Ce n’est peut-être pas la conséquence la plus dramatique du réchauffement climatique. Mais pour les amateurs de blondes autant que pour les amateurs de brunes, la nouvelle est rude. Une étude prévoit en effet qu’une recrudescence des vagues de chaleur et de sécheresse pourrait transformer la bière en une boisson de luxe.

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    Montée des eaux, vaguesvagues de chaleur plus importantes, apparition d'épisodes de froid polaire dans certaines régions, multiplication des événements météorologiques extrêmes, perte de biodiversitébiodiversité. Mais aussi explosion de la pauvreté et recrudescence des maladies. Ce sont quelques-unes des conséquences aux allures catastrophiques du réchauffement climatique en cours sur notre planète.

    Et si en plus, la bière devait devenir rare et chère à cause de l'élévation des températures ? Amateurs de moussemousse, il va falloir penser à revoir vos consommations à la baisse. Mieux vaut vous y préparer dès à présent. Car c'est bien la conclusion alarmiste d'une étude publiée récemment par des chercheurs de l'université de Pékin (Chine) : la bière est menacée par le réchauffement climatique.

    Rappelons en effet que pour fabriquer de la bière, il faut de l'orgeorge. Or, au rythme actuel du réchauffement climatiqueréchauffement climatique, l'une des grandes régions de culture d'orge risque d'être frappée par un événement météorologique majeur au moins une fois par an. Une sécheressesécheresse ou une vague de chaleur d'une sévérité historique. De quoi faire chuter la production mondiale de bière... de 17 % ! Selon les chercheurs, c'est ni plus ni moins que l'équivalent de la consommation faite aux États-Unis en une année.

    Selon les scénarios, la production d’orge consacrée à la bière pourrait être réduite de 3 à 17 %. Notez au passage que la même problématique se profile pour la production de whisky. © id-art, Fotolia

    Selon les scénarios, la production d’orge consacrée à la bière pourrait être réduite de 3 à 17 %. Notez au passage que la même problématique se profile pour la production de whisky. © id-art, Fotolia

    Moins d’orge, moins de bière

    En effet, seule l'orge de la meilleure qualité -- quelque 20 % de la production mondiale -- est orientée vers la fabrication de bière. Malheureusement, les cultures de haute qualité sont, selon les chercheurs, justement encore plus sensibles aux aléas de la météométéo. On comprend alors pourquoi une baisse de la production mondiale de l'orge aurait inévitablement des répercussions sur la part de rendement consacrée à l'élaboration de la bière.

    Dans leur étude, les chercheurs ont travaillé sur les différents scénarios possibles. Ainsi, avec un déclin fort et immédiat des émissions de gaz à effet de serre -- ce qui semble bien peu réaliste --, la production mondiale de bière ne devrait être affectée que pour 3 % par une vingtaine d'événements extrêmes touchant les champs d'orge. Les prix, quant à eux, augmenteraient déjà de 15 %.

    Les chercheurs notent aussi que certains pays pourraient être plus impactés que d'autres. En Irlande, la bouteille de 50 centilitres pourrait atteindre un prix de 4,18 euros, soit une augmentation de 193 % ! En Argentine, la consommation de bière pourrait être réduite de 32 %.

    Mais l'étude ne révèle pas les conséquences directes sur... la France, notre pays ne faisant pas partie des dix pays clés sélectionnés par les chercheurs. Pourtant, la France est le premier producteur d'orge brassicole de l'Union européenne ; c'est aussi le premier exportateur mondial de malt (80 % de sa production) et 15 % des bières brassées dans le monde sont élaborées à partir d'orges de brasserie et de malts cultivés sur notre territoire. Un Français boit en moyenne 31 litres de bière par an, loin derrière nos voisins, l'Allemagne, la Belgique et l'Irlande, qui en consomment trois fois plus.