Les graminées décoratives sont des éléments structurants dans la composition d'un paysage. Il en existe de multiples variétés. Souples et élancées comme des lianes ou courtes et rondes comme un coussinet, ces belles plantes ornementales ne demandent aucun soin particulier et résistent à la sécheresse. Quand elles se plaisent, elles prennent vite leur aise et peuvent devenir envahissantes.
Les graminées décoratives, ou ornementales, de la famille des Poaceae, sont des plantes faciles à cultiver dans un jardin et même en jardinière sur un balcon. Il en existe pour tous les goûts et de toutes les formes, de la petite touffe tapissante à la grande hampe florale de la belle herbe de la pampa. Si l'on a la possibilité, il convient de les planter en nombre pour créer un effet vaporeux et de diverses variétés afin de créer des jeux de perspective élégants et rythmés par la brise. Elles composent ainsi de véritables tableaux naturels mais structurants, contemporains ou champêtres.
Les graminées ne fleurissent pas, à proprement parler, elles produisent des épillets, plus ou moins longs et touffus, délicatement teintés de nuances de beige ou panachés de pourpre et de rose.
Il existe trois sortes de graminées, les graminées traçantes dont le rhizome est envahissant (bambou), les graminées à rhizomes courts et les graminées cespiteuses qui sont les plus courantes telles que l'herbe de la Pampa, les Miscanthus ou les Hakonechloa, par exemple.
Rustiques et belles, les graminées décoratives
Côté culture, les graminées décoratives sont du genre facile ! Elles se plantent au début de l'automne ou du printemps dans une terre bien drainée. Résistantes à la sécheresse, elles se contentent généralement d'un sol ordinaire et de quelques arrosages le premier été si la plantation est printanière, préférable en sol humide ou lourd.
Offrez-leur du soleil qui renforcera leur végétation et leurs coloris. Paillez ces plantes décoratives pour éviter le désherbage. Limitez les engrais qui ramollissent les tiges. L'entretien se résume à une taille des chaumes en fin d'hiver, pour laisser apparaître le jeune feuillage ou aviver les coloris.
Une astuce à mettre en œuvre : broyez ou coupez grossièrement le fruit de vos tailles au sécateur et servez-vous de cette matière verte comme paillis gratuit et décoratif pour vos massifs ou vos bacs.
Le jardin japonais de Lady Daisy, en Hollande Ce jardin japonais est l’œuvre de la baronne Marguerite van Brienen (1871-1939), propriétaire du domaine de Clingendael, à La Haye, aux Pays-Bas. Au début du XXe siècle, Lady Daisy rapporta par bateau de ces voyages au Japon, des divers objets typiques, des lanternes de pierre, un tonneau d'eau, des sculptures, des petits ponts et un petit pavillon, avec ses portes coulissantes, restauré depuis par des architectes japonais. Elle y a dessiné un plan d'eau en forme de fleur de lotus et aménagé selon sa sensibilité un paysage gracieux et raffiné. Dans les riches familles aristocratiques néerlandaises, il était de coutume de modeler son domaine selon les modes de l’époque, en créant des espaces paysagers où se côtoient différents styles, du baroque jardin à l’anglaise au jardin français. On peut donc aussi y admirer la roseraie, le jardin aux azalées et aux rhododendrons. Le jardin japonais de Lady Daisy, qui ne se visite que deux fois par an (6 semaines au printemps et 2 en automne), est classé aux Monuments historiques néerlandais.
Le jardin des quatre saisons, une peinture vivante Le jardin entoure l'Adachi Museum of Art (ouvert en 1970) et rivalise de beautés avec les œuvres d’art qu’il expose cumulant les distinctions : en 2011, et pour la 9e fois consécutive, il a été élu plus beaux jardins japonais par le journal américain « Journal of Japanese Gardens », et il est classé 3 étoiles au Guide vert Michelin. Situé dans la ville de Furukawa à Yasugi, dans la préfecture de Shimane, il est inchangé depuis sa création par l'homme d’affaires, Adachi Zenko (1899 - 1990), passionné par l’art de son pays et par les jardins. Ce jardin fait l'objet de soins constants et lorsque les végétaux deviennent trop volumineux, ils sont replacés par d’autres afin que le dessin original soit préservé. Cinq employés ont la charge honorable et très convoitée d’entretenir les 16,5 hectares, qui se décomposent en un jardin paysager sec, un jardin de mousses, un étang, un jardin de graviers blancs et un bois de pins.Ce sont les gardiens privilégiés d’un paysage composé car ce jardin ne se visite pas, il s’admire depuis l'intérieur du musée, par les fenêtres et les alcôves aménagées à l’intention des visiteurs qui en ont ainsi la vison de tableaux vivants. Afin de préserver ce décor naturel, le musée a acheté une partie de la montagne en arrière-plan, ainsi, le jardin s’harmonise au fil des quatre saisons avec sa toile de fond. Une parfaite maîtrise du style shakkei qui optimise l’illusion de ces tableaux et qui respecte les principes du jardin shakkei en quatre plans de perspective visuels.
Le jardin japonais où les arbres sont rois Le jardin Kenroku-en l’un des trois plus beaux jardins du Japon avec ses 8.700 arbres et 180 espèces végétales. Les saisons rythment sa beauté et ce « jardin aux six vertus » répond en tous points aux principes du jardin japonais : l’espace, la tranquillité, l’eau, la vue et le travail de la main de l’Homme et le vénérable. Créé à l’époque d’Edo, en 1676, par la famille Maeda, à Kanazawa sur l'île de Honshū, il s’étend sur dix hectares et sa promenade s’articule autour d’un grand étang artificiel aménagé comme un océan, sa célèbre lanterne en pierre, kotoji, à pieds courbes de longueurs différentes, est le symbole de ce parc.Étrange spectacle en automne, lorsque les jardiniers équipent les arbres avec les Yukitsuri, ces étranges cordages partant de la cime des arbres viennent coiffer les végétaux et soutenir les branches pour les protéger du poids de la neige qui tombe abondamment jusqu’au mois de mars. Cette méthode date de l’époque Meiji, elle-même héritée de la technique utilisée dans la culture de la pomme au Japon et que l’on retrouve dans tous les jardins. C’est devenu un événement très représentatif de ce jardin, détourné en une attraction illuminée féérique très contemporaine.Jardin Kenroku-en sous la pluie, Kanazawa. © Antoine, tous droits réservés
Le jardin japonais : prendre le thé à San Francisco Le grand parc de San Francisco, le Golden Gate Park, abrite le plus ancien jardin japonais public des États-Unis qui s'étend aujourd'hui sur trois hectares. Il a été créé en 1894 lors de l'Exposition internationale de Californie pour le pavillon japonais et conçu par l'architecte paysagiste, Makoto Hagiwara. À l'issue de la manifestation, celui-ci obtint le droit de d'étendre sa création et d'entretenir son jardin en y aménageant de nombreux sentiers, des étangs, des allées de bambous. Les quelques pagodes sont aujourd'hui disséminées au milieu d'une végétation dense qui prend place dans ce parc de 412 hectares aux côtés de la grande serre de style victorien et le San Francisco Botanical Garden.Bien que le jardin japonais ait souffert du conflit de la seconde guerre mondiale et subi quelques modifications visant à effacer les références de ce pays, il a été depuis réhabilité et c’est l’une des attractions les plus fréquentées de San Francisco, notamment appréciée pour sa Maison des thés, située au bord de l’eau, où l’on peut déguster les « biscuits de fortune » que Makoto Hagiwara fit venir lors de l'exposition ; initialement fabriqués à la main dans des moules en fer ou en kata, ces biscuits sont devenus des pâtisseries incontournables associées à la cérémonie du thé. Japanese Tea Garden, San Francisco California, USA. © XtravaganT, Fotolia
Le jardin Daigo-ji, temple des fleurs à Kyoto Au sud de Kyoto, ce jardin japonais est situé dans un complexe très ancien où se trouve le Daigo-ji, un temple bouddhiste fondé en 874 par le moine Shobo en l’honneur de l’empereur Daigo. Dans cette enceinte au pied des montagnes, 18 bâtiments sont classés Trésors nationaux et au patrimoine mondial de l’Unesco, dont la pagode en bois de cinq étages construite en 951 qui abrite les premiers mandalas inspirés par le bouddhisme tantrique. Le jardin, quant à lui, a été créé 7 siècles plus tard, en 1598. Très couru au printemps lors de la floraison des cerisiers séculaires, il l’est tout autant en automne pour les couleurs irréelles des érables rougeoyants dans lesquelles se fondent le pavillon Bentendo et le pont rouge au détour d'un sentier. Petit pavillon Bentendo et le pont rouge du jardin Daigo-ji. © Pigprox shutterstock
Le Kōraku-en, le « jardin de la réjouissance ultérieure » Les origines du jardin Kōraku-en remontent à l’époque Edo (1600-1867). Ce magnifique jardin fut commandé par Tsunamasa Ikeda, un noble de la ville d'Okayama, plus précisément en 1687, mais la forme qu’on lui connait aujourd’hui date de 1863. Si les références sont si précises, c’est parce que de nombreuses peintures le représentent et permettent de voir les différentes évolutions de ses 13 hectares de paysage. Son nom témoigne d'un principe selon lequel le seigneur du domaine doit être « le premier à se soucier avant son peuple, et le dernier à se réjouir après son peuple ». Avec les jardins Kenroku-en à Kanazawa, et Kairaku-en à Mito, le jardin Kōraku-en fait partie des trois plus beaux jardins japonais. Il se situe sur un banc de sable au milieu du fleuve Asahi et auquel, à l'époque de sa construction, on ne pouvait accéder qu'en bateau. C’est un jardin de promenade, et non un jardin zen, composant un paysage de style chisan kaiyu, fait d'une succession de scènes, avec des collines, des pelouses, des étangs, des cascades, des ponts, des champs de thé et de riz ; son pavillon Ryuten, ouvert aux vents et sans cloison, est traversé par un petit cours d’eau parsemé de cailloux alignés. Il était un lieu de repos du seigneur Tsunamasa Ikeda, acteur et féru des pantomimes dansées, qui a laissé une impressionnante collection de costumes de théâtre Nō ainsi qu'une scène qui se découvre au détour d'un sentier.
Les jardins Albert Kahn : un jardin japonais aux portes de Paris À Boulogne-Billancourt, aux portes de Paris, les jardins Albert Kahn sont labellisés « musée de France » par l’État et inscrits au titre des Monuments historiques. Lorsqu’il acquiert la propriété d’Eugène Deny en 1895, Albert Kahn, banquier philanthrope, épris d’humanisme et mû par un idéal de paix universelle, poursuit l'œuvre du précédent propriétaire, réunissant des parcelles pour faire des 20 hectares des jardins de « scène », des jardins de la concorde au travers desquels, il entend contribuer au respect entre les peuples par la connaissance des cultures étrangères. À son retour d’un voyage au Japon, en 1898, Albert Kahn fait aménager un jardin japonais qui est composé par un maître jardinier « offert » par l’empereur. Deux pavillons traditionnels et leur mobilier typique ont été ici importés.En 1990, la restauration du jardin japonais a été confiée au paysagiste Fumiaki Takano, ce dernier a souhaité rendre hommage au banquier qui fut un mécène pour la recherche, fondateur d'œuvres caritatives, ayant entrepris les titanesques Archives de la Planète ; pourtant, après le krack boursier de 1929, il mourut ruiné. Ainsi, sa riche et généreuse vie est-elle symbolisée par un fil de l'eau paisible qui s'achève en un tourbillon tourmenté et inversé. La propriété, actuellement en cours de restauration, ouvrira ses portes en septembre 2019.Le pont du jardin Albert Kahn. © ddouk CCO
Le jardin Ritsurin, une œuvre d’art à ciel ouvert Le jardin Ritsurin est édifié au rang de Trésor national du Japon depuis 1953, labellisé « Paysage exceptionnel » et trois étoiles au guide touristique Michelin japonais. Il date du XVIe siècle et ses travaux, impulsés par Ikoma Takatoshi, ont duré une centaine d'années pour parvenir à cette absolue magnificence sur 16 hectares en 1745. Ils sont situés à Takamatsu, sur l’île de Shikoku et, selon le principe du « paysage emprunté », avec une partie du parc adossée au mont Shiun, il s'étend sur 75 hectares, l'objectif de cette technique, le Shakkei, est de s'intégrer dans un site naturel déjà existant pour donner l'illusion d'un paysage sans limites, en intégrant des perspectives et trompant ainsi la perception visuelle. Le jardin Ritsurin est parsemé de six lacs, treize collines artificielles boisées, de ponts et de pavillons.Dans ce magnifique jardin, les quelques milliers de pins sont taillés et guidés ici depuis 300 ans ; il est presque impossible de dissocier les éléments naturels de ceux qui sont l’œuvre de la main de l’Homme. L’allée de pins noirs est réputée et le pavillon de la Lune où l’on boit le thé, sont des incontournables.Les pins du jardin japonais Ritsurin. © LittleMouse, CC0
Le jardin japonais Kenroku-en, le « jardin aux six vertus Et au milieu, coule une rivière, bordée de mousses et d’iris bleus qui s’y baignent. Lorsqu’ils ne représentent pas un torrent impétueux mais de paisibles rivières, les cours d’eau sont larges, presque droits, et bordés d'herbes sauvages ou de fleurs comme sur cette photo du jardin Kenroku-en. La disposition des rochers à l’endroit où le cours d’eau rejoint un étang ou une mare est régie par une classification millénaire introduite par le Sakuteiki, c'est, pour ainsi dire, le premier traité d’architecture paysagère, datant du XIe siècle qui distingue cinq jardins d’eau : le style océan, le style torrent de montagne, le style large rivière, le style zones humides et le style roseau. La disposition des pierres et des roches est essentielle car c'est d'elles que dépend l'ambiance sonore générée par l'écoulement de l'eau, il préconise pour cela 17 types de jeux d'eau et de cascades différents et huit espèces de 16 plantes différentes, c'est pour cela qu'en substance, il recommande avant tout d'écouter ce que disent les pierres afin qu'elles se répondent harmonieusement.Pointe du Jardin Kenroku-en. © Antoine
Le jardin japonais et son automne flamboyant Cette vue est typique du Japon à l'automne : une incroyable explosion de couleurs qui embrasent le décor, créant un paysage irréel qui se reflète dans le miroir d'eau. Les érables du Japon (Acer japonicum), passés du vert à l'orange, du rouge flamboyant au pourpre cramoisi, sont emblématiques du Japon. Il existe une grande variété d'acers, tous dotés de feuillages fins et délicats qui se parent des mille feux à l'automne.Les pins qui assurent la longévité (le pin noir du Japon ou kuromatsu, le pin rouge du Japon ou akamatsu, le pin sylvestre ou matsu), le ginko, les arbres fruitiers, stériles, la famille des prunus, bien sûr les cerisiers (Sakura) qui symbolisent la beauté mais aussi l'aspect éphémère de la vie, les abricotiers pour le paradis sur Terre, les plantes et arbustes de terre de bruyère, comme les azalées, les rhododendrons, les hortensias, les camélias mais aussi, des nandina (ou bambou sacré). Incontournables aussi, les plantes couvre-sols, les mousses et les bambous. Côté fleurs, les iris d'eau, les plantes aquatiques, comme le lotus, peu de parterres de fleurs.Vue d'un jardin japonais à l'automne. © derwiki, CCO
Le jardin japonais : la représentation du monde Les divers composants esthétiques du jardin japonais sont les rochers, sélectionnés en fonction de leur forme, de leur texture, souvent regroupés en plusieurs éléments pour marquer une transition ou représentér une montagne ; l’eau sous forme de petits cours, de mares ou d’étangs, contenant les carpes koï, symboles d’amour et de virilité ; le sable, le gravier, deux éléments travaillés minutieusement en courbes et ondulations pour simuler la mer et formant un contraste avec la dureté des roches statiques ; les pas japonais conduisent vers la maison des thés et les lanternes de pierre servent à en illuminer le chemin, elles prennent parfois l’apparence de pagode ; le pont rouge ou l'enfilade de pierres de gué assurent le passage vers un ailleurs. Cette photo donne à voir le soin permanent apporté aux arbres et arbustes, précision qui va jusqu'à guider les branches et jusqu'à « épiler » chaque bouquet d'épines des pins. Tout arbre taillé, grand ou petit, caduque ou persistant, est « Niwaki » selon la déclinaison de formes autorisées : compacte, linéaire, en paliers ou tabulaire. Cet art, à rapprocher avec l'art du bonsaï où la miniaturisation est recherchée, vise à regrouper des masses de la végétation sur diverses parties de l'arbre tout en faisant disparaitre de la vue les branches, le résultat doit ainsi s'intégrer dans un ensemble paysager. Les ifs du Japon (Taxus cuspidata) se prêtent à la taille Niwaki, tous comme les pins blancs du Japon ou pins à cinq aiguilles. Le plus bel exemple est la taille de l'arbre nuage.Jardin japonais. © Drobek226, CC0
Le jardin japonais : l'un des plus beaux de France Le jardin zen d’Erik Borja a été conçu en 1973, à Beaumont-Monteux. Niché dans la Drôme des collines, ce jardin est labellisé depuis 2013 « Jardin remarquable ». Empreint de sérénité, il s’est organisé sur trois hectares de terrain en six espaces en suivant un seul crédo : ressentir la force du vivant. Le jardin d’accueil, le jardin de méditation, le jardin de thé, le jardin méditerranéen, le jardin de promenade et le jardin du dragon. Au fil des années et des aménagements, le créateur et plasticien diplômé des Beaux-Arts, s’est spécialisé dans les techniques ancestrales des moines jardiniers, fasciné par la puissance et la symbolique des pierres, mer de graviers minérale, la taille des arbres en nuage.Ici, fidèle à ses racines méditerranéennes et au Feng Shui qu’il a conjugué avec le climat drômois, Erik Borja a composé, selon ses termes, son plus bel autoportrait.Jardin de méditation du jardin zen d'Erik Borja. © Amaury.gravy CC by-sa 4.0
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