Deux ans que le rover Perseverance parcourt la surface de Mars et il n'a toujours détecté la moindre trace de vie ancienne ou présente. Des chercheurs avancent une explication.


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    Il y a deux ans, presque jour pour jour, le rover de la Nasa PerseverancePerseverance posait ses roues sur Mars. Depuis, il explore le cratère Jezero, réputé avoir contenu de l'eau liquide par le passé. Avec le soutien de son fidèle assistant, l'hélicoptère martienhélicoptère martien Ingenuity qui en est désormais à plus de 40 vols. Leur principal objectif : chercher des traces de vie sur la Planète rouge. Mais pour l'heure... rien !

    Normal, estiment aujourd'hui des astrobiologistes de l’université Cornell (États-Unis). Parce qu'il n'a jamais existé de vie sur Mars ? Non. Parce qu'en revanche, les instruments actuellement présents à la surface de la Planète rouge pourraient tout simplement ne pas être assez sensibles pour détecter de la matière organique d'origine biologique dans les roches de Mars.

    Ils sont arrivés à cette conclusion après avoir travaillé sur des roches sédimentairesroches sédimentaires trouvées dans un deltadelta fossilefossile du JurassiqueJurassique. Du côté de la région de Red Stone, dans le désert d’Atacama (Chili). C'est le désertdésert le plus ancien et le plus sec de notre Terre. Et il ressemble ainsi géologiquement parlant plutôt pas mal à la Planète rouge.

    Là, les chercheurs ont trouvé de nombreux micro-organismesmicro-organismes de classification indéterminée - ils parlent de « microbiomemicrobiome sombre » -, possiblement un mélange de biosignatures de micro-organismes actuels et anciens. Pour cela, ils ont dû recourir à un équipement de laboratoire de pointe. Ce qui laisse penser à Armando Azua-Bustos, auteur principal de l'étude, que « des faux négatifs dans la recherche de vie sur Mars sont possibles » avec les instruments actuels, mettant « en évidence le besoin d'outils plus performants ».

    À gauche, une image du cratère Jezero dans lequel évolue le rover de la Nasa Perseverance. À droite, une photo de Red Stone, la région du désert d’Atacama dans laquelle les chercheurs de l’université Cornell (États-Unis) ont travaillé. La ressemblance est flagrante. © Photo de Mars : Nasa, JPL-Caltech ; photo d’Atacama : Armando Azua-Bustos, Center of Astrobiology
    À gauche, une image du cratère Jezero dans lequel évolue le rover de la Nasa Perseverance. À droite, une photo de Red Stone, la région du désert d’Atacama dans laquelle les chercheurs de l’université Cornell (États-Unis) ont travaillé. La ressemblance est flagrante. © Photo de Mars : Nasa, JPL-Caltech ; photo d’Atacama : Armando Azua-Bustos, Center of Astrobiology

    Des outils plus performants sur Mars ou des échantillons sur Terre

    Selon les chercheurs, donc, pour « déterminer de manière concluante si la vie a jamais existé sur Mars », il faudra « soit envoyer une instrumentation complexe à 53 millions de kilomètres de notre Terre, soit apporter des échantillons martiens jusqu'à nos laboratoires les plus pointus ». Et ça tombe plutôt bien. Puisque c'est justement le choix qui a été fait par la Nasa. Les échantillons que Perseverance a déposés récemment sur le sol martien devraient pouvoir être récupérés par le programme Mars Sample ReturnMars Sample Return. Même s'il faudra encore attendre quelques années pour cela. Ils pourront ensuite être analysés par toutes les méthodes de pointe à la disposition des chercheurs sur Terre.

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    En 2028, le premier rover européen à se poser sur Mars - celui de la mission ExoMarsExoMars, baptisée Rosalind Franklin - emportera, quant à lui, une foreuse d'une capacité sans précédent. Elle pourra sonder à une profondeur de deux mètres. De quoi atteindre des sédimentssédiments vraisemblablement mieux protégés des conditions difficiles de la surface de la Planète rouge.

    C'est un autre choix. Celui de tenter, grâce à des outils plus performants, d'interroger des échantillons différents. Dans lesquels des biosignatures pourraient être mieux préservées, en plus grande abondance et avec une plus grande diversité. De quoi laisser finalement aux instruments embarqués à bord du rover plus de chances de les détecter. Et d'apporter enfin une réponse à la question que nous nous posons tous : la vie s'est-elle développée un jour sur la planète Mars ?

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