Le rover Curiosity a fait la découverte sur Mars de ce qui semble bel et bien être des traces de vagues fossilisées il y a des milliards d'années, des ripple-marks comme on les appelle sur Terre.


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    Cela fait plus d'une décennie que le rover nucléaire Curiosity arpente le fond du cratère Gale sur Mars. Son générateurgénérateur thermoélectrique à radio-isotope fonctionnant grâce à la désintégration de noyau de plutonium lui permet de faire bien des études scientifiques des roches et dépôts sédimentaires qu'il découvre, par exemple à l'aide d'un des principaux instruments embarqués par l'engin ChemCam (pour Chemistry and Camera complex), un dispositif qui a été en partie conçu et fabriqué en France, par l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (Irap) à Toulouse.


    Le rover Curiosity nous a beaucoup appris sur l'histoire de Mars et son potentiel à soutenir la vie. Faites une visite de son site d'atterrissage, Gale Crater. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa, Jet Propulsion Laboratory

    Un des derniers communiqués de la NasaNasa au sujet d'une récente découverte de CuriosityCuriosity a fait un peu le buzz tout aussi récemment. Il faut dire que Ashwin Vasavada, le responsable scientifique du projet Curiosity au Jet Propulsion LaboratoryJet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa en Californie du Sud, n'a pas hésité à dire que pour lui et ses collègues, ils étaient en présence de « la meilleure preuve d'eau et de vaguesvagues que nous ayons vue dans toute la mission. Nous avons grimpé à travers des centaines de mètres de dépôts lacustreslacustres et n'avons jamais vu de preuves comme celle-ci - et maintenant nous les avons trouvées dans un endroit que nous pensions être sec ».

    Des vagues fossilisées imprévues

    Comme le rappelle la vidéo ci-dessus du JPL, le cratère Gale est originellement un cratère d'impact qui s'est formé il y a des milliards d'années sur Mars au moment où de l'eau liquideliquide existait et déposait des sédimentssédiments dans les lacs et rivières qui l'occupaient alors. Les stratesstrates les plus hautes mises au jour par l'érosion éolienneéolienne des ventsvents martiens devaient cependant montrer des environnements de plus en plus pauvres en eau et dans la région récemment atteinte par le rover la détection de minérauxminéraux sulfatés, tels que le sulfate de magnésiummagnésium (le sel d'Epsom en est un type), le sulfate de calciumsulfate de calcium (y compris le gypsegypse) et le chlorure de sodiumsodium (sel de table ordinaire), avait laissé penser aux géologues planétaires que le rover se déplaçait sur des couches d'une période d'assèchement marqué sur Mars.


    Depuis 2014, le rover a escaladé les contreforts du mont Sharp, une montagne de cinq kilomètres de haut qui était autrefois parsemée de lacs et de ruisseaux qui auraient fourni un environnement riche pour la vie microbienne. Le mont Sharp est composé de couches, les plus anciennes au bas de la montagne et les plus jeunes au sommet. Au fur et à mesure que le rover monte, il progresse le long d'une chronologie martienne, permettant aux scientifiques d'étudier comment Mars a évolué d'une planète qui ressemblait plus à la Terre dans son passé ancien, avec un climat plus chaud et une eau abondante, au désert glacial qu'elle est aujourd'hui. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa, Jet Propulsion Laboratory

    C'est donc avec une grande surprise qu'ils ont fait finalement la découverte de ce que les sédimentologistes et géologuesgéologues appellent sur Terre des rippleripple-marks et qui sont donc ici assez mystérieuses...


    Une reconstitution en labo de la formation des ripple-marks, les rides de vagues. © MIT Geomorphology

    Pourquoi ? Parce sur Terre, ces structures que l'on appelle aussi des rides de vagues se forment sur du sablesable dans un environnement aquatique peu profond avec des vagues en surface qui vont induire sous l'eau des mouvementsmouvements qui font sculpter les sédiments meubles en cours de dépôt.

    Des ripple-marks fossiles observées dans un grès carbonifère près de Kilkee (Irlande). © Sébastien Blanchard
    Des ripple-marks fossiles observées dans un grès carbonifère près de Kilkee (Irlande). © Sébastien Blanchard