Des chercheurs ont déterminé les races de chiens les plus susceptibles de souffrir de coup de chaleur. Les bouledogues présentent ainsi 14 fois plus de risque que les labradors. Voici pourquoi.


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    Les vagues de chaleur qui se multiplient dans le monde ne font pas que des dégâts parmi les humains. Les chiens sont aussi particulièrement touchés : comme ils ne transpirent pas, ils ont plus de mal que nous à réguler leur température interne. Du coup, leur mécanisme de refroidissement passe essentiellement par la respiration : lorsque les températures grimpent, le chien se met à haleter rapidement afin d'accélérer les échanges d'airair chaud et d'air froid. Et c'est là que le bât blesse. Car certaines races de chiens ont une anatomieanatomie particulièrement défavorable.

    Le saviez-vous ?

    Les signes de coup de chaleur chez le chien : halètement excessif ou continu ; hypersalivation, gueule qui mousse ; troubles intestinaux (vomissements, diarrhée) ; ataxie (difficulté à coordonner les mouvements) ; muqueuses (babines, truffe, gencives) qui deviennent bleu violacé ; raideur, léthargie, prostration ; crise convulsive, perte de connaissance.

    Chien au nez aplati : un facteur de risque de coup de chaleur multiplié par deux

    Une étude britannique parue le 18 juin dans la revue Scientific Reports a comptabilisé tous les accidentsaccidents et maladies de chiens liés à la chaleurchaleur lors de l'année 2016 au Royaume-Uni. Cette année-là, la plus chaude de l'histoire, 395 cas de coup de chaleur ont ainsi été rapportés par les vétérinairesvétérinaires dans le pays, avec un taux d'incidenceincidence mortelle de 14 %. Mais comme indiqué plus haut, tous les chiens ne sont pas égaux. Les chiens à museau aplati, dits brachycéphales, sont ainsi deux fois plus exposés au risque de coup de chaleur, d'après les calculs des auteurs. Par rapport à un labrador (la race prise comme référence dans l'étude), le chow-chow présente un risque 14 fois supérieur, devant le bouledogue, le bouledogue français et le dogue de Bordeaux. La race qui s'en sort le mieux est le Lhassa apso, un petit chien touffu de quatre à sept kilogrammeskilogrammes. Ce dernier a 0,24 fois moins de risque de souffrir d'hyperthermiehyperthermie qu'un labrador. Un avantage lié à sa taille, les petits chiens résistant mieux à la chaleur de manière générale car ils présentent une surface d'échange plus élevée par rapport à leur massemasse. L'âge, l'obésitéobésité et le sexe sont d'autres facteurs de risque identifiés.

    Risque d’hyperthermie des différentes races de chiens par rapport à la valeur de référence (labrador = 1). © C.D d’après Emily Hall et al,<i> Scientific Reports, 2020</i>
    Risque d’hyperthermie des différentes races de chiens par rapport à la valeur de référence (labrador = 1). © C.D d’après Emily Hall et al, Scientific Reports, 2020

    Chien plus musclé, chien moins résistant ?

    Le museau aplati ou la taille n'expliquent cependant pas certains écarts surprenants. Les goldens retrievers, par exemple, sont 2,7 fois plus enclins aux coups de chaud que les labradors, alors qu'ils présentent une taille et une anatomie similaire. Et la différence ne vient pas de leur pelage plus épais comme on pourrait le penser, car les lévriers, souvent rasés très ras, ont eux aussi un risque 4,3 fois supérieur aux labradors. « Bien que les lévriers aient de longs museaux, des poils fins et ne souffrent généralement pas de surpoidssurpoids, ils ont un ratio élevé de muscles », indique au site Bloomberg Jan Hoole, professeur de biologie à l'université de Keele et non impliqué dans l'étude. Cette masse musculaire exposerait davantage le chien à un risque de coup de chaleur, d'après de précédentes études. « Les leviers sont également enclins à courir les jours les plus chauds, sans réfléchir aux conséquences », ajoute le chercheur.

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    Un tiers des chiens à museau aplati ont des difficultés de régulation thermique

    C'est l'une des principales limites de cette étude, qui néglige pour des raisons méthodologiques de nombreux paramètres : on ne sait rien par exemple des conditions dans lesquelles se trouvent les chiens examinés (laissé dans une voiturevoiture au soleilsoleil, un chien a de grandes chances de mourir rapidement), de son niveau d'hydratationhydratation, de sa condition physiquephysique ou d'éventuelles pathologiespathologies. Il n'empêche que la mode des chiens au neznez aplati n'arrange guère les choses. Selon une étude de 2019, un tiers des propriétaires de chiens brachycéphales disent que leur animal souffre de problème de régulation thermique et 18 % présentent des difficultés de respiration. Alors si vous habitez dans une région où il fait chaud, préférez un chihuahua plutôt qu'un bouledogue français.