est cette vulnérabilité affichée au changement climatique anthropique qui l'a incité à examiner comment températures, précipitations, végétation et écologie ont évolué dans la région depuis le milieu du XXe siècle. Les chercheurs ont découvert qu'alors que les zones arides avaient tendance à remonter vers le nord, les régions plus humides et plus froides du nord avaient tendance à grignoter sur le sud. Prenant littéralement en tenaille la région jusqu'ici semi-aride.

    Des tensions à venir sur l’eau

    Résultat, une nouvelle circulation atmosphériquecirculation atmosphérique s'est mise en place. Une circulation qui agit comme « un tueur de nuagesnuages ». Avec à la clé pour le futur, vraisemblablement, un climat qui devient désertique de manière assez marquée.

    Autre constat des chercheurs, alors que sur la période comprise entre 1960 et 1980 et celle comprise entre 1990 et 2020, les températures de certaines régions d'Asie centrale ont grimpé de quelque 5 °C, les précipitations ont cette fois augmenté sur les hautes altitudes. Il pleut désormais jusqu'à 20 centimètres de plus par an qu'avant. De quoi faire fondre les glaciers. Avec un bénéfice immédiat en matièrematière d'eau pour les populations locales. Mais un bénéfice qui pourrait cacher une difficulté à plus long terme. « D'ici 20 ou 30 ans, les glaciersglaciers auront disparu. Il ne restera plus que les précipitations estivales pour subvenir aux besoins des populations. Ce ne sera pas suffisant pour soutenir la production agricole », explique Qi Hu.