Alors que des scientifiques ont démontré la présence d’un taux élevé de bactéries sur les écrans, l’explosion du marché des smartphones et des tablettes tactiles engendre des questions sur les précautions d’hygiène à adopter. Les solutions de nettoyage existent, mais sont-elles compatibles avec les recommandations des constructeurs ? Éléments de réponse avec PhoneSoap, un système de stérilisation pour smartphone.

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    Un prototype du boîtier PhoneSoap. Il renferme une lampe  UV-C qui, selon ses concepteurs, peut détruire 99,9 % des bactéries  présentes sur l’écran d’un smartphone. L’appareil fait également office  de chargeur avec une prise micro USB et un connecteur 30 broches pour les  modèles d’iPhone antérieurs à l’iPhone 5. © PhoneSoap/KickStarter

    Un prototype du boîtier PhoneSoap. Il renferme une lampe UV-C qui, selon ses concepteurs, peut détruire 99,9 % des bactéries présentes sur l’écran d’un smartphone. L’appareil fait également office de chargeur avec une prise micro USB et un connecteur 30 broches pour les modèles d’iPhone antérieurs à l’iPhone 5. © PhoneSoap/KickStarter

    C'est un fait, les appareils mobiles et plus particulièrement les smartphones sont devenus des objets du quotidien dont on ne se sépare presque pas. À la maison, au travail, à table, dans les transports, les lieux publics, et même aux toilettes, rares sont les endroits où l'on ne trouve pas l'occasion ou le besoin de consulter son mobile. Problème, ces concentrés de technologie que sont les écrans tactiles des smartphones sont de véritables bouillons de culture, comme le sont aussi les claviers des ordinateurs et des distributeurs de billets de banque. Tout au long de la journée, ils accumulent quantité de germesgermes et de bactéries avec lesquels nous pouvons être en contact du fait de ce que nous touchons.

    Pour ne rien arranger, la chaleurchaleur dégagée par ces appareils contribue à favoriser leur persistance. Une étude réalisée sur les écrans de smartphones par le laboratoire américain HML Labs et citée dans un article du Wall Street Journal, révèle la présence d'un taux élevé de coliformes, des bactériesbactéries d'origine fécale. Sur 8 modèles de smartphones testés, HML Labs indique avoir trouvé entre 2.700 et 4.200 bactéries coliformes. La limite fixée pour l'eau potable est d'un coliforme pour 100 ml. Si ce genre de contaminationcontamination se retrouve sur d'autres objets du quotidien comme les poignées de portesportes, claviers d'ordinateurs, les clés, les stylos ou les téléphones fixes, l'exposition via les smartphones est plus élevée du fait de la proximité que nous entretenons avec cet appareil.

     <br />Selon différentes études réalisées au cours des dernières années, les écrans tactiles des téléphones mobiles (<em>cell phone</em>) sont porteurs d’un taux de bactéries plus élevé que celui que l’on trouve sur (de gauche à droite) une chasse d’eau, une poignée de porte ou une lunette de W.C. © PhoneSoap/KickStarter
     
    Selon différentes études réalisées au cours des dernières années, les écrans tactiles des téléphones mobiles (cell phone) sont porteurs d’un taux de bactéries plus élevé que celui que l’on trouve sur (de gauche à droite) une chasse d’eau, une poignée de porte ou une lunette de W.C. © PhoneSoap/KickStarter

    L’alcool élimine 100 % des bactéries

    Il y a 2 ans de cela, une étude réalisée par des chercheurs de l'université de Stanford révélait déjà que les virus pouvaient être facilement transmis via les écrans tactiles. « Si vous mettez des virus sur une surface, comme un iPhone, environ 30 % finira sur le bout de vos doigts puis de vos doigts sur vos yeuxyeux, votre neznez ou votre bouche », expliquait alors Timothy Julian, l'un des auteurs de l'étude publiée par The Society for Risk Analysis. GrippeGrippe, conjonctiviteconjonctivite et autres diarrhéesdiarrhées sont citées comme les maux les plus courants qui peuvent se transmettre via les écrans tactiles. Désinfecter régulièrement son smartphone semble donc être la précaution élémentaire. Mais encore faut-il trouver un produit réellement efficace et qui ne risque pas d'endommager l'appareil.

    Pour s'en rendre compte, HML Labs a testé 4 solutions de nettoyage dont de l'eau, de l'alcoolalcool ainsi que deux sortes de lingettes destinées aux lunettes et aux appareils électroniques. Résultat, c'est l'alcool qui s'est révélé le plus efficace, détruisant 100 % des bactéries présentes. Problème, les fabricants de smartphones déconseillent l'usage de produits nettoyants ménagers, d'aérosolsaérosols, de solvantssolvants, d'alcool, etc. Interrogés par le Wall Street Journal, les éditeurs des principaux systèmes d'exploitation mobiles que sont GoogleGoogle (AndroidAndroid), AppleApple (iOSiOS) et RIM (BlackBerry) ont indiqué ne pas avoir de marque à recommander pour le nettoyage. Corning, l'entreprise qui fabrique les verresverres ultrarésistants GorillaGorilla Glass équipant bon nombre de smartphones, indique que l'usage de lingettes à base d'alcool n'altère pas les performances de son produit, mais ne s'engage pas en ce qui concerne le terminal lui-même...

    PhoneSoap, une lampe UV pour les smarpthones

    Les industriels n'ont visiblement pas encore pris en compte le facteur de l'hygiène alors même que les appareils mobiles (smartphones, tablettes) sont les produits électroniques les plus couramment utilisés. L'une des solutions pourrait venir de l'utilisation des ultravioletsultraviolets de type C ou UV-C dont on se sert dans les laboratoires pour stériliser les appareils et les instruments. Un procédé également employé en aquariophilie pour stériliser l'eau. C'est sur ce principe qu'une start-upstart-up américaine a créé un système de stérilisation pour smartphones, nommé PhoneSoap. Il s'agit d'un boîtier qui contient une lampe UV-C dans lequel on glisse son mobile. « C'est efficace à 99,9 % pour éliminer les bactéries et les virus. La lumièrelumière UV-C ne fonctionne que par cycle de 3 à 5 minutes et il n'y a donc pas de chauffe ou de liquideliquide qui risquerait d'endommager le téléphone », affirment les promoteurs du projet.

    PhoneSoap, qui fait également office de chargeur universel, a été présenté sur la plateforme de mécénat KickStarter où il a levé près de 63.500 dollars. La commercialisation doit commencer début 2013 avec un prix aux alentours des 40 dollars (31 euros au cours actuel).